Lee William WHITESCARVER 1919 – 2002

Lee William WHITESCARVER est né le 27 février 1919 à Grand Island, au Nebraska, au foyer de Harry et Martha Whitescarver.
Il a fréquenté les écoles de Pasadena, en Californie, et a obtenu son diplôme de fin d’études secondaires en 1936.
Son arrière-grand-père (Hermann Whistescarver) est né le 26 décembre 1742 à Niederndorf, en Allemagne.
Lee est entré en service en 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que fusilier dans l’infanterie de l’US ARMY le 26 juin 1944 :
Le soldat de 1ère classe Lee W. Whitescarver, numéro de série 39591590.

Il a servi dans la 28e division d’infanterie américaine, au 112e régiment d’infanterie, dans le IIIème bataillon, la compagnie K, d’août 1943 à décembre 1945.

La 28 ID US est la plus ancienne unité américaine (créée en 1879). Son emblème est une clé de voûte rouge symbole de l’État de Pennsylvanie dont la division est originaire (Pennsylvania National Guard), d’où son surnom de « Keystone Division » (« clé de voûte »), mais également surnommée par les Allemands « Bloody Bucket Division » (« seau ensanglanté ») lors des combats dans la forêt de Hurtgen où elle a subie de lourdes pertes.
Sa devise est « Roll on »… »En avant! »
La 28e IDUS débarque en Normandie le 22 juillet 1944 et combat dans le secteur de ST Lô dans le cadre de l’opération Cobra. Le 25 août, elle traverse la Seine et entre dans Paris le 29. Début septembre, elle franchit la Meuse, passe la frontière belge, atteint le Luxembourg et le 9/11/1944, entre en Allemagne où elle est chargée de sécuriser le secteur de la forêt de Hurtgen. Elle subit de plein fouet la contre-offensive des Ardennes. En raison des pertes subies, elle doit être retirée du front. Fin janvier 1945, elle est de retour en Alsace, où elle joue un rôle majeur dans la réduction de la poche de Colmar du 1er au 13 février 1945. Elle continue à se battre pendant la campagne d’Allemagne et termine la guerre à Kaiserlautern.

La compagnie K du 3e bataillon de la 28e IDUS arrive à Verdun le 12 janvier 1945. Le 17, elle quitte Verdun et prend le train pour Saint-Dié dans les Vosges.
Du 20 au 31 janvier 1945, elle se trouve dans le secteur Kaysersberg – Bennwihr.
Le 2 février, la Compagnie K se dirige vers Niedermorschwihr (à travers des champs de mines et des routes glissantes), qu’elle libère après un court engagement au cours duquel elle fait 25 prisonniers mais subit 8 pertes.
Le 3 février, elle entame son attaque sur Turckheim, mais essuie des tirs à son approche. Le capitaine THOMAS est tué par un tireur embusqué. Les contre-attaques allemandes et les tirs de mortier coûtent encore 3 morts et 21 blessés, mais la compagnie tient bon sur ses positions.
Le 4 février 1945, la compagnie K libère et nettoie Turckheim avant d’être relevée par les troupes françaises dans la soirée.
Elle rejoint le reste du Bataillon à Ingersheim, d’où elle part le lendemain pour libérer les villages de Zimmerbach et Walbach.
Elle reste dans le secteur de La Forge jusqu’au 13 février, marquant la fin des combats dans la poche de Colmar.

Rich, son fils, nous parle de son père :
« Son régiment a été actif en Normandie, dans le nord de la France, en Belgique, dans la bataille des Ardennes et sur le Rhin. À un moment donné, la 28ème Division a fait partie de la troisième armée du général George Patton. Papa n’a jamais beaucoup parlé de la guerre, mais il avait des histoires amusantes sur « Ole Blood & Guts » Patton (« notre sang, nos tripes »).
Après le jour de la Victoire en Europe, le sergent/staff Whitescarver a été affecté au QG du 28e régiment d’infanterie, à Camp Shelby, dans le Mississippi. Papa était l’un des rares à savoir taper à la machine. Il a donc été affecté à l’équipe de recherche pour créer un album cartonné historique et illustré sur le rôle de la 28ème Division dans la Seconde Guerre mondiale.
A son retour dans la vie civile, Lee, peintre autodidacte commence à peindre des maisons dans la région de Pasadena. La peinture des maisons est devenue sa véritable passion. Il avait un réel talent pour la peinture et était considéré comme un véritable artisan par ses clients et ses concurrents. En 1955, Lee a développé son entreprise de peinture pour en faire l’une des plus prospères et des plus grandes entreprises de peinture et de sous-traitance de l’est du comté de Los Angeles. En 1956, Lee, Ethel son épouse, son fils Rich (Skip) et sa fille Cynthia ont emménagé dans l’une des nombreuses maisons que Lee venait de construire à Glendora, en Californie.
Le 28 mars 1967, Lee et Ethel ouvrent la société Village Color Center Inc. Il s’agit d’un nouveau concept, un magasin spécialisé dans la décoration intérieure et la peinture, qui connaît un grand succès. Peu de temps après, il est devenu le magasin que les concurrents ont copié. Lee a pris sa retraite en 1981 et s’est installé à Kailua-Kona, à Hawaï, parce que, comme il l’a dit, « je n’ai jamais dégelé après le froid de l’hiver 1944 en Belgique pendant la guerre ».
Lee était un mari aimant et attentionné, un père « grand papa » pour ses petits-enfants. Un véritable ami pour les nombreuses personnes qui ont traversé sa vie. Il manquera beaucoup à ceux qui l’ont connu. Lee laisse dans le deuil son épouse Ethel, son fils Richard (Skip) de Twin Falls, sa fille Cynthia de Glendora, Californie, 4 petites-filles et une arrière-petite-fille.
Lee décède le 24 mai 2002 à Kailua-Kona, Hawaii.

Cher Monsieur Whitescarver, nous vous remercions sincèrement, ainsi que vos camarades de la 28e DIUS, pour votre engagement sans faille et votre participation à la libération de notre pays.
Nous ne vous oublierons pas !
Nous remercions Rich Whitescarver et son épouse d’avoir partagé l’histoire de sa famille et d’avoir fait don de la Garrison cap de son père.




Optique Flak ZF.20E pour Flak 18, 36 et 37.

Viseur télescopique pour canon allemand flak 18, 36 ou 37 de 8,8cm.
Ce viseur ((ZF = Zielfernrohr = Lunette de visée) est utilisé pour le réglage en azimuth et en élévation. Il est suffisant pour une utilisation du canon en tir direct, comme la lutte antichar.
Il est monté via un support à engrenages sur le quadrant d’élévation qui est sur le coté droit du canon. Schématiquement La bonne élévation est obtenue en faisant coïncider différents pointeurs sur l’optique et le quadrant d’élévation. La lunette de visée comprend un télescope coudé, un mécanisme d’angle de tir, un quadrant d’élévation, de distance et d’un mécanisme de calcul de déflection de tir. Ce télescope est mono oculaire (le deuxième n’est là que pour le confort de visée du pointeur car il est « aveugle ») à focale fixe, avec un grossissement X 4 qui couvre un angle de 17°30 minutes lors de la rotation du télescope (l’image reste fixe). Plusieurs filtres sont disponible via une molette (un clair, un vert, et de deux légèrement et très teintés). Un éclairage par lampe du réticule au travers d’une fenêtre située en dessous de l’oeilleton de visée est possible. Ce réticule permet très rapidement de centrer l’objectif et de donner des indications de tir relativement précises.
Claude VEDRENNE 1926 –

Claude Vedrenne est né à Paris le 5 avril 1926.
Son père, médecin vétéran du chemin des dames, avait été blessé par balle et gazé durant la Grande Guerre. Il en avait gardé des séquelles pulmonaires en raison desquelles il s’est installé à Cannes. C’est là que Claude Vedrenne vit son enfance et son adolescence.
Lycéen à l’Institut Fénelon de Grasse, il est formé à la recherche du bien commun et au sens du service de la collectivité par les Frères des Ecoles chrétiennes, tout comme il le sera aussi par son engagement dans le scoutisme.
Encore adolescent il aide son père au sein du réseau de résistant où celui-ci, avec d’autres confrères, assurait du soutien médical auprès des résistants du Mercantour. Ils partaient en montagne chercher les blessés pour les acheminer dans une clinique cannoise où ils étaient soignés clandestinement. Cette activité de soins devient plus importante à la suite du débarquement de Provence le 15 août 1944.
Après la libération de Cannes, le 24 août 1944, Claude est affecté comme sergent FFI à la 15e section d’infirmier militaire logée dans l’hôtel Majestic de Cannes. Un de ses camarades lui parle des commandos de France. Agé d’à peine 18 ans, il décide d’intégrer cette unité d’élite. Profitant de son rôle d’accueil et d’orientation des blessés ainsi que de sa connaissance des rouages administratifs pour leur retour dans l’unité dont ils dépendent, il fait rédiger un certificat de convalescence à son nom pour rejoindre les commandos de France qui viennent de participer à la libération de Belfort.
CV en 2022 : « Je ne me voyais pas rester à attendre alors qu’on libérait la France. J’ai rencontré un camarade dont la tante tenait un café à Cannes. Il m’a parlé de son unité, les commandos de France ».

Ayant rencontré le Commandant Henri d’Astier de La Vigerie et le Commandant Foucaucourt, il reçoit un accueil favorable. Il fait régulariser sa situation, car il aurait pu être considéré comme déserteur de sa section d’infirmier militaire, il est alors reconnu « déserteur vers l’avant » et autorisé à rejoindre le 1° commando de France.

Il participe comme infirmier – brancardier à la libération de Masevaux (25 au 28 novembre1944). Cette opération restera un moment fort par l’implication de la population avec laquelle se noue un lien particulier : l’accueil des commandos par les masopolitains, l’aide apportée pour les cacher, les nourrir, les secourir en mettant leur propre vie en danger est un souvenir marquant.
CV en 2022 : « Je me vois encore, petit méridional, dans ces grandes forêts de sapins ». C’est lors d’une opération d’infiltration que son alter ego brancardier, se penche malheureusement trop à une fenêtre et se fait descendre d’une balle dans la tête par un tireur d’élite allemand. « Je ressens encore cette peine d’avoir perdu un bon camarade ». D’autres tomberont encore. Claude et son commando passent les fêtes de Noël à l’arrière, à Beaucourt (90).
Après l’échec de l’assaut du col du Hundsruck (décembre 1944), les commandos de France participent à la libération de la plaine d’Alsace notamment lors des derniers combats particulièrement durs de la poche de Colmar.

CV en 2022 : « Le 29 janvier, on nous demande de nous préparer à la hâte. On a rejoint en camions la région de Sélestat. Ce fut homérique car il y avait tellement de neige ! » Deux jours plus tard, le 31 janvier, à 6 h du matin, les commandos ont pour ordre de prendre le petit village de Durrenentzen. « Nous avions en face de nous une grande plaine couverte de neige. Nous devions nous infiltrer dans le dispositif allemand mais l’effet de surprise n’a pas du tout joué. On avait été repéré et une mitrailleuse nous a fauchés aux abords des premières maisons. Mon capitaine Villaumé s’est effondré devant moi. Grièvement blessé, il a été évacué vers Épinal où il est mort. On a néanmoins pu pénétrer dans le village grâce à la protection de fumigènes ».

Claude s’illustre à Durrenentzen en secourant un de ses officiers blessés sous les tirs des tireurs d’élite allemands embusqués dans le clocher de l’église et sous le feu d’un des 3 chars « Panther » engagés dans la ville. En 2022 Claude se souvient de combats dantesques dans le cimetière :« Des Allemands se trouvaient dans le clocher de l’église pour ajuster les tirs des Panther ». Les tireurs d’élite font souvent mouche » et il conclut par « J’ai joué de chance », en souriant.

Les commandos appuyés des Sherman du 1er R.C.A.(Régiment de Chasseurs d’Afrique)) subissent de lourdes pertes (45 commandos tués et une centaine de blessés) dans des combats de rue , maison après maison, face aux redoutables Gebirsjäger du 136ème Régiment de chasseurs de Montagne de la 2ème gebirgsdivision, qui contre-attaquent continuellement. Les Commandos de France sont relevés par le 1er bataillon de Choc. Les survivants participent au nettoyage des faubourgs de Colmar le 2 février 1945.

L’engagement des commandos se poursuivra par des combats en Allemagne (Karlsruhe, Pforzheim) et en Autriche. Son comportement sera exemplaire au cours de ces campagnes où il n’hésita pas à enrôler des prisonniers allemands pour récupérer avec eux sous les tirs de la Wehrmacht des camarades blessés, ce qui lui vaudra d’être décoré de la Croix de Guerre. L’ensemble de son parcours de résistant et de commando lui vaut d’être décoré de la médaille des engagés volontaires, de la médaille croix du combattant volontaire, de la médaille commémorative de la seconde guerre mondiale. C’est plus tardivement, qu’il sera reçu dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, dont il est chevalier à titre militaire.

