Henri Louis WAJNGLAS 1922 – 2003

Tenue portée et offerte au Mmcpc par Henri Wajnglas.

Henri WAJNGLAS est né le 24 avril 1922 à Paris dans le 12ème Arrondissement.

Henri WAJNGLAS- colorisation klm127.

Avant le début de la seconde guerre mondiale il apprend le métier de tapissier-décorateur.

Il est incorporé aux chantiers de jeunesse n°11 le 6 juillet 1942 jusqu’au 19 juin 1943.

Evadé de France dans le but de rallier directement l’Afrique du Nord, il passe la frontière franco-espagnole le 14 juillet 1943 jour de la fête nationale.

Il est interné le lendemain dans les geôles espagnoles et n’en sera libéré que le 16 novembre 1943.

Il débarque à Casablanca le 23 novembre 1943 où il rejoint le dépôt du personnel de l’Air de la base n° 209.

Il rejoint le 1er RCP le 18 février 1944.

Il participe à la campagne d’Italie du 31 mars au 4 septembre 1944.

Il obtient le brevet parachutiste n°1944 le 1 mai 1944 en Sicile.

Le 6 septembre 1944 il touche le sol de la mère patrie à Valence-Chabeuil dans la Drôme (26).

Il participe avec la 1ère compagnie du 1er RCP aux terribles campagnes des Vosges (octobre 1944) et d’Alsace (décembre – février 1945).

Photo prise à Hachimette(68), très certainement début janvier 1945.

Il est démobilisé et rayé des contrôles de l’armée le 16 août 1945.

De retour à la vie civile il fonde avec son épouse en 1960 la société VAINGLAS (aujourd’hui VAINGLAS INTERNATIONAL)  spécialisée dans la tapisserie et la décoration.

Il décède le 29 mai 2003 à Boissise-le-Roi (77) à l’âge de 81 ans.

Par ce portrait nous lui rendons hommage ainsi qu’à ses compagnons d’armes.

Moment de détente, lors de cette descente en luge pour Henri et ses camarades(non identifiés).

René LOESLE 1915 – 1991

Casque, tenue et équipement du Lieutenant LOESLE René de la 7ème Cie du 1 RCP – Brevet 2081. Le foulard qu’il porte autour de son cou a été fabriqué artisanalement à partir d’une toile de parachute utilisée pour le largage de container de ravitaillement (couleur light blue = vivres).

Il est né le 11 avril 1915 à Paris, fils de Ernest et UHL Marie Salomé domiciliés 5 rue de la Luss à Colmar.

Il obtient en 1934 la Préparation Militaire Supérieure.

Engagé par devancement d’appel le 18/10/35 à l’intendance militaire de Colmar au titre du 152ème Régiment d’Infanterie. Au moment de son entrée en service il est instituteur.

Il est admis à l’école de Saint Maixent le 25/10/1935.

Il est promu sous-lieutenant de réserve le 10 avril 1936 et affecté au 42ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (42ème RIF) où il effectue son stage de casemate comme officier élève puis instructeur.

Libéré du service actif et passé dans la disponibilité le 1 octobre 1937 il rentre à Colmar. Il est rappelé à l’activité le 20 septembre 1938 au 42ème RIF et promu lieutenant de réserve. il est Renvoyé dans ses foyers le 4/12/1938.

Rappelé à l’activité au 42ème RIF le 16/8/1939, il passe au dépôt d’infanterie n°74 à Langres le 9/9/1939 avant d’être admis au stage d’observateur en avion à la base 109 de Tours le 15/02/1940. Muté à la Base Aérienne de Pau le 21/6/1940, affecté à la 4ème Cie à Bornes le 23/08/1940 puis passe à la 152ème Cie de Tirailleurs à Pau le 5/9/1940 où il est démobilisé le 16/11/1940.

Remobilisé sur sa demande à la Cie de Guadeloupe le 22/11/1943 à Basse-Terre le 22/11/1943, puis St Pierre(Martinique) il est muté au BICM de Fort-de-France où Il embarque sur le ss' »Oregon » le 12/3/44 et débarque à Casablanca le 30/3/1944 pour fairet mouvement sur Alger le 9/7/1944.

Il passe la frontière Algéro-marocaine le 11/7/1944 et rejoint le 1 RCP le 16/07/1944, au dépôt des isolés à Baraki le 22/07/1944. Il embarque à Alger le 29/07/1944 pour rejoindre le théâtre d’opérations d’Italie. Il débarque à Naples le 4/08/1944 et arrive à la 1ère Cie du 1 RCP le 8/8/1944 à Rome.

Il est détaché au stage d’élèves parachutistes à l’Airborne Training Center supervisé par les paras américains de la 82nd Airborne du 13/8/44 au 2/9/44 . Il obtient le Brevet parachutiste de l’infanterie de l’air n°2081 le 1/9/1944. Il est affecté à la 7ème Cie du 1 RCP comme adjoint au commandant de Cie le 3/09/1944.

Son insigne du 1er RCP.

Il Participe à la campagne des Vosges du 3/10/1944 au 24/10/1944 et à la campagne d’Alsace du 8/12/1944 au 19/2/1945.

Il est blessé à la mâchoire le 16/10/1944 au col du Ménil dans les Vosges par un éclat d’obus.