Après la fin de la guerre il prépare le concours de Saint-Cyr qu’il intègre brièvement. Une chute à moto fragilisant une cheville l’oblige à quitter la voie militaire. Il bifurque alors vers la médecine suivant l’exemple de son père. Jeune chef de travaux en anatomie pathologique dans l’équipe de neurochirurgie du Pr Marcel David, pionnier de la neurochirurgie française, il met en évidence, avec la collaboration du Dr Christiane Fontaine, l’origine virale d’une encéphalite dont le mécanisme physiopathologique restait jusqu’alors obscur. Ce sera le début d’un changement de paradigme dans la compréhension de nombreuses encéphalites dont l’origine virale sera alors mise en évidence, ouvrant la porte à la reconnaissance ultérieure de l’origine infectieuse des maladies à prions dont l’encéphalite de Creutzfeld Jacob.
Jeune agrégé il est envoyé en 1966 dans l’Algérie fraichement indépendante où il formera les futurs cadres de cette spécialité. Il gardera des relations cordiales et chaleureuses avec ses anciens élèves qui l’accueilleront encore volontiers plus de 20 ans après comme invité d’honneur à des réunions de la Société Algérienne de Pathologie.
De retour à Paris en 1968, il prend la direction du service d’anatomie pathologique de l’hôpital Sainte-Anne dépendant de la faculté Cochin Port-Royal. Le laboratoire de neuropathologie tel qu’il l’a structuré était en avance sur son temps. Il intégrait un plateau technique performant sur lequel ont été développé les premières techniques d’immunohistochimie utilisées désormais en routine, un microscope électronique, une unité de recherche du CNRS réalisant des cultures cellulaires tumorales avec production d’anticorps sous la conduite de Mr Maunoury. En outre, ce laboratoire effectuait les analyses provenant de service de neurochirurgie du Professeur Talairach, neurochirurgien considéré comme le premier cartographe du cerveau humain. Il collabore avec celui-ci dans l’utilisation de l’approche stéréotaxique, technique révolutionnaire qui permet d’obtenir une vision tridimensionnelle des structures du cerveau humain et de localiser avec précision des zones tumorales ou des zones responsables de l’épilepsie à une époque où le scanner n’existait pas. Ce service unique au monde, combinait l’exploration stéréotaxique des tumeurs cérébrales et de l’épilepsie avec leur prise en charge chirurgicale.
Au tout début des années 80 il est le premier à évoquer un diagnostic d’origine parasitaire d’une pseudotumeur cérébrale chez un patient atteint de ce qui n’avait pas encore reçu le nom de sida mais était alors seulement dénommé par certains auteurs américains comme le « Gay syndrome ». Ce diagnostic initialement accueilli avec scepticisme, et qui s’avéra exact, va être à l’origine d’un axe de travail qui le voit bientôt devenir le référent incontesté de l’atteinte neurologique du SIDA, réunissant avec le Dr Claudie Marche de l’hôpital Claude Bernard, la plus importante série neuropathologique française dans ce domaine. Il est parmi les premiers à identifier les pathologies multiples que présentent ces malades, associant tuberculose, infections bactériennes, tumeurs, infections parasitaires et virales, ce qui était loin d’être reconnu par tous. Sous sa direction, ses collaborateurs le professeur François Labrousse et le Docteur Line Mathiessen ont décrit l’ensemble des pathologies du système nerveux dans le sida, mis au point les premières analyses d’immunohistochimie pour faciliter leur diagnostic et constitué l’étude française de référence dans ce domaine. Ceci a modifié l’interprétation des images neuroradiologiques et par conséquent la prise en charge des malades. Il fournira à l’équipe du Professeur Montagnier et du Professeur Barré Sinoussi, découvreurs du VIH, une importante quantité de tissu humain pour leurs travaux.
Dans le même temps, une autre de ses élèves, le Pr Catherine Fallet Bianco développe une activité très spécialisée d’étude des anomalies de développement du système nerveux chez le fœtus et le nouveau-né, domaine dans lequel son expertise a été reconnue lui permettant d’obtenir un poste universitaire à Montréal.
Il travaille aussi dans le domaine des tumeurs cérébrales notamment en identifiant des tumeurs bénignes responsables d’épilepsie chez le jeune enfant. Ces tumeurs auparavant considérées comme malignes étaient traitées à tort par radiothérapie avec de lourdes conséquences sur de jeunes cerveaux en développement. Ses travaux sur les gliomes, véritables cancers du cerveau, feront référence, qu’il s’agisse de la classification de ces tumeurs, de l’analyse de leur structure grâce à l’exploration stéréotaxique ou de la corrélation anatomo-radiologique.
L’ensemble de son équipe, les médecins tout comme les techniciennes et les secrétaires, travaillaient avec enthousiasme dans une ambiance excellente et bon enfant. Il accordait sa confiance à chaque membre de son équipe qu’il considérait comme responsable. Une de ses formules était « j’interdis d’interdire ». En accord avec ce principe il a toujours respecté l’autonomie, la liberté et l’initiative de ses collaborateurs et ne s’est jamais comporté avec autoritarisme. Il s’intéressait à la vie personnelle et familiale de ses proches collaborateurs. Dans le même temps il leur a permis d’avoir un cursus universitaire et des expériences de formation de très haut niveau leur ouvrant la porte de carrières passionnantes et prestigieuses.
Au sein de la faculté, il assiste le doyen Georges Alfred Cremer dont il sera le premier assesseur pendant de longues années. Aux côtés de celui-ci il collaborera avec le professeur De Recondo, comme responsables de la pédagogie à la faculté Cochin. Avec l’aide des Pr Varet et Levy ils parviendront à homogénéiser l’enseignement de toutes les disciplines médicales et à réformer les modes de contrôle des connaissances lors des examens. Cette modernisation pédagogique a permis à la faculté Cochin de se placer en tête des résultats du concours de l’internat de façon durable pendant de nombreuses années. Le travail de cette équipe pédagogique a permis à des générations de jeunes médecins de suivre le cursus le plus favorable et d’être mieux préparés pour aborder leur vie professionnelle. Tout naturellement, il prendra la succession du Pr Cremer comme doyen lorsque celui-ci deviendra Président d’Université. Il exercera cette fonction pendant 2 ans. Il y sera apprécié pour son écoute, sa diplomatie et son sens de la conciliation et de l’apaisement des conflits.
Tout au long de sa vie il a conjugué le sens du service du bien commun qui lui avait été inculqué dès son plus jeune âge avec la devise des commandos : en pointe toujours. En pointe toujours, par l’esprit d’excellence, par le choix des collaborateurs les plus compétents, par la curiosité intellectuelle, par la recherche constante de l’innovation et de la modernité en tous domaines. En pointe toujours aussi par l’humanité et la bienveillance.
Nous remercions Monsieur Bruno Vedrenne, son fils, pour la rédaction de sa biographie et Monsieur Claude Vedrenne qui nous a fait l’honneur de nous rendre visite au Musée Mémorial en mai 2024 en compagnie de son fils et son épouse où nous avons retracer ensemble son histoire et celle de ses glorieux camarades du Commandos de France. MERCI Monsieur Vedrenne pour votre engagement au service de la France et de ses concitoyens!



Sources complémentaires :
Article DNA du 30/01/1922 « Claude Védrenne, le brancardier commando, libérateur de Durrenentzen
Frédéric Georges REINHARDT 1901 – 1964

Frédéric Georges Reinhardt est né le 24 octobre 1901 à Ingwiller (67).
Il a une sœur ainée Rika, née en 1899 et un frère cadet Robert né en 1905. Son père, Fritz Reinhardt originaire d’Ingwiller également est entrepreneur en bâtiment et il est marié à Marie Ehretsmann, originaire d’Hunawihr (68). Sa mère décède en septembre 1907 des suites de la tuberculose et son père six mois plus tard en février 1908, de chagrin d’après les souvenirs de la famille.
En moins d’un an, les trois enfants du couple se retrouvent orphelins et sont élevés par leur grand-mère et leur grande tante paternelle qui tenaient une mercerie à Ingwiller. Frédéric passe toute son enfance à Ingwiller.

Il effectue un apprentissage de quincaillier vers 1920 dans un établissement Strasbourgeois situé près de la place Gutenberg puis Il part travailler en région parisienne à Rueil, avant de se diriger dans le pays de Montbéliard pour un nouvel emploi chez BERNARD & MEGNIN qui était une quincaillerie.

A 18 ans il termine 1er au Tour d’Ingwiller(67), et remporte une coupe précieusement conservée par sa famille. Il va participer par la suite à de nombreuses autres compétitions.

Très sportif, il pratique entre autre la gymnastique et l’aviron lorsqu’il est à Rueil.


Etant de la classe 1921 il est incorporé à compter du 5 avril 1921 et rejoint le dépôt des équipages de la flotte à Lorient le 20 mai 1921.


Le H149 est mis sur cale en 1917 dans les chantiers de Howaldtswerke à Kiel. Il est lancé le 13 mars 1918, et ne sera terminé qu’en 1920, pour être intégré le 20 juillet 1920 à Cherbourg ,il prend le nom de Delage (il est rayé en 1933 et démoli en 1935 à Toulon) – fonds Reinhardt-Meyer.
Il termine son service militaire le 1 avril 1923 et il est renvoyé dans ses foyers le 25 avril 1923 (un certificat de bonne conduite lui est accordé pour la durée de son service).

Le 20 juin 1923 il est affecté comme réserviste.

Le 1 février 1927 il est rattaché au Centre Mobilisateur (CM) n°201 de Chasseurs. Le 6 décembre 1934 il est rattaché à la subdivision de Sélestat suite à son changement de domicile (habite Barr). A compter du 1 novembre 1937 il est nommé caporal, puis le 15 octobre 1938 caporal-chef.

Il a un petit cousin Roland Bloch dont il est le parrain (il a 22 ans de plus que lui en raison d’un décalage de génération). Ce filleul habitant Barr(67), il va régulièrement lui rendre visite et c’est très certainement lors de ses séjours à Barr qu’il fait la connaissance de sa future épouse, Berthe Willm qui est née le 26 octobre 1901 et qui habite Barr également. Ils se marient en 1927 et ont la joie de donner naissance à leur fille unique Marie-Madeleine Christiane née le 24 décembre 1930, que tout le monde appelle Marlène.
De 1927 à 1940, Frédéric et sa famille habitent Barr(67) et il travaille au sein de l’entreprise Willm connue à l’époque pour sa production d’escargots et ses vins du même nom.

A cette époque il est encore relativement rare qu’un orphelin comme Frédéric, sans bien particulier, puisse épouser une femme venant d’une famille « aisée » et c’est très certainement lié au fait que Frédéric s’entendait très bien avec son beau-père qui était le créateur de la société Willm. Tous les deux ont cette envie d’entreprendre qui les réunit. Tout au long se vie, avant et après guerre, Frédéric a toujours eu un esprit d’entreprise et d’innovation. Il dépose un brevet dans les années trente pour la création d’un objet intitulé « l’étend miel » (qui est resté confidentiel) et encore d’autres brevets.

Il effectue 2 périodes de mobilisation à Mutzig(67); la première en 1938 et pour la deuxième il est rappelé en 1939 : Il est rappelé le 11 avril 1939 au CM Infanterie n°202 et renvoyé dans ses foyers le 19 avril 1939. Nommé sergent de réserve à compter du 20 mars 1939. Suite aux évènements de l’été 1939 et le risque d’entrée en guerre de plus en plus possible il est rappelé sous les drapeaux le 23 août 1939 et dirigé vers le 223ème Régiment d’Infanterie le 4 novembre 1939.


Pendant la « drôle de guerre » il combat avec les Corps Francs de son unité…


En juin 1940 on le retrouve dans le secteur de Rambervillers dans les Vosges, où, après la prise de la ville par les allemands, il se replie le 20 juin à Brû avec les derniers éléments du 223ème Régiment d’Infanterie.

Le 21 juin1940, à 2h du matin, le Lieutenant-Colonel Languillaume, qui commande le 223ème RI, décide d’organiser la défense du village « pour l’Honneur » malgré une défaite inéluctable à venir et la demande du maire et des villageoises de ne pas résister pour éviter des destructions inutiles. A 9h du matin les premiers éléments allemands se présentent devant la ligne de défense française et c’est le début d’intenses combats (plus de 600 obus vont tomber sur le village de midi à 19h) qui vont durer jusqu’à 19h. En fin de journée, les hommes du 223ème RI n’ont plus de munition et ne peuvent plus faire face à la dernière charge allemande qui fera encore quelques victimes de plus. A 19h15 l’ennemi rassemble tous les prisonniers en colonne par trois…la longue et douloureuse épreuve de la captivité commence! Dans ses états de service il est écrit concernant la campagne de France que Frédéric Reinhardt y participe du 4 novembre 1939 jusqu’au 25 juin 1940.

Suite à l’Armistice du 22 juin 1940, la majorité des prisonniers alsaciens et mosellans sont relâchés relativement rapidement par les autorités allemandes étant donné qu’ils les considèrent comme citoyens allemands et qu’ils souhaitent les voir rentrer au plus vite…afin de pouvoir nazifier au plus vite les populations des 3 départements (67-68-57). Frédéric, numéro de prisonnier 567, reçoit son ordre de libération du Kriegsgefangenenlager de Lunéville le 11 juillet 1940.

Entlassungsschein,
Der auf Grund Glaubhafter ausgaben als deutschstämmig erachtete Reinhardt Fritz geboren 24.10.1901 in Barr wird hiermit aus der deutschen Kriegsgefangeenschaft unter dem Vorbehalt des Widerrufes bei Festellung falscher Angaben entlassen, den 11 juli 1940. Für kommandant des Kriegsgefangeenlagers : Hauptmann Raff.
Jeder Entlassene ist verpflichtet so schnell wie möglich in seine Heimat zurückkehren und sich bei dem Ortskommandanten und dem Bürgermeister zu melden. Ausdem geraumten Gebiet stammende Entlassene haben sich bei dem nächst erreichbaren Landkommi-sar (Rückkehrer-Betreuungsstelle) zu melden zwecks Zuweisung eines vorläufigen Aufenthaltsortes. Das Betreten der geräumten Teile des elsass-lothringischen Grenzkreise nordwärts der linie Königsmachern-Hömburg-Bidingen – Bolchen – Falkenberg – Altdorf – Saaralben – Albcabshnitt – Örmingen – Enchenberg – Philippsburg – Langensullzbach – Sulz – Bischweiller – sowie dieser Orte selbst mit Ausname von Bischweiler von Süden her ist nur mit einer Ausnahmeerlaubnis eines Landkommissars zulässig. Zuwiderhandlungen gegen die vorstehenden Anweisungen werden gesetzlich bestraft.
Verpflegt bis zum 13 Juli 1940.
Certificat de libération,
Reinhardt Fritz, né le 24.10.1901 à Barr, considéré comme d’origine allemande sur la base d’informations crédibles, est par la présente libéré de la captivité allemande sous réserve de révocation en cas de constatation de fausses déclarations, le 11 juillet 1940. Fer commandant du camp de prisonniers de guerre : Hauptmann Raff.
Chaque personne libérée est tenue de rentrer chez elle le plus rapidement possible et de se présenter au commandant local et au maire. Les personnes libérées de la zone expulsée doivent se présenter au Landkommi-sar (bureau d’aide au retour) le plus proche afin de se voir attribuer un lieu de séjour provisoire. L’accès par le sud aux parties évacuées de l’arrondissement frontalier d’Alsace-Lorraine situées au nord de la ligne Königsmachern-Hömburg-Bidingen – Bolchen – Falkenberg – Altdorf – Saaralben – Albcabshnitt – Örmingen – Enchenberg – Philippsburg – Langensullzbach – Sulz – Bischweiller – ainsi qu’à ces localités elles-mêmes, à l’exception de Bischweiler, n’est autorisé que sur dérogation d’un commissaire de district. Les infractions aux instructions ci-dessus sont punies par la loi.
Ravitaillé jusqu’au 13 juillet 1940.
Très rapidement après son retour à la maison il prépare le départ de la famille de Barr pour la zone libre car pour Frédéric il est inconcevable de devoir vivre sous sous le joug nazi (il a très certainement anticipé une expulsion possible en raison de sa très forte francophilie). Toute la famille Reinhardt quitte en voiture particulière le 1er septembre 1940, la ville de Barr en prétextant un voyage à Lyon pour acheter des bouchons pour les bouteilles des vins Willm. Pour faire croire qu’il ne s’agit que d’un bref séjour, il n’y avait pas de bagages lourds et c’est ainsi que l’épouse de Frédéric habille Marlène avec le double de vêtements sur elle.

Refoulés une première fois, Frédéric et sa famille trouvent un second lieu de passage et réussissent à franchir la ligne de démarcation sains et sauf. La réelle destination de leur voyage est la ville de Pertuis dans le Vaucluse car le frère cadet (Robert) de Frédéric peut les y accueillir par le biais de sa belle-famille qui y habite.

Il est démobilisé le 5 septembre 1940 par le centre démobilisateur de Nîmes, où il s’arrête avant de rejoindre son frère à Pertuis.

Pendant un mois ils recherchent une exploitation agricole à acheter et ils vont en trouver une à l’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse début octobre 1940.

Pour rappel le département du Vaucluse est la destination des Alsaciens expulsés de la vallée de la Bruche par les nazis et c’est ainsi qu’un certain nombre d’entre eux vont passer et séjourner à l’Isle-sur-la-Sorgue, dans leur grande maison.