Pour son action il est cité à l’ordre de la Division par le général de Brigade Sudre commandant la 1ère Division Blindée :

 » Officier adjoint de compagnie, montrant en toutes circonstances un calme et un sang-froid remarquable. N’a cessé de seconder activement son commandant d’unité au cours des opérations du 3 au 24 octobre 1944. A effectué avec succès plusieurs patrouilles dans la forêt du Gehan, notamment à la côte 1011. Blessé lors du passage du col du Ménil, le 16 octobre a refusé de se faire évacué. »

Cette citation comporte l’attribution de la croix de Guerre 1939-1945 avec étoile d’argent.

Il participe à la campagne d’Alsace du 8/12/1944 au 19/2/1945.

Lieutenant Loeslé (cercle bleu) et ses hommes de la 7ème compagnie. Photo prise dans le secteur de Lapoutroie (68) fin décembre 1944 début janvier 1945 – fonds Métivier.

Remis à la disposition de l’armée de terre (24°DAP) à/c du 1/8/45 (AM.1285/SPMM/A du 16/10/45 du ministre de l’air.

Il est démobilisé le 30/01/1946 et rayé des contrôles de l’armée.

Il se marie à Colmar le 25 novembre 1949 avec Jeanne Kaltenbach.

Il est promu capitaine de réserve le 1/12/1950 puis commandant le 1/10/1959. Promu au grade de Lieutenant-colonel de réserve le 1/10/1969.

Chevalier de la Légion d’Honneur.

Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile en Argent.

Croix du combattant Volontaire 1939-1945

Il décède à Colmar le 7 juin 1991.

Souvenons-nous de lui et ses camarades.

Bernard Arnoux de MAISON ROUGE 1908 – 1967

En récupérant ses plaques d’identification du modèle us, un grade de boutonnière de Capitaine, ses pattes de col régimentaire et un insigne de poitrine du 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA) où il fut affecté le 16 mars 1943 nous sauvegardons la mémoire d’un Grand soldat ayant consacré toute sa vie au service de la France, particulièrement lors des campagnes de France, d’Indochine et d’Algérie.

Pour définir l’esprit qui l’anime on peut lire en introduction dans un livre écrit post mortem, qui raconte sa vie et son parcours militaire : « …il coulait dans ses veines, tant du côté paternel que maternel, un sang généreux qui avait fait ses preuves au long des siècles. Ses aïeux lui avaient tracé le chemin du Devoir, de la Droiture, du Don de soi et de l’Honneur. »

-Grand-officier de la Légion d’honneur,

-Croix de guerre 1939-1945 (7 citations),

-Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs (2 citations),

-Croix de la Valeur militaire (4 citations),

-médaille coloniale avec agrafes « Tunisie 1942-1943 » et « Extrême-Orient »,

-médaille commémorative 1939-1945, médaille commémorative d’Indochine,

-médaille commémorative des opérations de maintien de l’ordre en Afrique du Nord,

-médaille des Blessés,

-chevalier des Palmes Académiques, médaille d’honneur de l’Éducation physique et des Sports,

-officier de l’Ordre du Million d’Éléphants et du Parasol blanc (Siam),

-commandeur de l’Ordre national (Vietnam),

-commandeur de l’Ordre du Mérite militaire (Brésil).

Il était en outre légionnaire de première classe honoraire.

Né le 3 février 1908 à Provins (77), enfant, il a le malheur de perdre sa mère, puis deux frères, Gilbert-Antoine (1892-1918), et Antoine (1895-1917), officiers pilotes morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale. Entré à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr le 6 octobre 1927, il en sort deux ans plus tard classé 36e sur 339 élèves (promotion maréchal Gallieni).

Le 9 février 1939, il rejoint l’école militaire et d’application de la cavalerie et du train où il est promu capitaine le 25 juin 1939.

Le 27 août 1939, à la mobilisation, il est affecté à l’état-major des forces aériennes de la 2e division de cavalerie. Il y reçoit le baptême du feu comme observateur en avion.

Il se montre tout de suite un commandant d’unité remarquable, intelligent, actif, clairvoyant. Au cours des opérations actives, il se révèle un combattant de grande classe, d’un cran magnifique, entraîneur d’hommes. Blessé par balle à la main le 12 mai 1940 à Dornac en Belgique, au cours d’un dur combat d’arrière-garde, il rejoint le régiment après la destruction des ponts de la Meuse.

Le 28 juin 1940, il sera cité à l’ordre de l’armée. « Magnifique officier, chargé le 12 mai 1940 de protéger le repli du régiment devant Dornac a tenu jusqu’à la dernière limite, restant seul avec un sous-officier et un cavalier pour servir un FM et remplissant intégralement sa mission. Après le repli de ses pelotons, a réussi à s’échapper à pied et à traverser la Meuse après l’explosion des ponts. Blessé à la main droite au cours de l’action. »

Au cours de la retraite du 17 au 24 mai, il fait preuve d’une grande résistance physique et d’un sens aigu de la situation, secondant admirablement son chef et contribuant à ramener un détachement monté du régiment de la Belgique au Sud de la Seine. Le 1er juin 1940, le 31e RDP ayant été réorganisé, il reçoit le commandement du 2e escadron, unité de fusiliers-voltigeurs, qu’il mène au feu à peine constitué avec un brio extraordinaire, prenant part à tous les combats de la 7e DLM du 10 au 16 juin. Encerclé le 16 juin étant en arrière-garde, il réussit à rejoindre les lignes françaises, faisant en quinze jours plus de 200 kilomètres à pied en région occupée.