Cette carte postale est antérieure à 1940 mais l’état de la maison devait être à peu près le même lorsqu’ils sont arrivés.
C’est sur la terrasse à droite de la photo que le chanoine Bornert et Frédéric avaient conversé en mangeant des cerises à l’eau de vie (se souvenait après guerre Marlène).
Leur fille Marlène, bien plus tard, a parlé à son fils Jean-François du Chanoine Bornert de Molsheim (arrêté et déporté à Dachau par la suite) ainsi que du député maire de Molsheim Henri Meck qui tous deux avaient été expulsés par les autorités allemandes.

Nous ne savons pas si Frédéric Reinhardt a eu une activité résistante dans le Vaucluse mais toujours est-il qu’en juillet 1943, la milice de Vichy débarque subitement à son domicile pour l’arrêter! …pour l’anecdote, d’un autre côté, il y a quelques années, l’un de ses petis-fils avait rencontré à Fontaine de Vaucluse un ancien résistant, qui lui avait dit que quand les résistants avaient vu débarquer ce gaillard (Frédéric) avec cet accent allemand ils s’étaient demandé s’il n’allaient pas le « flinguer » !

Par chance il n’est pas présent ce jour-là mais il va devoir se cacher et débuter alors une vie clandestine. Il passe un certain temps dans les collines avoisinantes, et il vient dans la nuit voir sa fille et son épouse. Frédéric quitte alors l’Isle-sur-la-Sorgue pour Allanche et après son départ sa femme souffrante gagne les Charentes où se trouve la sœur ainée de Frédéric. Marlène alors âgée d’à peine 13 ans reste seule dans la grande maison un certain temps avec juste comme compagnie Alphonse Hornecker et sa famille qui habitaient une maison voisine de l’exploitation agricole. La famille Hornecker avait été expulsée en 1940 (Alphonse avait parlé en mal du régime nazi dans un bistrot en 1940) et était originaire d’Urmatt. Alphonse travaillait sur l’exploitation agricole à l’Isle-sur-la-Sorgue).Par la suite la ferme sera occupée par l’armée allemande.

C’est à Allanche dans le Cantal que sa fille « Méjélé » le rejoint (C’est un jeune homme envoyé par Frédéric qui est venu chercher sa fille pour l’emmener en train jusqu’à son père. Le voyage se terminant à pied dans 20 cm de neige) mais suite à une dénonciation ils doivent partir en catastrophe et se ils se dirigent sur Grenoble. A Grenoble, Frédéric se fait faire des faux papiers pour quitter la France pendant que sa femme (qui les a rejoint) et sa fille se réfugient chez une amie , Madame Ferber qui habite à Gap où elles vont rester cachées jusqu’à sa libération le 20 août 1944, avant de retourner dans leur maison de l’Isle-sur-la-Sorgue en septembre 1944 .

Evadé de France le 24 avril 1944, Frédéric passe les Pyrénées près de Mont Louis car dans ce secteur, le frère d’un ami dentiste à Strasbourg, Monsieur Wennigger, possède une maison qui peut servir de camp de base à son départ. Il traverse difficilement à pied les Pyrénées en raison des fortes chutes de neige (et du froid) qui dans certains passages lui arrive jusqu’à la ceinture. Il réussi à franchir les cols et arrive à Gérone où il est incarcéré (comme tant d’autres courageux français dans les geôles espagnoles). Très certainement en raison de son âge, 40 ans, il est libéré très rapidement par rapport aux plus jeunes qui y sont restés des mois pour la majorité avant de pouvoir rejoindre l’Afrique du Nord..

el recluso François Georges Reynard, natural de Fleury, provincia de francia, hijo de frederico y de Maria, domiciliado de Sassenage calle de repoblavo, ha sido puesto en libertad en el dia de la fecha, en virtud de orden competente contrayendo la obligation de presentarne en el gobierno civil negoéravo fronteraf. gerona, 28 de Abril de 1944 . El director. Prison provinciale de Gérone
Le prisonnier François Georges Reynard, originaire de Fleury, province de France, fils de Frédéric et Maria, domicilié à Sassenage, rue de République, a été libéré ce jour, en vertu d’un ordre compétent, sous l’obligation de se présenter au gouvernement civil de la frontière. Gérone, 28 avril 1944. Le directeur – fonds Reinhardt-Meyer.

En Espagne il quitte Gérone et rejoint Barcelone où il loge au grand Hôtel des 4 nations avant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Afrique du Nord…

…où il s’engage dans les commandos de France le 5 juin 1944.

Le 2ème Commando de France est formé le 6 juin 1944 avec un recrutement exclusif de volontaires évadés de France.
Parachuté et entraîné dans la région de Staouéli et Sidi-ferruch sous le commandement des capitaines Tersarkissof et Villaumé.

Il est nommé au grade de sergent-chef le 1 juillet 1944.
Frédéric Reinhard obtient officiellement le brevet para US le 25 août 1944 et son attestation est signée de la main même du Lieutenant-Colonel Gambiez, commandant du Bataillon de Choc et des Commandos de France.

Pour cela il a effectué les 21 et 22 juin 1944 les 4 sauts règlementaires à ouverture automatique.

Le 24 septembre 1944 Frédéric Reinhardt par le biais de la Croix Rouge envoi un message (qui lui a coûté 8 francs) à sa femme et sa fille pour leur donner de ses nouvelles :
« Mes bien chères. Je suis en Afrique depuis le 27 mai 1944 et me porte très bien. J’espère que vous êtes toutes deux en bonne santé et que vous avez rejoint l’Isle. Je me suis engagé pour la durée de la guerre et j’espère de bientôt venir en France pour vous revoir. Comment cela marche à Sorguette? Avez-vous des nouvelles de Barr? Bon baisers »

Le 2 octobre 1944 « Fred » écrit d’Alger une lettre à sa femme et sa fille et s’inquiète de ne pas avoir de leurs nouvelles ni réponse à ses 2 premiers plis. On y apprend qu’il a bien traversé la frontière espagnole mais avec beaucoup de peine. Il arrive le 27 mai 1944 à Casablanca où il s’est immédiatement engagé dans les bataillons de Choc où quelques jours plus tard sont créés les Commandos de France. Selon ses dires Il est affecté au 1er groupe des commandos de France, 2ème Commando, 4ème peloton. Il parle de tous les cours qu’il a suivi : coureur, parachutiste, éclaireur, tueur, combat rapproché, armes allemandes, canon anti-char allemand, explosifs…et tout l’entraînement des troupes d’élite. Il est impatient de commencer la lutte contre l’occupant nazi…
« Depuis 2 mois nous sommes prêts pour l’action et nous sommes toujours ici. Nous sommes constamment en état d’alerte et ne partons jamais…il me tarde d’arriver en France pour vous retrouver à Sorguette et j’espère vous y retrouver… ».

On sent l’homme déterminé prêt à libérer sa patrie coûte que coûte : » Malgré un entrainement très dur avec des hommes de 19 à 25 ans (il en a 43) j’ai tenu bon pour tous les rapports mais je me sens vieillir normalement. Je ne regrette pas d’être dans ce corps d’élite et j’ai tout fait pour être prêt pour la revanche, et si nous n’avons rien pu faire, ce n’est pas de notre faute. On nous avait promis que nous serions premiers parachutés en France…nous étions prêts à tout et on nous a oubliés ».
Il demande également des nouvelles de sa chère Berthe et de sa petite « Méjélé », en posant plusieurs questions : « ..comment avez vous vécu à Gap?…les allemands vous ont-ils ennuyés après mon départ? avez-vous souffert des combats pour la libération de la région? depuis quand êtes vous retournées à Sorguette? y-a-t-il des dégâts? comment va la famille et nos amis…? Il fini sa lettre par « je vous embrasse très fort toutes les 2 et vous dit à bientôt, votre papa ».
NB : son petit fils Jean-François, pour avoir échangé avec quelques-uns de ses compagnons, se souvient qu’il apparait comme un personnage qui les a marqués, Monsieur Jourquin lui répétant plusieurs fois « votre grand-père c’était quelqu’un »!!! Il lui avait dit aussi que lors d’un énième départ retardé pour libérer la France, Frédéric avait de rage planté son poignard de commando dans le bastingage du bateau en exprimant de manière forte son mécontentement.
Le 2ème Commando de France débarquent avec le croiseur « Montcalm » à Toulon le 10 octobre 1944.

Le Commando de France mène son premier combat les 3 et 4 novembre 1944 au Haut-du-tôt et connait ses premières pertes (24 hommes tués pour la majorité du 1er Commando et une centaine de blessés).
Le 9 novembre 1944 « Fred écrit dans une lettre à sa fille « …il fait déjà assez froid ici et aujourd’hui il y a de la neige…nous sommes descendu de ligne après 5 jours de combats qui ont été très durs. Le pire est encore le bombardement par l’artillerie et les mortiers qui préparent la contre-attaque ennemie. il faut malgré tout rester sur place et encaisser…Nous avons eu 25% de pertes en tués et blessés…notre bataillon s’est très bien conduit malgré qu’il y en avait beaucoup qui ont été au feu pour la première fois…la pluie n’a cesser de tomber pendant jours, coucher et vivre dehors sans toit n’est pas très enviable…beaucoup de baisers à ta maman chérie, soit toujours sage ma chère petite et aide lui tant que tu pourras ».
Les 19 et 20 novembre 1944 c’est la prise d’Essert face à 2 compagnies allemandes : en huit heures de combats acharnés 18 commandos sont tués. Les combats se poursuivent sans relâche avec la libération de Belfort où ils entrent parmi les premiers le 20 novembre 1944.

Le samedi 25 novembre 1944 « Fred écrit dans une lettre à sa chère petite Méjélé « …Nous étions engagés et nous avons eu des combats acharnés avec les boches. C’est nous qui avons pris Belfort après une infiltration dans le village d’Essert qui est à 3 kms. Toute la nuit et la matinée nous avions à subir les contre-attaques allemandes et les combats de rue duraient jusqu’à 3h de l’après-midi. A ce moment nos chars ont pu arriver et nous avons foncé sur Belfort que nous avons libérée vers 6h du matin. Quelle joie de la population! De là nous avons libéré d’autres villages et hameaux. C’est la première fois cette nuit que nous dormons sous un toit mais le moral est quand même magnifique. Hier j’ai fait une patrouille et nous étions en Alsace ».

Pendant la campagne d’Alsace les commandos de France combattent à Masevaux entre le 25 et 28 novembre(16 tués). A Masevaux le 26 novembre 1944, jour de sa libération, Frédéric Reinhardt est l’un des premiers soldats français à y entrer selon le témoignage de M. Gebel, propriétaire de l’hôtel restaurant « L’Aigle d’Or » en plein centre ville : « le 26-11-1944 j’ai eu la visite de M Reinhardt à la cave, c’était le premier soldat français depuis plus de 4 années que nous avons vu, vous pensez la joie pour moi ainsi que celle de ma femme et de mes parents, surtout de retrouver une connaissance d’avant guerre. Nous avons trinqué avec une de mes bouteilles de Gewürztraminer que j’avais caché aux boches ».
Le 30 novembre 1944 « Fred écrit une lettre dans Masevaux libérée : « …Depuis deux jours nous sommes en réserve…nous avons passé 15 jours qui étaient pas de tout repos…nous avions un combat acharné à Essert qui est la clef de Belfort…malgré nos pertes nous avons pris et tenu le village contre un ennemi très supérieur en nombre…nous en avons tués beaucoup…le combat a duré de 3h du matin à 3h de l’après-midi, moment où sont arrivés nos chars qui étaient arrêtés par les fossés anti-chars et avec qui nous sommes rentrés à Belfort…3h pour faire 2,5kms…notre section était la première dans Belfort..de là nous sommes retournés sur les arrières ennemies vers Rougemont…enfin le grand jour est arrivé avec l’entrée de nos troupes en Alsace…nous étions encore les premiers à Masevaux…qu’elle joie pour la population…nous sommes à présent en réserve et il était temps car sur 31 nous restons 10…reculer est un mot qui n’existe pas pour nous et nous l’avons prouvé dans des moments très critiques…nous avons eu les félicitations par notre Général de Lattre et par le grand Charles ».
Le jour même de l’écriture de cette lettre, Frédéric et ses camarades se rendent dans le secteur de Thann(68) au col du Hundsruck, à 748 mètres d’altitude pour y déloger les troupes allemandes.
Le samedi 2 décembre Frédéric Reinhardt (en voulant porter secours à l’un de ses hommes grièvement blessé par une mine) marche sur deux mines : il est blessé aux jambes et à la tête lors d’une patrouille avec l’aspirant Pérard (1 peloton) devant Willer-sur-Thur et Bitschwiller-les-Thann(68) vers 19h.
« Fred écrit le 5 décembre 1944 ce qui lui est arrivé : « Je suis à Besançon à l’hôpital. Au cours d’une patrouille le 2 décembre j’ai reçu quelques éclats de mine dans la jambe. J’ai eu de la chance, d’autres s’en sont tirés avec un ou deux pieds en moins. »
Rentré au Thannerhubel il est soigné rapidement par Bordaguibel et Deficis puis transporté à l’école des filles de Masevaux qui a été transformé en poste de secours avancé. Il est évacué le 3 décembre vers 9h de l’hôpital de Masevaux, puis Rougemont, puis Lure pour arriver à Besançon à 18h et être opéré à 21h. Le 4 décembre on lui extrait un éclat à l’oeil gauche et le 5 radio des pieds, cuisses et genoux : 9 éclats dans la cuisse droite et 1 dans la gauche; genoux gauche 6 éclats; pied droit petits éclats plus une entorse, multiples éclats face droite, menton et main droite. Le 7 décembre on lui plâtre le pied droit à la caserne Ruty de Besançon. Le 10 il part à 16h en train sanitaire et arrive à l’hôpital complémentaire du grand séminaire de Dijon. Il est ensuite transféré à Lyon puis Marseille et il espère bien pouvoir passer noël 1944 en famille comme il l’écrit dans une de ses lettres. Par la suite il passe l’essentiel de sa convalescence chez lui à Sorguette, et va régulièrement à l’hôpital d’Avignon jusqu’au 12 mai 1945. A peine remis « sur ses pieds » nous apprenons dans un article de Presse des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) du 26/11/1969 qu’en mai 1945 « un monsieur en civil, boitillant, s’aidant d’une canne, descendit d’une voiture sur la place Clémenceau…c’était M. Reinhardt! » qui à priori a choisi de revenir à Masevaux pour l’un de ses premiers déplacements.
Pour son action au combat on lui décerne la citation suivante :
« Chef de section, évadé de France, volontaire pour les commandos. S’est signalé les 19 et 20 novembre 1944 à Essert(90) et les 25 et 26 novembre 1944 à Masevaux(68) tant par son allant et son courage que par sa grosse résistance physique. Au cours d’une patrouille dans les lignes ennemies près de Willer-sur-Thur(68) le 2 décembre 1944 a été blessé par une mine en allant porter secours à un de ses hommes grièvement blessé ». Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945.

Le reste du Commando poursuit la lutte fin janvier 1945 à Durrenentzen(44 tués) face aux redoutables Gebirgjäger du 136ème régiment de la 2ème gebirgs Division, unité d’élite des troupes de montagne allemandes et plusieurs blindés .
Après la réduction de la poche de Colmar le 9 février 1945 les survivants du commando de France sont mis au repos à Orschwihr(68) jusqu’au 31 mars 1945 avant leur participation à la campagne d’Allemagne. Le 2ème Commando de France est le premier à franchir le Rhin début avril 1945. Il est de tous les combats : Karlsruhe(03-04-1945), Pforzheim(5 au 8-04-45), Langen Brand(14-04-1945), Forêt Noire, Pfollingen, Walvies. il termine son périple victorieux en Autriche à Bregenz, Rankweil et enfin le 8 mai 1945 au sommet du Vorarlberg où ils plantent le drapeau portant leurs couleurs.
La joie de la Victoire sur le nazisme est estompée par les nombreux camarades disparus ou blessés : 134 tués (dont 102 pendant la campagne des Vosges et d’Alsace), 21 disparus et 393 blessés.

Frédéric Reinhardt est démobilisé le 26 juin 1945, date à laquelle il rejoint sa femme et sa fille pour être à nouveau tous réunis à l’Isle-sur-Sorgue dans leur domaine agricole la « Sorguette » .

En juillet 1946 nous retrouvons son filleul Roland (qui comme 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans a été incorporé de force dans l’armée allemande après le 25 août 1942) qui « débarque à Sorguette » chez son oncle (avec son accord) Frédéric Reinhardt qu’il appelait affectueusement « Oncle Fred » après avoir démissionné d’un poste stable de fonctionnaire à Strasbourg. Frédéric Reinhardt vient le chercher en gare d’Avignon en l’accueillant chaleureusement mais comme à son habitude il n’attendit pas longtemps pour « freiner » quelque peu l’enthousiasme de son filleul pour lui rappeler qu’il ne venait pas en villégiature pour passer des vacances mais bien pour travailler ferme en attendant de trouver une solution pour son avenir professionnel. Roland décrit son cher oncle Fred de la manière suivante :
« Qui ne l’a pas connu ne peut s’imaginer le genre d’homme qu’il était : portant beau sur le plan physique, faisant preuve d’un caractère bien trempé, travailleur infatigable, ayant l’esprit de famille, exigeant avec lui-même comme avec les autres, mais le coeur sur la main dès qu’il s’agissait de rendre service à autrui ou de tirer d’affaire un ami, bref un coeur d’or caché sous une carapace de dur et au fond un grand sentimental évitant de faire étalage de ses réactions, enfin très fidèle en amitié et malheur à ceux qui déméritaient. Non seulement il a toujours mis en pratique ses idées lorsqu’il considérait qu’elles relevaient de son devoir tant à l’égard de sa famille et de son travail que vis-à-vis de son pays. toujours le premier à la tâche, donnant le bon exemple et ne ménageant jamais ses efforts pour faire aboutir les projets qu’il concoctait inlassablement. Pour moi il restera toujours un modèle à tous points de vue ».
Pour l’anecdote c’est en voulant aller rendre visite à un fournisseur que Frédéric et son neveu tombe en panne avec la nouvelle voiture (la précédente ayant été volée) sur la nationale 7 à l’entrée d’Orange. Par chance à hauteur d’un garage où ils vont demander de l’aide et en attendant le dépannage, Frédéric pense reconnaître la Peugeot qu’on lui a volé. Sans rien dire, une fois dépanné, Frédéric rentre chez lui pour récupérer le revolver qu’il avait pendant son engagement dans l’armée française et son ami garagiste M Aymard pour de suite retourner à Orange afin d’examiner de plus près ce véhicule qui ressemblait étrangement au sien. Après un examen approfondi de M Aymard et sa confirmation, Frédéric s’enferme dans le bureau du garagiste pour avoir une vive explication avec celui-ci (arme au poing), qui n’eut d’autre choix que de reconnaître son forfait. Placé sous bonne garde (Roland et M Aymard) Frédéric se rend à la gendarmerie pour porter plainte mais curieusement la maréchaussée cherche à minimiser l’affaire; mais « Oncle Fred » n’est pas homme à se laisser dissuader aussi facilement…la suite de l’enquête lui donnera raison puisqu’il s’agissait d’un gang de malfaiteurs spécialisés dans les vols de voiture sous couvert d’un des gendarmes. C’est ainsi qu’il pu récupérer sa première voiture et…une amende avec quelques jours de prison avec sursis pour port prohibé d’arme de guerre mais qui fut aussitôt amnistiées en raison de ses états de service pendant la seconde guerre mondiale.
Suite au rangement d’un de ses placards en 1946…Frédéric créé en 1947 sur son domaine agricole une pisciculture qui est aujourd’hui toujours encore exploitée par l’un de ses petits fils Michael Meyer (la 3ème génération).

Jusqu’à son décès Frédéric est resté très proche de la commune du Haut-du-Tôt; surtout avec les enfants de l’école du village qu’il allait voir régulièrement et à qui il envoyait chaque année un coli remplit de friandises et pâtes de fruits au grand bonheur des enfants.


Malheureusement Il décède brusquement le 5 mars 1964 des suites d’une intervention chirurgicale bénigne à seulement 63 ans et qu’il était encore en pleine forme et activité professionnelle. Ayant passé toute son enfance à Ingwiller il y est enterré selon ses dernières volontés. Sa chère épouse, Berthe le rejoint en 1976.

Ses Décorations :

Sa fille Marlène a la joie d’avoir huit enfants qui vivent toujours encore en Provence sauf Jean-François qui a fait le choix de faire le chemin inverse et retourner sur la terre natale de Frédéric pour vivre en Alsace.
Frédéric et Berthe ont 8 petits-enfants, 28 arrière-petits-enfants et la famille ne cesse de s’agrandir avec de nouvelles naissances.
Le Musée Mémorial des combats de la poche de Colmar remercie très sincèrement Monsieur et Madame MEYER Jean-Francois pour le don des affaires personnelles de son grand-père, qui nous permettent aujourd’hui de rendre hommage à Frédéric Reinhardt et ses camarades du Commandos de France à qui nous devons notre Liberté!!!
NE LES OUBLIONS PAS!


…Dimanche 27 octobre 2024…

Dimanche 27 octobre 2024 nous avons inauguré la vitrine dédiée à Frédéric Reinhardt en présence des descendants et membre de sa famille, avec la mise en place du QR code qui lui est consacré par Jean-François Meyer, son petit fils.
Nous remercions très sincèrement les frères et sœurs de la famille Meyer pour le don de l’ensemble des artefacts et documents de Frédéric Reinhardt (« Marlène » la fille de Frédéric Reinhardt est leur maman et c’est elle qui a conservé précieusement tout au long de sa vie l’ensemble des affaires de son père) .

Nous sommes très heureux d’avoir pu inaugurer ensemble la vitrine qui lui est dédiée à présent et qui nous permet de lui rendre hommage ainsi qu’à l’ensemble de ses camarades de combat.
Nous avons terminé l’après-midi par une visite du Musée Mémorial en nous remémorant la tragique histoire des combats de libération de la Poche de Colmar avec une pensée émue pour tous nos libérateurs.

Nous remercions également Henri Simorre pour son aide et son oeil aguerri sur le sujet.
Pour en savoir plus sur l’histoire des chocs nous vous conseillons d’aller sur son forum : https://1erbataillondechoc.forumactif.com/
En complément…


NB concernant Alphonse Hornecker : il avait un bon copain qui venait chez lui dans sa ferme de l’Isle sur Sorgue dans les années 50… il s’agissait d’Albert Camus qui venait régulièrement à l’Isle sur Sorgue voir le poète René Char et qui du coup venait manger l’omelette au lard chez Alphonse car ce dernier le recevait à la bonne franquette sans manière ! A l’époque la famille d’Alphonse n’était plus voisine de celle de Frédéric et Berthe, de telle sorte qu’Albert Camus n’a malheureusement pas été vu à Sorguette. Source : Jean-François Meyer

sources :
archives fonds Reinhardt-Meyer.
archives départementales du Bas-Rhin
Charles COACHE 1918 – 2014

Charles Joseph Maurice COACHE est né le 21 mars 1918 à Saint-Etienne du Rouvray en Seine Maritime (76).
Engagé volontaire à l’Ecole des Apprentis Mécaniciens de l’Armée de l’Air le 1er octobre 1935.
Il obtient son brevet Supérieur Mécanicien Avion le 10 novembre 1936.
Il est nommé caporal le 1er mars 1937 puis caporal-chef du personnel Non Navigant spécialiste (PNN) le 1er août 1937.
Le 1er août 1937 il est muté au Maroc et affecté à la section de l’Air à Agadir.
Le 1er août 1939 il est nommé sergent.
Le 1er novembre 1939 il rejoint le bataillon de l’air 207 sur la Base Aérienne de Marrakech.

De 1941 à 1942 il est mécanicien avion au groupe G.A.R.1/52 et on peut lire dans sa notation qu’il donne entière satisfaction à sa hiérarchie.

il est nommé sergent-chef le 1er mai 1943.

Volontaire pour le Bataillon de Choc, le 1er juillet 1943 il rejoint le régiment à Staouéli dans la banlieue d’Alger. On peut d’ailleurs lire à se sujet l’appréciation du commandant Lefort du Bataillon de Choc :

Il participe aux opérations…
…de Corse, dont la traversée avec le sous-marin « Casabianca » pour rejoindre l’île de beauté en septembre 1943 et obtient une première citation (à l’ordre de l’Armée) :
« Sous-officier de grande valeur, modeste animé du plus pur idéal et d’un dévouement absolu, auxiliaire précieux de son chef de section dans la mise sur pied d’une unité remarquablement instruite et homogène. Toujours volontaire pour toute les missions dangereuses s’est révélé comme un chef de premier plan au combat et a participé à plusieurs attaques sur les arrières de l’ennemi. Le 22 septembre 1943 lors de l’attaque allemande contre CONCA(Corse) est resté le dernier sur la position sous le feu des armes automatiques pour assurer le repli de son groupe. Est immédiatement reparti à l’attaque avec les éléments qu’il avait pu rassembler, contribua pour une grande part à l’échec ennemi. Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme. »

…de l’île d’Elbe en juin 1944…
…Il est nommé adjudant le 1er juillet 1944…
… de France et d’Allemagne, du 15 août 1944 au 1er mai 1945.
Il est blessé le 1er octobre 1944 à Belfaye près de Belfort (à la tête, cuisse et au bras) et est cité le 30 décembre 1944 une deuxième fois (à l’ordre du Corps d’Armée) pour son action :
« Sous-officier animé au plus haut point de cette foi de ce courage de cette conscience qui caractérisent les combattants d’élite. Le 1er octobre 1944 quoique grièvement blessé au cours d’une reconnaissance profonde dans le dispositif ennemi a su ramener sans une plainte la patrouille qu’il commandait ne consentant à se faire soigner qu’une fois sûr d’avoir rejoint nos lignes. Son exemple marquera profondément les hommes qu’il commandait. Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec Etoile de Vermeil. »
Lors de la campagne d’Allemagne il est blessé grièvement le 22 avril 1945 à Pfullingen (Bade-Wurtenberg) au poumon droit, et restera en convalescence jusqu’au 1er septembre 1946.
Il est nommé au grade d’adjudant-chef le 1er mai 1945.
Par décret du 20 juillet 1945 il est cité une troisième fois pour l’attribution de la médaille Militaire :
« Chef de section de tout premier plan et d’un courage exceptionnel, le 8 avril 1945 à Brotzingen(Wurtemberg) enlève magnifiquement ses hommes à la conquête de leur objectif sous un tir d’armes automatiques ennemies particulièrement meurtrier. Le 16 avril à Berneck, se distingue de nouveau au cours des combats de rues. Le 22 avril 1945, chargé avec sa section de protéger les chars de tête, est très grièvement blessé d’une balle en pleine poitrine alors qu’il pénètre le premier à Pfullingen. Cette concession comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme. »
Il rejoint son unité; le 1er bataillon du 1er Régiment d’infanterie de Choc Aéroporté à Kolea en Algérie.
Il quitte définitivement l’armée le 4 novembre 1946.
A son retour à la vie civile il travaille au Maroc, comme responsable comptable pour l’entreprises Schlumberger, puis dans la Société SAUT du Tarn à Casablanca.
Il décède à Paris le 10 août 2014 à l’âge de 96 ans.

Ses décorations :
Officier de la Légion d’Honneur,
Commandeur dans l’ordre National du Mérite,
Médaille Militaire,
Croix de guerre 1939-1945 avec Palmes et Etoile de vermeil.






Nous remercions Henri Simorre, grand spécialiste du Bataillon de Choc pour les informations et photos mises à disposition pour la rédaction et l’illustration de ce portrait.
Si l’Histoire du bataillon de Choc vous intéresse : https://1erbataillondechoc.forumactif.com/
Raymond LUQUET 1923 – 2011