Le 23 juin 1940, il est cité à l’ordre de la 7e DLM : « Commandant un escadron chargé le 12 juin 1940 de couvrir l’aile gauche d’un régiment voisin, a pris le contact avec la plus grande énergie devant Hauvillers (Marne) et a arrêté la progression d’un ennemi supérieur en nombre et en moyens. Entraîneur d’hommes obtenant de son unité de magnifiques résultats. »

Le 21 août 1940, il est fait chevalier de la Légion d’honneur (rang du 4 juillet 1940) avec la citation suivante : « Officier qui, s’est signalé par son courage, son entrain, sa foi inébranlable. Toujours sur la brèche au cours des durs combats du 10 juin 1940 devant Juniville (Ardennes), du 11 juin devant Selles (Marne), du 12 juin devant Hauvillers (Marne), du 13 juin devant Vauciennes (Marne) a galvanisé son unité à bout de souffle et ne s’est jamais replié que sur ordre. En arrière-garde du régiment, le 16 juin, et encerclé à Saint-Léger-Vauban (Yonne) par des chars ennemis, a fractionne son escadron en petits groupes et a réussi avec l’un d’eux à rentrer dans les lignes françaises parcourant à pied en pays entièrement occupé plus de deux cents kilomètres en 14 jours. »

Affecté au 14e régiment de dragons portés le 10 juillet 1940, après la dissolution du 31e, puis au 8e, à Issoire, le 1er septembre, après la dissolution du 14e, il reçoit le commandement du 2e escadron à cheval ; il se dépense sans compter pour mettre sur pied un escadron formé d’éléments les plus divers ; grâce à son influence, il réussit à constituer une unité très soudée, aimant son chef, animé d’un esprit de discipline très stricte. Sa connaissance de la région lui permet d’organiser sans délai la résistance en camouflant des stocks d’armes et de munitions, et jusque dans sa maison familiale de La Roche, près d’Aigueperse

Dès la lutte reprise, les cadres de l’École constituent, en Tunisie, l’état-major de la 1re brigade légère mécanique ; le 1er décembre 1942, le capitaine de Maison-Rouge prend la fonction de chef d’état-major du groupement nord. En décembre 1942, au cours des furieuses attaques de Kesselring, dans la région de Pichon, il se distingue par son attitude courageuse et son esprit de décision ; noté par le général Touzet du Vigier comme un « chef d’une trempe exceptionnelle », il est cité à l’ordre de l’armée le 21 avril 1943 :        « Chef d’état-major d’un groupement, a secondé son colonel d’une façon remarquable. Au cours de l’attaque ennemie sur Pichon le 19 décembre 1942 a fait preuve des plus belles qualités d’énergie, de sang-froid et de bravoure en réorganisant sous le feu la défense fortement éprouvée par la violence de l’attaque ennemie. » Il est en outre proposé pour chef d’escadrons à titre exceptionnel.

Le 16 mars 1943, il est affecté au 5e régiment de chasseurs d’Afrique, à Alger, où il prend le commandement du 8e escadron.

Promu chef d’escadrons à titre temporaire le 27 juillet 1944 (rang du 25 juin), il est muté le 1er juillet au 2ème régiment de cuirassiers (colonel Durosoy), avec lequel il débarque en Provence, à Sainte-Maxime, le 15 août. Après les combats de Notre-Dame-de-la-Garde, des rives du Rhône, il se bat pour Beaune, Dijon et Langres. Dans les Vosges, au Bois le prince, en tête de groupements successifs à lui confiés, il mène des contre-attaques chars-infanterie, puis des coups de main, des embuscades de nuit où il ramène des prisonniers faits de sa main, tandis que les canons des chars, la fusillade et les grenades retentissent fantastiquement dans les sapins déjà glacés de la Haute-Moselle.

Le 12 janvier 1945, il est cité à l’ordre de l’armée :

« Chef dont la splendide bravoure et l’intelligente ardeur viennent à nouveau de se manifester avec éclat. Bien que chargé du service auto du régiment, a personnellement participé à l’action en première ligne spécialement à Marseille, puis au combat de Langres le 13 septembre où il a atteint le premier les portes de la ville. S’est distingué aux combats de Bois-le-Prince en exploitant avec succès l’attaque du 4 octobre, puis en nettoyant la position du Haut de la Parère, causant à l’ennemi des pertes sévères. Le 13 octobre, a commandé avec succès l’attaque de la Tête de Chapechatte solidement tenue, tuant un ennemi de se main et faisant des prisonniers. Le 15 octobre a brillamment réalisé l’occupation de Travexin à la tête des chars et d’une compagnie de parachutistes. »

Le 7 avril 1945, il est cité à l’ordre de la 1ère Division Blindée :

« Vient de donner de nouvelles preuves de ses qualités militaires et de sa bravoure en Alsace du 20 au 25 novembre en s’emparent le 21 novembre du village de Wittersdorff, solidement tenu, puis en pénétrant dans Altkirch libérée malgré une sérieuse défense antichars et des chars ennemis. A assuré la défense de la partie nord de la vielle face à Anspach pendant quatre jours, au contact d’un ennemi nombreux, sous un tir ininterrompu de mortiers et d’artillerie. »

Au cours de la campagne d’Allemagne, il force le passage du Neckar et du Danube, enlève Uttenveiler, sur la route d’Ulm, après un dur combat. C’est enfin l’Autriche dont il franchit la frontière l’un des premiers, s’emparant de centaines de prisonniers dont deux généraux. Le 23 juin 1945, il sera fait officier de la Légion d’honneur avec la citation suivante : « Splendide officier supérieur, chef de guerre dont la rayonnante bravoure et l’audace manœuvrière se sont encore surpassées au cours de la campagne d’Allemagne.