Raymond Louis Léon LUQUET est né le 2 juin 1923 à RABAT au Maroc.
Il rejoint le Chantier de Jeunesse n°101 le 29 janvier 1943.
Il s’engage au 1er Régiment de Tirailleurs Marocains (1 RTM) le
12 avril 1943 où il est affecté à la Compagnie Spéciale de
Quartier Général le 11/5/43 à Staouéli en Algéri.
Il passe au Bataillon de Choc le 28 mai 1943 (matricule 141) et est affecté à la 2ème Compagnie.
Le 13 septembre 1943 il embarque à ALGER et débarque à Ajaccio en Corse le lendemain, où il combat avec la 2ème Cie.
Il est nommé Caporal le 1 juillet 1944.
La 2ème Cie du Capitaine Lefort débarque sur l’île d’Elbe le 17 juin 44 à 1 heure du matin et assure la couverture entre San Piero in Campo et Fontana. C’est lors de ces combats que le chasseur Raymond Luquet gagne sa première citation, à l’ordre de la Division :
« Tireur au F.M. possédant un grand sang-froid et un coup d’œil remarquable. Ne pouvant mettre son arme en batterie alors qu’il progressait au milieu de cultures, fit feu en épaulant son F.M. sur des ennemis qu’il aperçut à 200 mètres environ. En abattit un et provoqua la dispersion des autres ».
La présente citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile d’argent.
De retour en Corse, il se prépare avec son unité au débarquement en Provence. Le Bataillon de Choc ne sera pas de la 1ère vague, exceptés la section des lieutenants CORLEY- MUELLE (30 hommes) parachutée sur la Drôme les 31 juillet et 1er août et les 10 Chocs parachutés le 15 août sur LE MUY, avec plus de 5000 paras Anglo-Américains.
Le Bataillon débarque en Provence le 19 août et combat dans Toulon. La caporal Raymond LUQUET est cité à l’ordre de la Brigade :
« Tireur au F.M. à sous un feu précis et terriblement violent de l’ennemi protégé la progression de son groupe devant l’Arsenal de Toulon le 22 août 1944. En a également protégé le repli en restant volontairement le dernier sur le terrain battu par les armes automatiques ennemies ».
La présente citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.
Puis c’est la montée de la vallée du Rhône vers Dijon (septembre 1944), les durs combats des Vosges en octobre 1944.
Le 1er novembre 1943 il est nommé Caporal-Chef.
Le 20 novembre 1944 il se bat dans Belfort, avant la rude campagne d’Alsace où il prend le commandement de son groupe suite à la mort de son Sergent-chef et mène ses hommes au combat dont Jebsheim (68) où le 30 janvier 1945 le bataillon perd en une seul matinée 32 hommes qui sont tués (dont 6 Officiers) et une centaine d’autres qui sont blessés (dont 10 Officiers).
Le 1er Février le Bataillon de Choc doit relever à Durrenentzen(68) le Commando de France qui a eu de lourde perte la veille dans sa tentative de prise du village (53 morts et un nombre très important de blessés).
Le Bataillon arrive à enlever le village au prix de 10 morts supplémentaires et plusieurs blessés dont Raymond qui est grièvement blessé lors de l’assaut d’une barricade ennemie. Il est évacué vers un hôpital militaire de campagne à l’arrière du front (Saint Dié?).
, citation à l’ordre de la Division , croix de guerre étoile d’argent.
Il retrouve le Bataillon de Choc en Allemagne le 2 mai 1945 tout juste pour traverser la frontière autrichienne où il termine la guerre le 8 mai 45 avec ses camarades à Dalaas et fêtent la fin des combats : immense joie d’être en vie mais immense tristesse également pour tous les camarades perdus qui ne sont plus là…
Le 1er juillet 1945 il reçoit ses galons de Sergent.
Les reliquats des 6 Bataillons de Choc de la 1ère Armée française vont former le 1er Régiment d’Infanterie de Choc Aéro-Porté (1 R.I.C.A.P.) et regagnent la France au camp de la PALU à Bordeaux.
Le Sergent LUQUET embarque à Marseille le 2 novembre 1945 et débarque au Maroc le 4. Il regagne son foyer dans la capitale marocaine, à RABAT le 10 décembre 1945.
Il reprend du service en Algérie quelques années plus tard.
Il décède le 27 septembre 2011 à Evian-les-Bains(74).
Ses décorations :
La Croix de Guerre 1939-1945 avec 3 étoiles,
La Médaille des blessés avec un étoile,
La médaille Commémorative 1939-1945 avec agrafes Italie France Allemagne,
La médaille Commémorative A.F.N avec agrafes Maroc et Algérie.
Nous remercions Henri Simorre, grand spécialiste du Bataillon de Choc pour les informations et photos mises à disposition pour la rédaction et l’illustration de ce portrait.
Si l’Histoire du bataillon de Choc vous intéresse : https://1erbataillondechoc.forumactif.com/
Pierre MASSON 1921 – 1944

Fils de Charles Masson, originaire de Sommevoire, et de Marie-Louise Marchand, native de Droyes, Pierre Masson naît le 23 février 1921 à Montier-en-Der, rue Audiffred.
Il est le cadet de trois enfants. Sa famille s’installe rapidement à Brousseval (aux Cités du Maroc), où son père travaille aux haut-fourneaux et fonderies, et où Pierre réussit son certificat d’études en 1933.
En octobre de la même année, il intègre l’école des enfants de troupe à Autun, avec son ami Jean-Marie Héritier (futur maire de Brousseval, ancien interné du camp de Rawa-Ruska). Deux autres jeunes du village rejoignent cette école : Gilbert Vernet (vétéran des campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne, futur lieutenant-colonel), et Fernand Collignon (héros des maquis de l’Ain). En 1934, Pierre Masson entre à l’école militaire préparatoire d’Epinal puis s’engage pour cinq ans le 23 février 1939. Affecté au 150e régiment d’infanterie à Verdun, sergent le 23 mars 1940, il est muté au 332e RI et détaché au centre d’instruction divisionnaire 56, comme chef de groupe.
Le 18 juin 1940, il défend la Meuse, et est capturé à Traveron. Interné dans un stalag Outre-Rhin, il s’évade le 12 juillet 1942, se présente aux autorités militaires à Lyon, et obtient une nouvelle affectation : le 11e régiment de tirailleurs algériens, qu’il rejoint à Fès (Maroc) le 10 avril 1943. Muté au 7e RTA, il intègre finalement le Bataillon de choc du commandant Gambiez, où il est promu sergent-chef le 15 juin 1944 et où il décroche le brevet militaire de parachutisme n°6634.
Le sous-officier haut-marnais est affecté dans la section Corley, où sert l’aspirant Raymond Muelle. Initialement destinée au Vercors, cette unité est finalement parachutée les 31 juillet et 1er août 1944 près de Dieulefit, dans la Drôme, soit quatorze jours avant le débarquement de Provence. Au sein de son groupe, Masson a sous ses ordres un futur ministre de l’Intérieur, le caporal-chef Michel Poniatowski.
Il est cité à l’ordre du régiment pour sa conduite le 21 août 1944 lors du combat de Pont-de-Claix (Isère), tuant le major allemand commandant la localité. Pierre Masson se distingue encore les 8 et 9 octobre dans les combats sous-bois de Château-Lambert, en Haute-Saône (citation à l’ordre de la division).
Il fait un saut à Gevrey-Chambertin (Côte-d’Or) pour rendre visite à sa sœur ainée et sa mère, puis retrouve son unité en Haute-Saône.
Le 9 novembre 1944, en revenant d’une patrouille de nuit dans la forêt de Chérimont, le chef de groupe saute sur une mine avec deux de ses hommes, dont le caporal Gérard Verguain. Tous trois décèdent le jour même à l’hôpital de Lure.
Le sergent-chef Masson repose depuis 1949 dans le cimetière de Brousseval, où une exposition concoctée par le club Mémoires 52 lui rendra hommage en 2001.
La même année, son nom a été donné à une promotion de l’école nationale de sous-officiers de Saint-Maixent. Coïncidence : une autre promo de cette même école a été baptisée du nom d’un autre sous-officier haut-marnais du Bataillon de choc, le sergent-chef André Mugnier, tombé en Allemagne le 22 avril 1945. Sources : supplément n°29 de Dossier 52 (2001).
Source : http://memoires52.blogspot.com/2013/07/pierre-masson-un-brave-du-bataillon-de.html
Michel DURRMEYER 1916 – 1945

Il est né le 16 avril 1916 à Marseille dans les Bouches-du-Rhône.
Il est l’un des ainés d’une fratrie de 7 garçons et une fille. Ils sont élevés un peu à la mode militaire mais avec beaucoup d’affection. Son père Robert Durrmeyer(1877-1954) est Général de Division. Il est arrêté par la Gestapo, déporté au camp de concentration de Plansee. Il est libéré par les Alliés.
Avant guerre il commence à préparer l’Ecole des Chartes avant de changer d’orientation et devenir étudiant en Médecine (2 ans).
Il est mobilisé en septembre 1939 à l’Ecole d’application du Génie de Versailles.
Il nommé au grade d’Aspirant en avril 1940.
Il est fait prisonnier le 22 juin 1940 à Cerqueux, dans le Maine-et-Loire et interné au camp de prisonniers « Stalag 1A » en Prusse orientale.

Il tombe gravement malade, et est rapatrié sanitaire en France en mars 1942.
A Lyon, il participe activement à la Résistance en créant avec ses amis une imprimerie clandestine où ils fabriquent des faux papiers. Jusqu’à l’invasion de la zone libre par les troupes allemandes en novembre 1942, il s’occupe également d’une filière d’évasion vers l’Espagne.

Fin 1942,décide avec son frère de rejoindre l’Afrique du Nord et traverse à son tour la frontière espagnole où il est arrêté et interné plusieurs mois.
Après sa libération des geôles Franquiste, il rejoint le Maroc en montant à bord du « Gouverneur Général_Lépine ».

Le 6 juin 1943, il s’engage comme Aspirant au Bataillon de Choc nouvellement créé à Staouéli en Algérie.

Il prend le commandement de la 2ème section de la 2ème Compagnie.
Le 14 septembre 1943, il débarque avec ses hommes en Corse et obtient sa première citation le 1 octobre 1943 :
« Excellent chef de section, a fait toute la campagne en Corse, malgré les plus vives souffrances causées par un état physique défectueux. Très audacieux et cependant toujours pondéré et calme, le 01/10/1943, après s’être infiltré dans les positions ennemies dans le défilé de Lancône (Corse), a surpris un petit poste ennemi lors de son décrochage et a capturé avec l’aide de 2 hommes de sa section 6 soldats de ce poste ».

La présente citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil.
Une fois la Corse libérée, le Bataillon de Choc poursuit son entrainement
Les sections sont à tour de rôle, envoyées à Staouéli(Algérie) pour effectuer les 4 sauts minimum en parachute afin d’obtenir le brevet parachutiste.
Promu Sous-lieutenant, il se distingue lors des opérations de l’île d’ELBE, et pour son action le 17 juin 1944, il est décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur :
« Chef de section d’élite d’une audace sans pareille, d’un sang-froid et d’un courage au-dessus de tout éloge. Le 17 juin 1944, à l’île d’Elbe, a enlevé le PC de San Pietro Di Marino et poussé hardiment jusqu’à Marciana Marina, anéantissant ou faisant prisonniers les détachements chargés de faire sauter le pont de Bagnio. Au cours d’une reconnaissance ultérieure, étant tombé à l’improviste au milieu d’un nid de mitrailleuses, a fait prisonniers à lui seul les servants. A ensuite, avec un groupe de combat, en coopération avec une section de Sénégalais, fortement contribué à la chute du point d’appui de Procchio, enlevant 2 mitrailleuses. A tué 5 ennemis et fait 34 prisonniers »
Cette nomination comporte l’attribution de La Croix de Guerre 1939-45 avec Palme.

De retour en Corse, le Bataillon se prépare pour le débarquement de Provence à venir.

Le Bataillon de Choc débarque à son tour, en Provence le 19 août 1944 et Participe aux combats de Toulon.

Le Sous-Lieutenant Durrmeyer est cité une troisième fois, à l’ordre du Régiment :
« Officier d’un calme et d’une audace extraordinaire. Dans la journée du 21 août 1944, n’a pas arrêté de pourchasser l’allemand dans les rues et jardins compris entre les Routes et l’Escallion (faubourg de Toulon) et fait refluer devant lui toute une section allemande, lui causant personnellement une dizaine de pertes. Patrouillant sans arrêt dans cette région, a créé chez l’ennemi un désordre inouï, lui faisant croire à une forte occupation de notre part ».
La présente citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.
Il est également proposé à cette occasion pour la Silver Star, décoration de l’Armée américaine :
« Jeune officier dont la bravoure et l’audace font l’admiration de tous. Toujours en pointe, ardent, agressif, a brillamment réussi dans toutes les missions de choc qui lui ont été confiées. Au cours de violents combats de rue dans Toulon, a infligé à un adversaire acharné et supérieur en nombre des pertes sévères et pénétré de vive force avec sa section jusqu’au cœur même de la ville ».
En Septembre 44, lors des combats pour la libération de Dijon il est blessé d’une balle dans la cuisse à Talant (côte d’or)…

…une nouvelle citation :
« Officier d’une haute valeur morale et spirituelle, portant au plus haut point ses qualité de chef et d’entraîneur d’hommes. Le 10 septembre 1944, au cours de la progression de Dijon, a été blessé après avoir ordonné le repli de sa section, en évacuant le dernier une position rendue intenable par de violents feux d’armes automatiques ».
La présente citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de Vermeil.

Il est de tous les combats et toujours en pointe avec ses hommes…en octobre 1944 lors de la campagne des Vosges.

En novembre 1944 il participe aux combats pour la libération de Belfort et ensuite la campagne d’Alsace, c’est un exemple pour tous !

Comme 371 autres soldats du Choc, il reçoit la médaille de Belfort réservée aux premiers soldats entrés dans Belfort le 20 novembre 1944 (1274 médailles sont décernées mais uniquement aux combattants entrés dans la ville le 20 novembre 1944 des unités suivantes : 1er Bataillon de Choc, 6e Régiment de Chasseur d’Afrique, 10e Cie du Régiment de Marche de la Légion étrangère, 1ère Section du Génie 96-3, 1er Commando d’accompagnement, groupe de Commando de France ).
Il est cité à l’ordre de l’Armée :
« Chef de section remarquable au feu par son sens du combat, son sang-froid et son extraordinaire courage. S’est particulièrement distingué le 20 novembre 1944 en prenant pied avec sa section dans Cravanche, le premier, et à l’entrée de Belfort. A enrayé une contre-attaque allemande et tenu jusqu’à l’arrivée des chars. A pénétré avec eux dans la ville et s’est porté en combattant jusqu’au pont Clémenceau. Le 21 novembre 1944 a participé au nettoyage de la manutention et du parc d’artillerie faisant au cours de cette opération plus de 20 prisonniers. Le 25 novembre, à Etueffont Haut, a pénétré au petit jour dans le village poursuivant et chassant les allemands qui le défendaient. A réussi à encercler 12 d’entre eux et à les capturer. »

En Novembre 1944 il combat à : Etueffont , Masevaux , Bourbach le Haut , au col du Hundsrück.


Le 6 décembre1944, le Bataillon de Choc laisse le col du Hundsruck aux Tirailleurs et se rend à Froideconche pour un repos bien mérité.
Le 18 décembre 44 le Choc arrive à Delle (territoire de Belfort).
Le 21 janvier 45 « les Chocs » quitte Delle à 11 heures pour arriver le lendemain à 3 heures du matin à Molsheim (67).
Dans la nuit du 22 au 23 le Bataillon part pour Kronenbourg près de Strasbourg où il doit être engagé mais l’ordre est
annulé.

Le 28 janvier 1945 le Choc arrive à Sélestat(67), et doit aller se battre à Jebsheim. Ils ne le savent pas encore, mais le 30 janvier 1945, ce sera « le tombeau » du Bataillon de Choc.
Arrivé en camions à 7h du matin, ce 30 janvier ils s’élancent depuis le sud du village de Jebsheim à peine libéré vers 8h du matin, sans soutien d’artillerie et accompagné de quelques blindés. Leur mission : parcourir 2500 mètres à découvert, avec 50cm de neige, par moins 20 degrés, pour prendre la ligne défensive allemande adossée au canal en direction du Rhin.
Le Capitaine LEFORT, commandant le Bataillon de Choc essaye de faire reporter cet assaut considérant que les moyens ne sont pas suffisants et le Choc n’a pas d’armement lourd…. contrairement à la ligne de défense allemande.
Il lui a été sèchement répondu : « C’est un ordre ! »
Les 4 compagnies s’élancent alors, dont la la 2ème Compagnie, aux ordres du Capitaine TOCE, qui est engagée à gauche du dispositif …avec quelques chars et half-tracks des Chasseurs d’ Afrique et de la Légion.
Une pluie d’obus et de balles s’abat sur toutes les compagnies.
Le Lieutenant Durrmeyer tente de renseigner le chef de char français qui les accompagne vers la position allemande, malheureusement pour eux un projectile antichar explose à proximité et le Lieutenant Durrmeyer est grièvement touché.
L’ Aspirant Neble vient à son secours et le prend sur ses épaules pour le conduire à l’arrière, hélas, un deuxième obus tombe sur eux et il tue Robert Neble sur le coup.