Bousculant l’ennemi à l’Est du Neckar à Weildorf et Geislingen, s’est emparé le 20 avril 1945 de Balingen, puis le 21, réduisant une forte résistance ennemie à Schweningen, a atteint et franchi de vive force le Danube à Haussen-Imtal. Au cours de la marche sur Ulm le 23 avril, a livré en tête de notre avant-garde un violent combat à Uttenweiler et s’en est emparé malgré une résistance acharnée, capturant 400 prisonniers et 11 canons. Le 24 avril, brisant les défenses ennemies à Wiblingen, a atteint avec nos premiers chars le pont d’Iller Brücke à la porte d’ULM. A ensuite capturé plus de 2000 prisonniers et 20 canons au cours des opérations de nettoyage au sud du Danube. Chargé à nouveau de l’avant-garde d’un groupement tactique en direction du coure supérieur de l’Iller, a atteint Immenstadt le 30 avril après un dur combat, puis nettoyé la région et franchi le premier la frontière autrichienne, capturant en particulier un état-major d’armée hongroise, un général de division allemand, leurs états-majors et plus d’un millier de prisonniers. Ces hauts faits font de lui l’un des meilleurs artisans de notre victoire sur l’Allemagne, après avoir été celui de la libération de notre pays. ».

Le 19 mai 1945, il est affecté à la 5e division blindée comme chef d’état-major du CC4. Il fait preuve à ce poste de très belles qualités d’initiative et d’ardeur. Le 1er septembre 1945, sa nomination de chef d’escadrons à titre temporaire est transformée de droit en nomination définitive. Chargé par le général de Lattre de la mise sur pied de l’École des cadres de l’armée, à Rouffach, il en conduit parfaitement la réalisation malgré des conditions difficiles.

Le 19 novembre 1945, il est nommé commandant de l’école de sous-officiers de Langenargen en Allemagne. Grâce à ses remarquables qualités et par le rayonnement de son magnifique passé, il fait bénéficier ses cadres et les nombreux stagiaires sortis de son école, des fruits de son expérience et leur communique son dynamisme et sa foi ardente dans l’armée et les méthodes d’instruction nouvelles. A plusieurs reprises, il reçoit des témoignages de satisfaction tant pour la présentation et l’organisation de l’école que pour la tenue irréprochable des élèves. Il est promu lieutenant-colonel le 1er janvier 1949.

Suivront les guerres d’Indochine et d’Algérie.

Victime d’un grave accident de santé en avril 1962.

Mis en disponibilité sur sa demande à compter du 1er janvier 1966, il est placé par anticipation, sur sa demande, dans la section de réserve le 1er mars 1966, laissant le souvenir d’un chef ardent et passionnément attaché au métier des armes.

Retiré au château de la Bâtisse, à Chanonat(63), il se consacre à la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Auvergne et du Limousin.

Le général de division Arnoux de Maison-Rouge est décédé le 14 octobre 1967 à Chanonat (Puy-de-Dôme). Il est inhumé à Entraigues(84).

Conteneur pour une charge propulsive pour canon américain « 8-INCH GUN M1 US ».

La charge propulsive (M9 de 35 kilos) contenu dans ce conteneur permettait de tirer un obus de 108 kilos (US M103 HE SHELL) à une distance maximale de 32 kilomètres avec la pièce d’artillerie lourde 8-INCH GUN M1 de 203mm.

Conçu en même temps que l’obusier de 240mm M1, le 8-inch GUN à de très nombreux points communs avec le 240 (même culasse, même chariot, même affuts et tracteurs de pièces). Il a été construit à 139 exemplaires (315 exemplaires du 240mm How M1) de 1942 à 1945.

Utilisé dans la poche de Colmar ce conteneur a été trouvé à Durrenentzen(68) après les combats de libération. Nous remercions chaleureusement la famille Pfeffen qui nous l’a donné en 2021.

Obus US M1 de 240 mm avec un conteneur pour une charge propulsive.

L’obus de 240 mm présenté est tiré par un obusier américain, le « 240 mm Howitzer M1 ».

Pour tirer un obus de ce type il faut une charge propulsive stockée dans un conteneur métallique comme celui-ci.

Il s’agit de la pièce d’artillerie terrestre la plus lourde utilisée par l’armée américaine lors des combats de la poche de Colmar. L’obusier de 240 mm est transportée sur 2 chariots à roues pneumatiques qui sont tractés par un tracteur M6 ou M35 (châssis du Tank Destroyer M-10). L’assemblage pour la position de tir et son démontage se font avec l’aide d’une grue M2.

L’obus M1 fait environ 160 kilos et peut être tiré à 22 800 mètres. Le 240mm Howitzer M1 fait un poids total de 29 300 kilos en position de tir et il faut une quinzaine d’hommes pour tirer 1 obus. Il a été construit à 315 exemplaires de 1942 à 1945.

Le 240 mm en action :

Marin la MESLEE 1912 – 1945

Je suis né le 5 février 1912 à Valenciennes (59), cinquième enfant d’une famille de 10. J’obtiens mon baccalauréat en 1929 et poursuis mes études à la faculté de droit pour faire plaisir à mes parents mais ma vraie passion est le pilotage (je suis breveté le 1 er août 1931 à Villacoublay). Je devance mon appel pour effectuer mon service militaire et suis incorporé fin novembre 1931.

Après mon apprentissage (école d’Istres et d’Avord où il sort major de promotion) je suis nommé sous-lieutenant de réserve le 20/09/1932 et intègre le 2ème régiment de chasse de Strasbourg.

Je me marie en 1935, intègre l’école de l’air à Versailles en 1936 et suis affecté à la  SPA 67 du groupe de chasse I/5 à Reims. Le Groupe de chasse I/5 est équipé quelques mois plus tôt de Curtiss H-75 Hawk et  mis sur le pied de guerre le 23 août 1939.

Le 11 janvier 1940, j’abats mon premier avion allemand, un Dornier Do 17 puis j’accumule les victoires. Le 2 juin 1940 je reprends  le commandement de l’escadrille.  A la fin de la campgne de France je comptabilise 16 victoires aériennes sûres au cours d’une centaine de missions ce qui fait de mois l’as des as de la chasse aérienne française au jour de l’armistice. Dès l’été 1940 je me retrouve au Maroc par défaut  dans l’armée de l’air de Vichy.

En novembre 1942 après le débarquement des troupes américaines nous rallions les alliés et je reprends le combat contre les allemands. En juin 1944 je suis promu au grade de commandant. Le 30 septembre je pose mon avion, un P-39 Bell à Salon-de-Provence. Début novembre le groupe de chasse  est rééquipé avec des chasseurs-bombardiers P-47 Thunderbolt pour principalement  appuyer au sol les troupes françaises et alliées (missions de bombardements ou de mitraillage). A partir du 29/12/1944 le GC I/5 décolle de Dole-Tavaux pour effectuer ses missions  dans la plaine d’Alsace.

4 février 1945 ma dernière mission…

La veille de mes 33 ans je décolle pour ma 132ème mission (AO-82) de guerre à la tête d’une formation de 11 chasseurs-bombardiers P-47 avec pour chacun d’entre eux 1 bombes de 254 kgs sous chaque aile. Nous devions au départ attaquer un village côté allemand mais notre PC aérien « Remedy » nous dirige vers un objectif secondaire qui est un pont de bateaux sur le Rhin près de Neuf-Brisach que nous détruisons avec succès et sans aucune perte.  A peine l’objectif traité on nous demande de mitrailler les routes entre Neuf-Brisach et Ensisheim. Je repère une colonne ennemie qui circule entre Balgau et Dessenheim.  Lors de notre première passe mon fidèle ailier le sergent Uhry est immédiatement touché par la Flak allemande (DCA) et s’écrase sur une ferme.  La fumée dégagée par la colonne en feu m’empêche de voir si nous avons détruit tous les véhicules : je décide alors de faire un 2ème passage pour m’en assurer.

Malheureusement la DCA allemande m’attend de pied ferme : un obus transperce mon avion et un éclat vient se loger à l’arrière de ma tête…mon P-47 n°44-20384 s’écrase dans un champs entre Rustenhart et Dessenheim. Ce sont des soldats allemands qui récupère ma dépouille  et un de leur peloton me rend les Honneurs militaires avant  de remettre mon corps à l’abbé du village le plus proche où je suis provisoirement inhumé.

Lors d’une cérémonie en mon honneur le 26 février 1945 le général Bouscat inspecteur général de l’armée de l’air et commandant les forces aériennes engagées dira  de moi : « Marin la Meslée,  je ne salue pas en vous un mort. Rien ne peut mourir de ce qui demeure de vous parmi nous. L’aviation française est marquée à jamais de Guynemer ; l’entre-deux-guerres a vu grandir et mourir Mermoz. Cette guerre-ci restera éclairée pour toujours par votre lumineuse figure, Marin la Meslée, pur et grand soldat de l’Air »

NB : à proximité du lieu du crash, l’armée française érigea un Mémorial qui a été inauguré le 29 juin 1946 et le corps du commandant Marin la Meslée y fut transféré le 13 juin 1950. Il s’agit d’une étoile blanche à cinq branches d’un diamètre de 30 m. La stèle qui recouvre sa tombe porte la mention de sa dernière citation :  « Chasseur d’un prestige inégalé, doué des plus belles qualités de chef dont il était le type accompli, a su faire jaillir autour de lui, par son seul exemple l’enthousiasme et l’ardeur en même temps qu’il forçait l’admiration de tous. Impatient d’ajouter encore au palmarès éblouissant de ses vingt victoires conduisait son groupe à la délivrance de l’Alsace lorsque le 4 février 1945 il trouva à l’ennemi une mort glorieuse à la mesure de sa vie : en tête de la formation qu’il commandait. Pur visage de l’Aviation de chasse dont il était l’incarnation, il restera, par ses vertus et par sa gloire l’une des figures les plus éclatantes de l’Armée de l’air et l’un des héros les plus nobles de la nation ».