Pendant plusieurs heures les soldats sont cloués sur place (impossible d’avancer ou de reculer)… puis avec l’aide de certains conducteurs de blindés et d’ambulances, qui prennent tous les risques pour leur venir en aide, les soldats encore en états ou blessés, peuvent reculer vers leur point de départ, en s’abritant derrière les véhicules.
Les pertes sont très lourdes avec trente deux tués dont six Officiers, cent blessés (dont 10 officiers) et plus quarante hommes évacués pour cause de pieds gelés.

Résultat de cette opération : Après avoir avancé péniblement entre 1500 et 2300 mètres en fonction des compagnies, un déluge de feu (mitrailleuse, mortier, char…) s’abat sur elles, les blindés sont touchés et se retirent…Le Bataillon de Choc n’atteindra jamais l’objectif fixé et subit de très lourdes pertes…pour rien !
Ainsi disparaît dans le feu de l’action, Michel Durrmeyer, un brave parmi les braves, dans sa 29ème année, en pointe toujours, avec l’ardeur et le sens du sacrifice qui le caractérise.
Pour son action au service de la France et son sacrifice ultime, Michel Durrmeyer est fait Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 20 janvier 1946.
Il ne connaîtra pas la joie de la victoire finale du 8 mai 1945, mais il aura participé grandement à la libération du territoire nationale du joug nazi.
Le Lieutenant Durrmeyer meurt peu de temps après lui….Il est enterré provisoirement au cimetière de Jebsheim.
C’est la tombe n°24 qui se trouvait entre celle du chasseur Josephus Schevenels (n°23) né à Borgerhout en Belgique en 1905 et de l’Aspirant Robert Neble (n°25) né au Maroc en 1923, visibles sur la photo ci-dessous.

La famille ne récupère son corps le 16 août 1947, pour l’inhumer dans le caveau familial. Il repose depuis au cimetière communale de Saint-Baudile à Nîmes.

Compagnon de la Libération à titre posthume
Chevalier de la Légion d’Honneur
Croix de guerre 39/45, 6 citations
Silver Star (US)
Médaille des blessés
A titre posthume :
Médaille Commémorative 39/45 (1946)
Médaille du Combattant Volontaire (1953)
Médaille commémorative de la Campagne d’Italie pour l’île d’Elbe (1953)
Médaille du Combattant volontaire de la Résistance (1954)
Tous nos remerciements :
A Christian DURRMEYER , neveu du Lieutenant , qui a partagé ses souvenirs familiaux.
A Henri Simorre, Mémoire du Bataillon de Choc pour les informations et photos mises à disposition pour la rédaction et l’illustration de ce portrait.
Si l’Histoire du bataillon de Choc vous intéresse : https://1erbataillondechoc.forumactif.com/
En complément :
En 1975 dans le cadre de l’inauguration future d’une rue de Jebsheim en hommage au sacrifice du lieutenant Durrmeyer les anciens du bataillon de Choc recherchent des témoignages le concernant. C’est à cet occasion là qu’en avril 1975, Marcel Deillas, Chasseur depuis 1943 dans la 2ème section de la 2ème Cie du Lieutenant DURRMEYER, rédige les lignes suivantes (lettre retrouvée en 2023 dans les archives de la commune de Jebsheim) et qu’il nous décrit un homme d’exception au service de la France :
Dès notre premier contact, j’ai compris que non seulement je ne l’oublierais jamais, mais que bien plus encore je m’en souviendrais toujours, Trente ans ont passé, et c’est avec une certaine nostalgie que souvent, bien souvent encore, je le revois et je lui parle. Comme au bon vieux temps nous conversions. Son timbre est toujours grave, étrangement calme et reposant, son regard est toujours droit et me sonde comme en ce jour de Mai 1943 où…Il m’attendait dans une petite pièce de notre cantonnement de Saouéli. Son oeil profond, légèrement enfoncé dans l’orbite, d’un marron foncé presque noir, sous des sourcils en bataille dominés d’un front haut, surmonté lui-même d’une abondante chevelure brune rejetée en arrière. Les joues sont creuses, les pommettes saillantes. Il traine encore les stigmates de son passage dans les geôles espanoles qu’il n’a malheureusement que trop connues. Sur sa bouche un peu gourmande, la moustache, petite et finement taillée, se veut un petit air conquérant.
Je viens d’être muté à sa section : la 2ème de la 2ème Compagnie, je me présente. Ce qui tout de suite retient mon attention, c’est son regard. Il le plonge longuement, très longuement dans le mien, Sans une parole. Puis, toujours muet, il se lève, fait deux pas en avant et me tend la main, Sa poignée de main est ferme, franche, presque virile. Je sens qu’il veut me marquer, m’apprendre quelque chose que je dois saisir Immédiatement. Effectivement, il est Lieutenant, je suis homme de troupe, Je n’ai guère été habitué à de tels comportements. Ces choses vous marquent… profondément. Ce genre d’homme retient l’attention. Il veut et sait créer des liens de la meilleure qualité. Assez grand, légèrement au dessus de la moyenne, des jambes assez longues, i1 émane de toute sa personne ce sentiment de tranquille assurance, de puissance communicative et de réconfortant équilibre auquel on est oblige d’accorder confiance. La mienne… i1 l’a prise d’emblée, je le crois à cet instant. Il la conservera toujours.
Puis, il rompt enfin le silence. Ce silence commençait à me peser, bien que j’eusse senti son désir de me jauger :
“Vous avez fait acte de volontariat pour les parachutistes; c’est bien, Cela seul mérite que je vous adresse des félicitations mais je ne veux rien vous cacher. Je ne sais de quoi demain sera fait. Ce sera dur, très dur, plus que dur que vous ne pouvez le supposer. Ce ne sera pas de tout repos, vous connaissez les risqué que vous prenez. Ils sont considérables; les servitudes seront plus grande encore. Je vous avise, c’est mon devoir. Nous allons en baver ensemble, et ce sera si inhumain, que chez nous, il n’y aura pas de place pour les faibles. Vous devez comprendre dès aujourd’hui. Je ne veux pas avoir à commander, mais tout simplement à demander, beaucoup, énormément. Pour des gens comme nous qui venons pour un même but d’horizons different qui avons les memes aspirations, les memes espoirs et qui envisageons de revoir enfin les memes horizons, cela devrait largement suffire. En consequence je dois obtenir le maximum et même plus encore si possible. Je suis sûr que vous me comprenez ct que nous allons, de ce fait devenir les meilleurs camarades. Je veux eux penser que tout ira bien, Je sens que c’est aussi votre pensée intime”
Avant de me donner congé, il ajouta :
« La guerre, c’est la guerre; elle sait prendre en tous lieux, à toutes époques et à chaque tournant des dimensions différentes, des exisgences nouvelles. Nous devons comprendre dès maintenant qu’elle exige des sacrifices, d’immenses sacrifices, et nos existences mêmes ne représentent que très peu de chose auprès des résultats qui doivent êtres les nôtres. Que sont-elles? Que représentent-elles auprès de toutes celles dont nous devons chercher à assurer la sauvegarde? Vous savez cela
tout aussi bien que moi, autrement vous ne-seriez pas ici. Je vous en redis merci. Pour vous et vos camarades j’essaierai d’être ce que vous attendez certainement que je sois : un patron modèle. Ca ne sera pas toujours facile; mais je crois que nous nous entendrons. Le contraire serait décevant!”
Il me tendit à nouveau la main son shake-hand fut un modèle du genre. Le salut que je lui fis 1e fut aussi vraisemblablement. Jamais je crois, je n’avais salué avec un tel enthousiasme délirant. Il s’en rendit compte, je le sais, ses yeux et ses lèvres prirent une expression nouvelle qui me fit chaud au coeur. Puis, ce fut l’entrainement, Pourquoi s’y appesantir! Vous 1e connaissez tous. I1 n’y avait guère de repos avec « Le DUR », I1 avait des hommes des vrais pourtant, ça ne lui suffisait pas. Il lui fallait des surhommes; n’était-ce pas son état?
“ Allons les gars encore un coup! Encore un effort! Encore un coup! Encore un effort! C’est bientôt que nous y serons!”
Il était insatiable, increvable, inusable. Il voulait et savait obtenir de lui et de nous aussi naturellement, ce que les autres ne recherche pas, ne veulent pas. Il recherchait ce tout petit quelque chose qui lui permettait de dire sans même un sourire : “Hein! J’ai fait mieux et mes hommes m’ont suivi”. Parce qu’en toute circonstance il nous faisait prendre notre part en passant. Bien souvent, nous sûmes l’en remercier.
Cet entraînement devait porter ses fruits: ceux de l’enthousiasme. Un soir longtemps, bien longtemps après, c’était à Froides Conches je crois, Durrmeyer une fois me prit à part :
“Pour se lancer au péril de la vie, me dit-il, dans une grande aventure généreuse comme celle-ci, il faut avoir fait le pour et le contre d’une part, il faut d’autre part un peu de cette folie qui est l’apanage de l’extrême jeunesse. Peut-être inconsciente dans un certaine mesure, mais combine clairvoyante dans une certain autre; ce qui fait qu’elle confine grandement à l’héroïsme. Inconscient, il ne l’était pas, nous ne l’étions certainement pas, mais disons malgré tout qu’en ce qui le concernait, sa témérité en était souvent synonyme. Il portrait en lui des sentiments si nobles, d’une si haute portée, qu’ est vraiment dommage que la vie lui ait été ôtée. S’il avait vécu, ça n’aurait été que justice. Notre monde des vivants aurait conservé dans ses rangs un homme vraiment propre de plus.
Maintenant, Michel, mon camarade, mon ami, tu reposes en terre Alsacienne. Tu reposes en compagnie d’une imposante garde a l’honneur. Ton sacrifice a-t-il été vain? A-t-il vraiment servi? À ces questions je ne trouve pas de vraie réponse, surtout à notre époque de violences, où trop
de jeunes semblent ne pas vouloir se souvenir. Tu t’étais fixé un but et tu avais su nous l’assigner. Non pas dans le commandement, mais sur de simples demandes. Et comment leur faire comprendre que des hommes comme toi dont l’avenir s’annonçait brillant ont consenti le sacrifice de leur bien le plus précieux : la vie pour qu’ils puissent en connaître une qui ne soit pas si malaisée, Le dommage, c’est que ça aille trop loin, beaucoup trop loin. Pas une seconde, pas même une fraction de seconde ils ne se tournent vers l’arrière et disent, avec un sourire désarmant et révoltant tout à La fois : “Ce qui a été votre réalité… peut-être! Pour nous ce n’est que de la littérature. Que cela ne te trouble pas, Michel.
Nous les anciens, les vrais, les purs, tu sais que nous pensons à toi, que nous y pensons sincèrement, très sincèrement. Dans notre Coeur, tu es immortel et tu les resteras jusqu’au jour où le dernier d’entre nous fermera les yeux pour toujours parce que tu tétais grand, immensément grand par la simplicité et la loyauté; que tu l’étais beaucoup plus encore dans la volonté, le courage et l’abnégation. Que le monde pourrait être beau avec de tells hommes.
Auray, le 28 – 4 – 1945, Marcel DEILLAS, Chasseur dans la 2ème section de la 2ème Cie du Lieutenant DURRMEYER.
L’inauguration le 8 juin 1975 de la rue du Lieutenant DURRMEYER :

André ANSTETT 1923 – 1974

Nous remercions Henri Simorre, grand spécialiste du Bataillon de Choc pour les informations et photos mises à disposition pour la rédaction et l’illustration de ce portrait.
Si l’Histoire du bataillon de Choc vous intéresse : https://1erbataillondechoc.forumactif.com/
Bill George PRATER 1924 – 2019

I was born in Springfield, Missouri, October 5, 1924.
After attending Greenwood School from kindergarten through the ninth grade, I transferred to Springfield Senior High School, graduating in 1942.
On December 7, 1941, we were playing sandlot football in a field next to Clara-Thompson Hall at Drury College when we heard about the Japanese bombing Pearl Harbor.
That was a day no one can ever forget. After that horrible event, most of us decided to join the Armed Forces. We found an Army plan that allowed us to stay in school, finish college, and be better prepared for military duty. Therefore, with several high school friends I enrolled in Drury College, September 1942, and signed up for the Army School Program.

However, the war was not going well for the Allies in Europe nor the South Pacific and our plans changed. In the Spring of 1943, the enrollees in most of the military school programs were called into active service. Our group from Drury College was ordered to report to Jefferson Barracks in St. Louis where we were inducted into the U.S. Army. Following training, I was assigned to the 75th Infantry Division, 291st Regiment, 2nd Battalion, “H” Company. While I was training at Camp Breckinridge, Kentucky I met Jim Strong and John Malarich. Our friendships lasted the rest of our lives.

At the end of our Breckinridge program, we were transferred by train to an embarkation port in New Jersey and boarded a Liberty Ship. We crossed the Atlantic arriving at Swansea, South Wales, and were transferred to Haverfordwest in Pembrookshire. An empty, downtown clothing store served as our barracks. There was no furniture, so we slept on the floor, which wasn’t too bad. The worst thing about this time was the food. I remember having over-cooked brussels sprouts twice a day. For years, I wouldn’t eat another one. I was promoted to Private First Class for my position as an assistant squad leader of a mortar squad.
In November 1944, we were taken from Wales, by truck, to Southampton, England where we boarded British landing craft to take us across the English Channel.
We landed on the north shore of France, where we were immediately taken by truck to the southeast near Rheims. We camped out in a field for a week or two, by then the field was ruined with our muddy boots. While stationed there, we would walk to the road and see the local French people and their children. One soldier in our company, who was not too bright, actually asked, “How did those little kids learn to speak French so well?” How do you answer that?

Here I was in France during World War II. It is interesting that my father (Matthew Cyrus Prater) was in France during World War I, serving as a sergeant in the Medical Corps. He was a pharmacist before being drafted.
We moved by truck east into Belgium, through Liege, and toward the battle area. As the vehicles rolled across the Belgium countryside and through the small towns, the citizens wildly greeted us as American soldiers. They would come out waving Belgium flags, giving us postcards—giving us apples. I was riding in the back of a jeep, right in the middle of all this friendliness. We did not know we were about to save the Belgians from the Germans. The German Army had broken through the Allies line in eastern Belgium. The bulge they created was moving westward as we went through Belgium to begin our part in THE BATTLE OF THE BULGE!
BATTLE OF THE BULGE
About December 15th, 1944, we moved to a spot south of Liege, where we dumped our packs, picked up light gear and moved on into an area close to Tongres, Belgium. It was in this area we first heard the artillery shells and the heavy fire that was going on in the “Battle of the Bulge.” From there we moved into the tip of the Bulge, near the town of Marché. There we had our first encounter with German troops. We were on an outpost in the town when our squad was asked to take a forward position and watch for the enemy. Of course, we heard all kinds of noises, artillery fire in the distance, and voices that we thought were Germans behind us although we didn’t see any. One of the rifle companies behind us did and fired at a few of them. Shortly thereafter, one of the machine gunners in our company thought he was encountering a German infiltrator. Our first casualty was friendly fire that killed our company barber. We spent the night on patrol. It was one of the few times I did not take my shoes off. I learned afterwards to always take them off —no matter what—because my feet were almost frozen that night. I could hardly get my galoshes back on over my high-top Army Issue shoes. (We had not received boots.) After that experience I learned to take my shoes off, put them inside my sleeping bag to keep them warm, and put my galoshes under my head as a pillow. My left foot still bothers me in cold weather. During our short stay, we did not encounter any more combat in this area.
We were moved up north and back to the east where we fought in the “Battle of Ardennes.” Our participation in the “Battle of Ardennes” started about the 23rd of December 1944. On the 25th (we thought it was the 25th), we fired our first mortar rounds. These were smoke shells so that some wounded infantry ahead could be rescued. We named our mortar “Smokey Christmas” since we fired it for the first time on Christmas Day. This was the beginning of actual combat where we had our friends killed and wounded. Our troops were eager, but raw and inexperienced, so this was a tough start. The young men quickly became older and ‘combat wise.’