Marceau CRESPIN 1915 – 1988

« Les vieux soldats ne meurent jamais »…

Je suis le Lieutenant Marceau Crespin du Bataillon de Choc, libérateur de la ville de Turckheim et ce sac « aviators kit bag » est le mien que j’ai personnalisé avec mon nom, l’insigne de mon bataillon et sur la gauche un crâne et 2 os qui se croisent avec une devise ‘Mieux vaut rire » dont je garde la signification pour moi…

Originaire de Chirac en Lozère je m’engage dans l’armée en 1933 au 15ème RIA. Caporal chef en 1935 je prolonge mon engagement de 18 mois. Admis au corps des Sous-officiers en 1938 je suis Sergent-chef en septembre 1939 lorsque commence la « drôle de guerre » et je vais combattre avec le 227ème Régiment d’Infanterie avec lequel j’obtiens à titre personnel 2 : 1 à l’ordre de la division (1-2 décembre 1939) et 1 du Corps d’armée(29 mai 1940). Prisonnier le 25 juin 1940 je m’évade du camp d’Aix-la-Chapelle en Allemagne le 8 août 1940, franchit la ligne de démarcation le 14 septembre à Chalon-sur-Saône, me présente à Béziers aux autorités militaires et je suis affecté le 20 septembre au 8ème Bataillon d’Infanterie. J’embarque le 5 février 1941 à Port-Vendres direction l’Afrique du Nord.

Le 7 février 1941 je débarque à Oran en Algérie où j’intègre le 2ème RTM (Régiment Tirailleurs Marocains) à Oujda au Maroc. Véritable meneur d’hommes avec des qualités hors du commun qui vont se révéler d’année en année je suis détaché aux Services Spéciaux de décembre 1942 à début février 1943 où je suis blessé une première fois à la jambe.

Le Bataillon de Choc…

Après le débarquement des américains en Afrique du Nord est créé le Bataillon de Choc le 22 mai 1943 à Staoueli. On recherche des volontaires : je répond d’entrée à cet appel et suis parmi la trentaine d’hommes à intégrer d’emblée cette nouvelle unité placée sous les ordres du Commandant Gambiez. Avec mes camarades l’entraînement commence, nous allons en « baver », les exercices se font à balles réelles, les instructeurs anglais ne font pas de cadeaux et à fin août 1943 les « Chocs » sont rodés. J’impose à mes hommes un entrainement intensif où sur le parcours du combattant à Sidi-Ferruch je fais sauter des pétards pour les habituer aux explosions, leur tire dessus à la carabine us pour les aguerrir…à la fin du parcours ils arrivent sur 3 tombes : 2 portent chacune une épitaphe, la première « mort pour n’avoir pas su ramper », la deuxième « mort pour avoir parlé » et la troisième est simplement creusée…ces fausses tombes ne sont destinées qu’à préparer psychologiquement mes hommes à ce qui les attend pour libérer notre pays. C’est durant l’été 1943 que je fais la connaissance de Roland Glavany (futur Général). Au fil des jours, des combats, se nouèrent entre nous des liens d’amitiés indéfectibles pour le reste de notre vie.

Le débarquement de Corse et de l’île d’Elbe…

La première opération d’envergure pour le Bataillon de Choc est le débarquement de Corse. L’opération « Vésuve » débute le 13 septembre et se termine le 4 octobre 1943. Le 26 septembre je me distingue en attaquant un poste sur la route de Bastia et 48 heures plus tard, près de Vescovato je neutralise 2 camions ennemis et tue à la grenade 2 allemands. Après la libération de l’île de beauté le Bataillon de Choc parfait son entraînement jour et nuit à Calvi. Pendant plusieurs mois le bataillon se forge un physique et un moral d’acier. Le 14 octobre 1943 je suis promu Sous-Lieutenant et le 5 novembre 1943 je reviens à Alger comme instructeur au groupe des Commandos d’Afrique. je retrouve le Bataillon de Choc le 1er mars 1944 en Corse. je suis breveté parachutiste à Staoueli après 4 sauts le 1er avril 1944. (Brevet n°487). Dans la nuit du 18 au 19 mai 1944 après plusieurs escalades sur l’îlot de Pianosa je ramène de précieux renseignements du lieu où doit s’effectuer un débarquement quelques jours plus tard. Le 15 juin 1944 les « Chocs » apprennent que leur prochain objectif est la prise de l’île d’Elbe. Moi et mes hommes nous illustrons dans la nuit du 18 au 19 juin lors d’une reconnaissance sur une côte ennemie truffée de mines. La mission accomplie « avec un courage et une tranquille simplicité » me vaudra 2 nouvelles citations à l’ordre de la Brigade et de la Division.