It was here on the edge of the Ardennes Forest that we met a muddy jeep with two soldiers, a captain and an NCO (non-commissioned officer) who were also covered with mud and very scared. They were escaping from the advancing German Army that had overrun the American 106th Division. This Division was totally surprised by the German attack and about two-thirds of them were captured.
The troops of all nations were under General Eisenhower, however General Montgomery had control of the British and American troops on the northern flank of this bulge that the Germans had pushed into Belgium. The plan was to drive south and east while the American Third Army under General Patton drove north toward Bastogne.
Our division got into active combat on the top (north) portion of the wedge of this German bulge. We went through some small towns, the names of which will always be remembered, Grand Halleux and Petit Halleux. This was the area where we were pinned down by the Germans who set up their equipment during the night while we were sleeping in village houses. When we came out of the houses the next morning, we faced machine gun fire from down the street and down the valley behind the house where we had set up our mortars.

Our first casualty in H Company was Charles Hartraff, who was married and had a child, one of the nicest guys in our company. There were more casualties during the day—in both the machine gunners and the infantry rifle troops. The Germans were on the ground above us, shooting down at us. We were in a terrible position. Fortunately, we had set our mortars on the valley side not at the bottom of the hill, or we would have lost more men. Our ammunition bearers were pinned down by machine gun fire and couldn’t get across the road to bring us supplies.
Our Company Headquarters was shelled. The Company Commander was wounded, killed was one of the lieutenants, our mortar platoon sergeant (Lee), and Sergeant John Bessmer (married only a few months earlier). We lost Lieutenant Leroy Wallis, who was the only officer assigned to our mortar platoon and Sergeants Finke and Stewart from the machine gunner platoon. Three or four other men were wounded in this heavy mortar attack. Our executive officer, Captain Goodnight, took charge. He was a much-liked person, a professional football player, drafted into the army like the rest of us. He was with us for quite a while, and we were fortunate to have him. He was not wounded, but had acute appendicitis, and we lost him after a month and never saw him again. Captain Goodnight was a good officer, and we missed him.

We advanced from Petit Thier, toward the village of Poteau, which was held by the Second Battalion of the 290th Infantry. We came in at night without meeting any resistance or seeing any action. We were awakened in the morning by artillery and mortar fire. I was sleeping on the ground floor of a little wooden shed behind the barn, when a shell hit. It set the shed on fire and one of the mortar gunners sleeping there was killed; Corporal Johnson and I slept in the same house the night before in Petit Thier. We moved into the shed in Poteau after dark. He was killed by the tank shell, and I wasn’t hurt.
We quickly moved out to take a defensive position and could tell the Germans had a tank set up as close as 100 yards away from us! We had one tank knocked out, but soon the German tank also got knocked out by artillery fire. We were firing our mortars at about 100 yards, which is as close as possible, but it was hard to tell how much damage we were doing. At least there was not a flank attack on us. The wounded were difficult to handle because we had only barns and a few houses to protect us. Fortunately, the stone walls were about a foot thick. Behind those stone walls, we were safe from small arms’ fire. We had to move several of our wounded into the building toward the back of the town so they would be protected. We had no physician and only the company aid men to support them. At that time, Colonel Jesse Drain was our battalion commander. He helped considerably in keeping the men together and keeping the defense parameter intact. I think he was awarded a Silver Star medal for his action in this area.
In the area south of Poteau, some Germans were captured. This helped reduce pressure upon us. That night we were relieved by the 517th Parachute Infantry of the 82nd Airborne Division. As we pulled out, there was still enemy fire. Two men from my section (I had control of two squads at this time) were running back toward the woods—Jim Strong and Floyd Ross. An artillery shell hit between them, bounced away without exploding, and they made it safely. I still correspond with them today. (Jim Strong died in December 1998). I walked out along the road with the rest of the squad. We all met up at the far edge of the woods, and then were able to move back from the town.
The next village we were ordered to capture was Vielsalm, but the Germans had withdrawn because our troops were putting pressure on both flanks of their position. However, they left mines and booby traps in the town. Fortunately, we were able to find most of them for the engineers to remove. We moved our division command post, as well as our division, through the woods during the night. This was between January 18 and 21, 1945. We moved farther south and east during that night. This was always an experience; to move at night on trails through the woods. This is where occasionally, we would have to sleep out, scraping the snow away, laying our raincoats down, and throwing our sleeping bags on top. We only took off our shoes but had them handy inside our sleeping bag. At these times, we would get extra food. The loss of personnel from frozen feet, wounds, and death gave those of us remaining, extra rations and extra equipment. One infantry man in our company broke a leg walking in the ruts and snow at night where you could not see.
Company G, an infantry company with whom we were closely associated, had heavy combat south of Poteau after we had moved toward Vielsalm. They faced tanks and German infantry but were able to repel them. Our company gave them some mortar support at that time.
Self-inflicted gunshot wounds during combat became a problem. In our company there were two instances of these injuries. One was shot in the foot, claiming he was knocking snow from the barrel of his M-I rifle. With his finger on the trigger? The other soldier said he was sitting with his back against a tree. He moved and shot himself in the leg when his pistol fired through his holster. These so-called ‘million dollar’ wounds sent both men to the rear. We never heard of them again.
It was interesting during combat that you could identify the small arms’ fire. The German machine guns, which we called “burp” guns, because they were hand-held automatic weapons with a very rapid rate of fire. The “burp” gun fired about twice as many rounds per minute as did our machine guns, so you could identify which side was firing.
Another big problem during The Bulge was the weather. It snowed almost all of the time and was so cloudy that our aircraft could not fly; therefore, we had no air support from England. Ordinarily, we would have expected the B-17s and B-27s flying over giving us protection, but it was impossible for them to get off the ground or to find us if they did. When the weather did break, here came the Air Force! This was the final blow to the German army as we were able to stop their advance and we could go into attack mode. I remember seeing the bombers come in fairly close formation on the first bright day. There were the big brown ones from England which had no fighter support because we were too far for fighter planes to reach.
However, the Germans did have fighter planes in our area. Occasionally, we would see small German fighters up and around the American bombers. The bombers would then spread out, so they were farther apart. We did see a few bombers shot down, but only a few. We saw the parachutes floating when the crew was forced to bail out. The presence of the Air Force was a great morale boost for us. Of course, it made our situation much better since the bombing could resume and we did have air superiority.
During the time of the snowstorms in Belgium, we frequently had to dig in. Usually, we could scrape enough snow away and chop a little of the frozen ground a little to get us a mini-foxhole. One afternoon in particular, we came along an open area on the edge of woods. We stopped and were to dig in before advancing the next morning. We heard tanks in the distance (we knew they were German tiger tanks) and we were pretty anxious to get dug in. We worked very hard and got nowhere. We could not get any ground broken at all, and soon found we were trying to dig on an abandoned air strip. We moved farther into the woods where we could dig in a safer position.
Foxholes, or ditches, were our protection and at night we could use our sleeping bags. When not moving forward, we could get some sleep by posting guards in pairs. Guard duty was nerve-racking because it appeared that every tree or bush would move. We would change positions, very carefully, hoping to see better. We had heard of German soldiers wearing American uniforms behind our lines. We didn’t encounter any infiltrators, but our wariness increased. We stayed close to the roads, not a cross road that could receive artillery fire, but where we could hear approaching vehicles. Tanks could be heard easily in spite of the artillery barrages. Sleeping was at a premium and after guard duty, we would bundle two or three guys together for warmth. We traded guards every two to three hours.
Keeping warm was a problem in the Belgium winter. I wore regular underwear, long wool G.I. underwear, wool shirt and pants, a wool sweater and a wool overcoat. Unfortunately, we had only cotton socks, high top shoes and galoshes. The wool stocking cap we wore under our helmet kept our heads warm, but our gloves were thin and usually wet. We had a raincoat which we put under our sleeping bags to keep us dry and we had double sleeping bags (because we took them from the casualties.) We had to cut up our blankets to make gloves. We also cut holes in blankets to make headbands to keep our ears from freezing.
We often heard German rockets going over our head. They had V-1 and V-2 rockets. One of them was kind of a putt-putt rocket that they were shooting toward Belgium and England. We would hear these go over, but we couldn’t hear their final explosion because they were well behind us. Also, we heard small German aircraft. They were artillery-spotting planes similar to our Piper Cubs. We called them “Bed-check Charlies” because they always came over late afternoon to spot where we were so they could be getting artillery ready for us. We could see one occasionally, but there was no anti-aircraft fire or any action against them. The Americans, of course, had the same situation. Our small planes were doing the same thing.
All of our troops had hand grenades and I put mine in my overcoat pocket. One day I stuck a cold hand in my pocket and felt the loose firing pin on my grenade. I gently pulled the grenade out while holding the firing handle. The pin was half out so I put it back in place then gave it to a machine gunner. He might need it and I certainly did not want it.
It was amazing how dirty we were, particularly our hands and faces. We were black from dirt, mortar shell powder, and smoke when we could build a fire. It seemed perpetual because we had no way to wash. Fortunately, it was so cold we did not perspire. We were always cold, tired, and scared. Usually, we were more fatigued than scared however, since at 18 years of age we were not smart enough to believe anything could happen to us. As the battles went on though, we became smarter.
It was toward the end of January, about the 21st, when we broke contact with combat and went back to an area for reorganization and rehabilitation. This was badly needed since our equipment was in bad shape and our personnel so badly depleted. On the 24th of January, while we were in R&R, Army Commander General Matthew Ridgeway replaced our division commander, General Faye B. Prickett with Major General Ray E. Porter. Prickett was not an aggressive officer and his inability to lead troops had proved he was not the type of division commander that was needed in such a crucial time. At the same time General Ridgeway replaced our division artillery commander.
THE BATTLE OF COLMAR
Our division was moved from the Belgium area once we had accomplished our mission and the final battles in Belgium were well underway. This time we moved by rail south into France, toward Colmar in Alsace. We traveled by rail in ‘40 and 8’s’, which was an experience in itself. We probably had 60 men in a railroad boxcar made for 40 men or 8 horses. There was nothing in the car, everyone had to sit on the floor, but there wasn’t room for everyone to sit at one time. You would stand up for a while, sit down for a while. You put your feet in the middle where the guy whose legs were on the bottom would have to pull his feet out every once in a while and put them back on top. The only way you could sleep was leaning against the side. With that many people, the humidity was so high, the water dripped from the ceiling. It was a couple of days before we arrived at our destination. The German army still held the district of Alsace, and we were called on to help the French First Army drive the last Germans out of France. The French First Army was commanded by General Delattre De Tassigny with the help of General Leclerc.

THE BATTLE OF COLMAR, called the ‘Colmar Pocket’, was another major campaign. There we were awarded our second battle star. The 2nd Battalion of the 291st infantry was setting up in the Colmar woods to allow the infantry to push toward the Rhine River. We fired mortars continually in an anti-personnel pattern. We would fire nine rounds covering an area about 200 yards square. This was probably our most effective mortar fire during the entire campaign. We were able to soften the German lines so our troops could move forward. There were a few roads through the forest, and we were stationed with our mortars at one corner of a road. A lieutenant, who was an engineer, and a couple of enlisted men, walked by with maps to decide where we should move next. About ten minutes later, the enlisted men came back. The lieutenant had tripped a booby trap and was killed.
During this campaign the kitchen was frequently able to get up to the front. They would come up after dark, and we would gorge ourselves, often get sick in the night, then have to get out of our sleeping bag. We knew we had to eat when we had the chance. Occasionally, we would also get breakfast before daylight, then they would leave us rations for the day. The kitchen tried hard, and they took chances getting to us. Usually, it was after dark when we got our only meal of the day.
On cloudy nights, anti-aircraft spot lights were often used for ground light. It was eerie seeing this light reflected from the clouds, but it did enable us to move around to change positions and set up mortars.
While we were in the Colmar area, we received our winter gear. Of course, the snow was gone, the weather was warming up, and the ground was mushy and soft. We received snow-pack boots, which are rubber on the bottom with leather tops, and new wind-breaker jackets, wind-proof pants, and wool socks instead of the thin socks and high-top shoes we had in the Bulge. We also got warm, woolen gloves with a wind-breaker type second glove you put over them. These would have been wonderful in the snow and cold during the “Battle of the Bulge.” Now we had good equipment and were envious of the Quartermaster Corps that had this equipment all the time.
We had fairly heavy casualties in the “Colmar Pocket” amongst the machine gunners and some of the mortar platoon as well. We were under artillery fire that was pretty devastating. Artillery fire is one of the worst fears you can have outside of being bombed. Two machine gunners up the road from us were together in a foxhole with a machine gun. A shell hit close enough to them that one was killed while the other man was not. However, the other fellow never recovered. He had a terrible shock and was taken back as a shell-shock victim.
During this time we received replacements. My section of the mortars, which consisted of two squads of eight men in each, was down to a total of six men. With the replacements, we filled up to about ten so we could handle both mortars but did not have enough ammunition bearers to keep us supplied. Our company suffered about 50% casualties, including battle and non-battle. We did manage to keep our jeep and our quarter-ton trailer. I had been promoted to Staff Sergeant, commanding two mortar (81mm) squads, but I wore no stripes. Our replacements were well trained, fresh and eager. They added a boost to our morale.
The French First Army was interesting in that they were typical Frenchman. They were terribly independent and seemingly fearless. One day their tanks went out in advance of us and the first tank got knocked out on the road. Here came another tank and it also was knocked out. Instead of separating their tanks and going across the field they sent a third tank out and it got knocked out. So, they were taught a different way than the American G.I. However, they prevailed, took another road out and were successful in the end. We then followed after them.
We were bombed while we were in the Colmar area. Only a few bombs were dropped but this was much worse than being in artillery fire because the bombs were so loud and so destructive. One time during the shelling we thought they were getting close to our headquarters house so we decided to evacuate. Running across the open door, I fell flat on the floor thinking I had been hit in the back, but fortunately not so. A small piece of shrapnel tore a little hole in my jacket and no damage was done. There were no civilians at all in the villages and areas we went into in Colmar. They had been evacuated long before and were safe from the Germans and the devastation.
While in the Alsace area, we were put back in reserve in the fortified town of Neuf-Brisach. We were able to look around the town, which was interesting in that it had a medieval-type stone wall all the way around the town. These walls were laid out in a star shape. Fortunately, we were in reserve and our part of the combat was over, while the other regiment of our division drove out to the Rhine River. On February 7, the “Colmar Pocket” was over and the last of the Germans were driven out of France. For this battle, our division received an award from the French called ‘Rhin et Danube.’ This consisted of a small patch and medal that we could wear on our uniforms.
It is amazing that during combat we rarely saw the people in headquarters platoon. I can’t remember seeing the Company H Commander or the First Sergeant during the battles. I know that our First Sergeant was wounded when a shell hit the hood of his jeep. The driver was not hurt. We had no, or occasionally one, officer in our platoon when we should have had four. Leadership was mostly NCO‘s (non-commissioned officers), and the overall plans were made by officers who were much higher up.
Our participation in the “Colmar Pocket” ended on February 9, 1945. We were transferred back behind the lines into the Vosges Mountains for “Rest and Recreation.” We were billeted in a small farming village called Rambéville, near St. Dié. Our platoon slept in a barn where we were supposed to rest, clean our weapons, get our gear in order, and be prepared for our next adventure. During our stay, we walked through the village of fewer than 500 people. We came up to a farm house where we spoke to the people in the yard and they invited us inside. Three of us went in to meet the family. Jim Strong could speak enough French to introduce us, and that is how we got acquainted with the Thiébaut family. There was the father, mother, and two daughters. They told us they had sent their son, Maurice, to southern France so he would not be conscripted by the Germans. I had a ‘D’ chocolate bar in my pocket. With my ‘D’ bar and their milk, I made some chocolate milk for all of us. We sat around the kitchen table and tried to visit, speaking only French. We also tried to play cards with the daughters. We visited the farm house often and soon Jim Strong was interested in getting better acquainted with one of the daughters. This R & R was a pleasant time far different from the rest of the time I spent in Europe during the war.