La Campagne de France…

Je suis parachuté en Provence sur les lignes arrières allemandes le 13 août 1944. Le 25 septembre 1944 je suis nommé Lieutenant à titre exceptionnel. Le 30 septembre 1944 lors des combats de la côte 792 dans la région de Fresse(Haute-Saône) j’avance sous un feu violent de pièces lourdes pour faciliter le dégagement d’une section d’avant-garde. Je me mets une fois de plus en évidence le 4 octobre lors de la prise de la côte 820 à Miellin(70) et de la contre-attaque allemande qui suit, malgré une infériorité numérique et les pousse au repli. Le 9 octobre à la ferme des Sapins-du-Hauts sous un feu nourri des tireurs d’élite allemands je dégage les éléments avancés du « Choc ». Pour mes actions je suis promu par le décret du 21 6 1945 au grade de Chevallier de la Légion d’Honneur, j’ai 30 ans. Après les combats des Vosges, Chef de section à la 4ème Compagnie (Cie) j’ai une réputation d’entraîneur d’hommes hors du commun selon mes supérieurs. Le 3 novembre je prend part aux combats de Château-Lambert(70), du Haut-du-tôt(88), de la ferme de la Sotière et de lyris où à la tête de ma section j’inflige de lourdes pertes à l’ennemi et fait de nombreux prisonniers. Je me distingue le 21 novembre 1944 lors de la libération de Belfort au nord du village des Esserts(90) en débusquant une position ennemie, lui inflige de lourdes pertes et fait 4 prisonniers. Le 28 novembre à Masevaux je cerne une maison occupée par 8 soldats allemands, en tue 2 et capture les 6 autres avec courage et une rapidité extrême.

En Alsace…

Le 30 janvier 1945 je participe aux combats de Jebsheim(68) où je suis détaché au PC du Bataillon de Choc et assure sur un terrain dénudé des liaisons délicates sous un tir continu d’infanterie et d’artillerie. Le surlendemain, les 1-2 février on me retrouve à Durrenentzen lors de l’attaque de nuit du village puissamment défendu par l’armée allemande. J’entraîne mes hommes à l’assaut d’un carrefour où je suis blessé par un éclat de panzerfaust (2ème blessure) mais je refuse que l’on m’évacue. Avec 2 sections de la Compagnie « je me jette » sur la partie sud-ouest du village qui est rapidement nettoyée en dépit d’une résistance acharnée.

A Turckheim…

Le 4 février 1945 moi, le Lieutenant Crespin je pars en reconnaissance pour prendre contact avec les américains et reconnaître les emplacements de défense allemande. Malgré ma blessure (cf Durrenentzen) je rejoins (avec un mépris insolent du danger, où sous le feu des tireurs d’élite ennemis j’arrive à mettre en lieu sûr l’un des mes hommes gravement blessé à mes côtés) les premiers éléments avancés américains (112th IR 28th IDUS) et rapporte de précieux renseignements grâce à l’aide d’une très courageuse jeune fille de 18 ans, Hélène Hermann de Turckheim qui me guide dans les rues de la ville malgré le danger. Pour toute ces actions, du 31 janvier au 4 février 1945, je suis promu par le décret du 11 7 1947 au grade d’Officier de la Légion d’Honneur.

La campagne d’Allemagne…

Le 6 avril 1945 à Kaltenbronn à la Tête d’une Compagnie du 1er Bataillon de Choc mis à la disposition du 151ème RI je contre-attaque violemment une unité allemande qui se lançait à l’assaut. de par « mon exemple et ma témérité j’ai grandement contribué au rétablissement de la situation » dixit ma hiérarchie . Le 8 avril je me distingue à nouveau lors de l’attaque de Bontzingen où à la tête de 3 sections je conduis une délicate mission d’accompagnement de chars en tête du dispositif et empêche l’ encerclement de la Compagnie par une habile manœuvre. « « Toujours sur la brèche, toujours présent au point le plus exposé, servi par un sens inné du combat, est pour son commandant un auxiliaire précieux, pour ses hommes un chef qui n’hésite pas à donner l’exemple « . Le 13 avril après la prise de Spollenhaus, je prend la direction d’une reconnaissance avancée, accroché dangereusement par l’ennemi, je réussit à la dégager et retourne sur les lieux, au mépris du danger, pour récupérer un « Choc » tué au cours de l’attaque. Le 4 mai les « Chocs » passent la frontière autrichienne. et le 7 mettent la main sur l’extrémité du tunnel de l’Arlberg. Après son ascension je plante à son sommet le drapeau tricolore puis aligne impeccablement les hommes du 1er Bataillon de Choc, pour saluer nos couleurs…le 8 mai 1945.

Après-Guerre…

Je reste dans l’armée française, participe aux guerre d’Indochine et d’Algérie. En août 1964 je suis versé dans le cadre des officiers de réserve au grade de Colonel j’avais commencé comme simple soldat en 1933).

J’ai 19 citations à mon actif et de nombreuses décorations.

Après la déroute de la délégation française aux Jeux Olympiques de Rome en 1960 Maurice Herzog haut commissaire à la jeunesse et aux sports m’appelle et créé à mon attention la fonction de délégué aux sports et à la préparation olympique. On me considére comme l’un des principaux artisans de la victoire aux JO de Grenoble et mexico en 1968. Roger Bambuck alors ministre des sports dira même de moi que la France me doit 18 médailles d’or.

En 1965 je suis élu maire de ma ville natale de Chirac et suis également conseiller général de mon canton puis président du conseil général de la Lozère.

En avril 1975 je deviens président de « Rhin et Danube » et prend la succession du Général Touzet du Vigier.

je décéde le 19 juillet 1988, à 73 ans des suites d’un cancer (le seul qui réussit à vaincre ce fils de facteur devenu l’un des officiers français les plus décorés (19 citations), Grand-Croix de la Légion d’honneur, aux états de services impressionnants et au courage sans limite).