This is the Thiébaut Family that we have visited in post-war times. We had a very nice dinner at their home when our platoon visited them in 1979. Maurice came to the Dordogne area when our family rented a house there in 1985. My wife, Marie, and I visited them again in 1989 when we were in the Vosges. We continued to correspond at Christmas with Maurice. Maurice ran a dairy farm and at one time he also raised flocks of geese for the foie gras. In 1997, Madame Thiébaut wrote that Maurice had died during the year.
BATTLE FOR THE RUHR
Our third battle star was for the BATTLE FOR THE RUHR. The Ruhr is an industrial area of northwestern Germany along the Ruhr River that includes the industrial cities of Essen and Dortmund. On March 9th our division was moved to the Rhine River well north of Essen, closer to the German city of Dorsten. We sat on the Rhine River for one or two weeks in a defensive area, preparing for the “Crossing of the Rhine.” We carried out occasional mortar fire while sitting on the river since German fortifications were just across the river. Our rifle company sent out patrols, but only along the river margin to protect us from German patrols trying to cross. No German patrols got across the river without severe losses. Our mortar section was in a nice home about 200 yards from the river itself. We had our mortars dug into the front yard. The first night we were there, John Malarich and I went to sleep on a soft feather bed. Of course, we slept in our clothes and I slept wonderfully well. I woke the next morning to find that John had gotten out of bed and slept on the floor because he said he just couldn’t stand that soft bed after sleeping on the ground during the rough winter.
During our stay there I was observing mortar fire from a barn down by the Rhine. I climbed up a ladder to the top of the barn and knocked out a shingle so I could see across the river. We had our mortars lined up on about ten different targets so that I could call for target by number and they would automatically set the site on the stake that aimed the mortars at that area. We had captured or found a German binocular periscope that we set up in this opening to observe across the Rhine. I could see the Germans but they were behind their fortifications at the edge of the river. I could see them walking in a courtyard and would call down the ID number of this target. If any troops appeared in the courtyard, I would call for mortar fire. The guys were good with their firing, but I really couldn’t see if I was creating anything more than a disturbance, which at least kept most of them inside their fortifications. One day while I was observing and my crew was shooting a few mortar shells at them, I was watching an artillery piece that was set up by the side of this barn. This was about a 105-millimeter gun that was firing on a low trajectory, more like a rifle, and I could actually see the shell come out of the muzzle of the gun because of my location. I couldn’t see where it ended but I could see it fly out of the piece when fired. Then, while watching for troop movements on the other side of the river, I noticed a shell from the German side hitting just below the barn. A few minutes later, I heard one explode behind the barn. That was enough! I was down the ladder, my radio man was there waiting for me and I said, “Let’s get out of here.” Sure enough, the next shell hit the barn. They didn’t hit the roof where I had been, but they did hit the side of the barn. I don’t know what else happened because by then we were gone.
We were there for a week to ten days while preparations were being made for the Rhine crossing. There was a bridge over the Rhine not too far from us. At night, the Germans would try to bomb this bridge. The artillery fire around the bridge was fantastic. It looked like all the fireworks in the world you could think of. Any time an enemy aircraft would come close, the firing would commence and there would be tracer bullets flying everywhere in the air, both from 50-caliber machine guns and from anti-aircraft guns. I did not see a plane hit, but we saw plenty of them change altitude or direction to get away from that fire power.
The morning of the crossing, we started our mortar fire about 5 a.m. We fired from 5 a.m. to daylight. We had never fired so many rounds of ammunition during the entire time we were there as we did that one morning. The barrel of the mortars is about 40 pounds in weight, approximately four-feet long, and 81-mm. in diameter. It was a heavy piece of equipment and fired a fairly good-sized shell. With that many rounds fired it created enough heat that you could not touch the mortar barrel with your finger. It was really hot and almost glowing. We got a little nervous about dropping the shell in and having it explode before it would hit the firing pin because of that heat. We kept firing at targets that were spotted on our maps, so we had the direction and range we needed. Evidently, we accomplished our goal, as I will indicate later. The next morning, the crossing was made without difficulty, both on the bridge and on pontoon boats. We crossed the following day on a pontoon bridge, which was built to carry vehicles no larger than jeeps and small troop carriers. When we reached the other side, we could see the German entrenchment, well built and deeply dug to keep their men safe. When the rifle companies crossed the river, the German troops had all pulled out. Our bombardments obviously were successful because of the amount of fire power in such a small area, all of the artillery behind us, and our aircraft bombing past the river. It really was a tremendous effort to clear the river for our crossing, and it was quite successful.
Our division was now in the Ninth Army under General Simpson. General Montgomery was the Army Group Commander over English, Canadian and American troops. On the second day after crossing, our battalion captured a large rubber plant of some kind, north of a town named Huls. This was later taken over as Supreme Headquarters of the Allied Expeditionary Force. I don’t remember much about the plant, except it looked like it hadn’t been used for a while. There was only rusted machinery and no evidence of recent occupation.
It was during this advance through the German countryside that freed a small slave labor camp. They were older people, of several nationalities, none of whom we could talk to. When we opened the gates, they came flooding out. We indicated they could go anywhere they wanted to, go into any house and take whatever they could find to eat or wear. They were gone in no time, and that’s the last we saw of
them.
While we were advancing in the Ruhr area, our outfit and a rifle company that was with us started digging in for the night in an open field. We were able to observe some of the American planes coming over from their bases in France. There was a P-47 that came by on its bomb run, which was probably 500 yards in front of us. He made his turn, dropped his bombs, came back over us, and just as we were watching him, another bomb released. We were amazed as we watched this bomb come down. We took cover just before it exploded about one hundred yards away. Fortunately, no one was hurt. One other time we were strafed by British Spitfires. They saw us around some buildings near the woods. I suppose they were not able to identify us because two of them came down to machine gun us. We were fortunate when no one was hurt during the first pass, so we ran out to place our streamers indicating that we were Allied Troops. The next time they came down, they did not fire and left.

During our experiences in this area, we saw the first of the German jet fighters. We only saw them high in the air. They did not have many fighters and were not able to really do us any harm. Germany, at that time, was running out of fuel. They were not able to fly as much as they would have liked. We also saw horse-drawn ambulances that had been destroyed by artillery fire. The Germans used their horse-drawn ambulances to carry ammunition. Unfortunately, as we saw dead German soldiers, we also saw dead horses.
Many POWs (Prisoners of War) were captured in Germany. We saw them marching back through us, escorted by a couple of G.I. riflemen. They were both old and young. We were amazed at their ages. Some of them looked like they were hardly out of high school and some were really too old to be in combat. The Germans were using every man they could find.
The resistance was fairly strong through the Dortmund Canal area. Our goal was one of the canals that crisscrossed through this industrial region. We had obstacles to cross and German resistance along the way. When we moved up to the front into attack, many of us, me included, would often get nausea and some diarrhea. This would last one or two hours then disappear. I knew one man in our platoon that always got sick and finally was sent to the rear. He never returned. One of our riflemen had his canteen shot so the water poured on him, and he thought for a minute he had been hit. Another man told the story of having the tip of his shovel that he carried on his belt shot off. I can recall being in a bomb crater with John Malarich, our gunner, hearing a shell explode, hearing the shrapnel whistle, then pop—one hit him right on the leg. He grabbed his leg and said, “I’ve been hit in the leg.” We looked down at his leg, but it was all right. We looked over in the bomb crater and there was a piece of shrapnel about 3 x 2 x 1-inches smoking, lying in the dirt. The flat side had hit John on the leg and did not even break the skin. It bruised a little bit, but he was so lucky; for he could have lost his leg due to the jagged edges of the steel.
As we moved on through Germany after the infantry had cleaned out some of the resistance, we even hopped rides on the tanks since we were moving fairly rapidly. In some spots, we rode the tanks into small villages the German soldiers had just left, and the civilians were still there. I remember walking into a village bar where three or four of us lined up. The bartender poured us a beer, while some Germans sat on the other side of the room, nervously trying to pay very little attention to us. I also remember storming a house, not knowing who was there, and some old German folks came out with their arms up in the air, saying, “Nich Nazi, nich Nazi.” We confiscated a few chickens and rabbits along the way that we would cook in our helmets. We had boiled rabbit and boiled chicken, but it was hardly a worthwhile meal.
As we approached the canals, my duty was as a forward observer. I would go up with the rifle company as we approached the canals. I remembered helping a couple of injured guys coming out of a ditch. They were not seriously wounded and recovered in the rear area. Another time, my radio man and I went into a field bunker that evidently had been a food storage cellar. Two young German soldiers held up their hands and came right out with us. So, we captured two Germans without even trying! Another time, I climbed up along the edge of a small canal with the rifle company. We could look across the canal, which was probably 30–40 yards, and see the Germans moving back and forth, in their trenches. You could just barely see the tops of their helmets. Some of the riflemen would try to shoot one every once in a while, but they did not have much luck. Pretty soon, the German soldiers left. While we were there, I would often call for mortar fire, usually just smoke, to cover our men removing the wounded. Sometimes we would be able to give them good cover, other times they would be out of our range. Our platoon leader, in the rear, would try to add extra power to the mortars to get shells up there, but we did not always succeed. There was considerable German sniper fire from the buildings close to the canals. While I was with G company, a lieutenant climbing on a fence was killed by sniper fire. I think the sniper was caught shortly afterwards.
The Rhine River bombardment was around March 31. The “Battle for the Ruhr” ended approximately April 13th or 14th. This completed our last major battle in Europe. It was here, after the Germans surrendered, that we ran on to a couple of Russian soldiers on one of the canal bridges. We only spoke briefly since the only thing we could say was “Comrade.”

POST COMBAT
After the Ruhr campaign we were transferred to a small town in Westphalia, Germany where we served as Occupation Troops. We lived in a school house and were in charge of a DP (Displaced Persons) Camp. These were Russians, Poles and other Slavic peoples, both men and women. Our company shot a few deer in the surrounding woods. We took them to the DP Camp for the cooks to prepare for the inhabitants. They would usually prepare the tenderloins for us, which we greatly appreciated.

The War in Europe ended on May 8, 1945. We were pulled back to France. Troops were being assigned to return to the U.S., where they would be re-outfitted and transferred to the South Pacific. I was fortunate, for our division was sent to Camp New York in France for reassignment. I was assigned to the Signal Corps to process troops going to the South Pacific. The war with Japan ended in August of 1945, and again I was lucky. I was offered a chance to stay in France and go to school. I ended up in Paris studying ‘French Language and Civilization’ at the Sorbonne. This was definitely my best post while in Europe.
After several months, my number came up for transfer back to the States. I was offered a place in Officers Candidate School but going home sounded much better. The trip back to St. Louis was quick and uneventful. I was discharged (no reserve for me) at Jefferson Barracks in south St. Louis.
We were given a duffel with Army clothes, and I received my awards; “Combat Infantry Badge,” “American Theater Ribbon,” “European Theater Ribbon” with three “Battle Stars,” the “Bronze Star Medal” for performance in combat and the “Victory Medal.” Our division received the “Rhin et Danube Medal” and a “Liberation of France Medal.” In April 1947, the second battalion, including Company H, of the 291st Infantry received the Belgian “Croix de Guerre” by a decree of Charles, Prince of Belgium. This honor came as a result of our action in Belgium, during “The Battle of the Bulge.”

I immediately came home to Springfield.
I enrolled in Drury College again in January 1946. After completing that semester, I transferred to Washington University in St. Louis to finish my under-grad schooling. I was accepted into Washington University Medical School in the fall of 1947, graduating with a “Doctor of Medicine” degree in 1951. My schooling at Drury College and Washington University was covered by the “G.I. Bill.” These funds from a grateful country made those five and one-half years of education possible.
Following my Ophthalmology Residency, I returned to Springfield to practice medicine. In 1956 I did the first corneal transplant in Springfield and our office also did the first series of intra-ocular lens implants. In 1987 I volunteered for a month at the mission eye clinic in Sierra Leone on the West Africa coast.
Marie and I were married in May 1956 and had three children: Thomas George (b. 1957), Amy Marie (b. 1959), and Christopher William (b. 1960) and five wonderful grandchildren: Ford and Mac Wesner, Allie and Bryn Prater and Jackson Prater.
Marie and I have traveled back to France and Belgium several times, including a reunion trip to the battlefield areas with our platoon in 1979.

We visited Bastogne, Vielsalm and Grand Halleux, Belgium.

Then we traveled to the Vosges to visit the Thiébaut Family and tour the Colmar area.
Wherever we went, we were always met by the mayor at the Hotel de Ville and offered cookies and champagne, no matter how early in the morning we happened to visit. There were a number of very stirring moments, and the local French people made it a wonderful experience for us.
I enjoy golf, snow skiing, and skeet shooting. Our greatest pleasure has been traveling with our family. Since retirement at the age of 70, we have had five wonderful trips with our children and their spouses; rafting the Middle Fork of the Salmon River in Idaho, a cruise along the Inside Passage to Alaska, a barge trip through Holland during the Tulip Season, a trip to Peru and Chile, and a cruise up the west coast of Norway to above the Arctic Circle. We also enjoy spending time with our grandchildren and have skied with all of them in Aspen in the winters.
EPILOGUE
Dad passed away in 2019 at the age of 94.
He was a remarkable man and much loved by his family and friends.
He didn’t talk much about his time in Europe during World War II until the last few years of his life, but we always knew he came away from his time in the service with a love for France and the French people.
We are thankful that he put together his memoirs to share his experiences.
His son Chris Prater.
Thank you, Mr. Prater, for your commitment and for liberating our country with your comrades…we will never forget you!