Comme une prémonition, Bernard Simiot, son vieil ami, écrivait en 1988 après son décès dans le journal des anciens de la 1ère Armée française « Rhin et Danube » : « Dors en paix, Marceau…ton nom demeure associé à fidélité, courage, audace, patriotisme, fermeté d’âme, générosité. Dors mon Colonel. UN JOUR L’HISTOIRE TE REVEILLERA . TU SAIS BIEN QUE LES VIEUX SOLDATS NE MEURENT JAMAIS »

Décorations obtenues par le Colonel Marceau Crespin :

LEGION D’HONNEUR

CHEVALIER par décret du 21 6 1945

OFFICIER par décret du 11 7 1947

COMMANDEUR par décret du 20 6 1956

GRAND OFFICIER par décret du 13 7 1969

GRAND-CROIX par décret du 11 7 1988

CROIX DE GUERRE 1939-1945 avec 4 palmes, 4 étoiles de vermeil, 2 étoiles d’argent et 2 étoiles de bronze

CROIX DE GUERRE DES TOE avec 1 palme

CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE avec 3 palmes et 3 étoiles de vermeil

MÉDAILLE COLONIALE

CROIX DU COMBATTANT VOLONTAIRE 1939-1945

MEDAILLE DES BLESSES avec 2 étoiles

MEDAILLE COMMEMORATIVE 1939-1945

MEDAILLE COLONIALE AVEC AGRAFE EXTREME-ORIENT

MEDAILLE COMMEMORATIVE DES TOE

MEDAILLE COMMEMORATIVE DES OPERATIONS DU MAINTIEN DE L’ORDRE EN AFN

MEDAILLE DES EVADES

MEDAILLE DE LA France LIBEREE

MEDAILLE D’HONNEUR DU SERVICE DE SANTE MILITAIRE (MEDAILLE D’ARGENT)

MEDAILLE DE L’AERONAUTIQUE

COMMANDEUR DES PALMES ACADEMIQUES

OFFICIER DU MERITE AGRICOLE

CHEVALIER DU MERITE TOURISTIQUE

COMMANDEUR DU MERITE SPORTIF

MEDAILLE D’OR DE L’EDUCATION PHYSIQUE

MEDAILLE DE SAUVETAGE EN MONTAGNE

OFFICIER ACADEMIQUE

Décorations étrangères :

COMMANDEUR DU OUISSAM ALAOUITE (MAROC)

COMMANDEUR ORANGE NASSAU (PAYS-BAS)

CHEVALIER DE L’ORDRE NATIONAL DU VIETNAM

MERITE MILITAIRE POLONAIS

CROIX DE GUERRE BELGE AVEC PALME

SYLVER STAR (ETATS-UNIS)

MILITARY CROSS (ROYAUME-UNIS)

OFFICER OF COURAGE BRITANNIQUE

COMMANDEUR DU NICHAM IFTIKAR (TUNISIE)

COMMANDEUR DE L’ETOILE NOIRE (BENIN)

COMMANDEUR DE L’ETOILE D’ANJOUAN ou ORDRE DE LA France D’OUTRE-MER

ORDRE DU MERITE CIVIL DES SIP HOC CHAU (PAYS TAÏ – INDOCHINE)

sources : « A la force des poignets » de Marceau Crespin – SHD Vincennes – Henri Simorre – Internet.

Audie Leon MURPHY 1925 – 1971

Je suis né le 20 juin 1925 au Texas dans une famille nombreuse (7ème  d’une fratrie de 12 enfants).

Avec  l’aide de ma sœur ainée qui modifie ma date de naissance je m’engage dans l’armée américaine le 30 juin 1942 alors que j’ai à peine 17 ans.

J’apprends mon métier de soldat à Fort Wolters où je me distingue par mon habileté au tir. J’embarque en janvier 1943 à destination de Casablanca où j’arrive le 20 février 1943 et suis affecté au 15ème Régiment d’infanterie (15thIRUS) de la 3ème Division d’infanterie américaine (3rd IDUS).  La campagne d’Italie commence pour moi le 10 juillet 1943.

Je fais partie le 15 août 1944 de la première vague du débarquement de Provence et débarque près de Ramatuelle (83) où pour mon action j’obtiens la Distinguished Service Cross. Lors de la campagne de France je combat dans les Vosges en septembre 1944 où je suis blessé légèrement et me distingue une fois de plus au combat (Silver Star). Le 14 octobre 1944 je suis promu Sous-Lieutenant (le 7 mai 1943 je n’étais  que soldat de 1ère classe). Le 26 octobre 1944 je suis touché à la cuisse suite à un combat intense avec  des tireurs d’élites allemands (j’en ai fait 2 prisonniers et tué celui qui m’a blessé) puis envoyé à l’arrière pour m’opérer.

Je rejoins les camarades de ma compagnie (B) en Alsace le 14 janvier 1945 dans le secteur de Ribeauvillé. Après avoir franchit la rivière Îll au lieu-dit « Maison Rouge «  je suis envoyé en bordure du village d’Holtzwihr où le 26 janvier 1945, en début d’après-midi  nous subissons ,  les 18 hommes encore valident (sur 235) de ma compagnie, une violente contre attaque-allemande avec plusieurs Jagdpanther. Etant le dernier officier valide je prends le commandement du dispositif. 2 Tank-Destroyer M-10 qui nous accompagnent sont très rapidement touchés par des obus allemand. Vu la violence de cette attaque et dans l’attente des renforts je demande à mes hommes de se mettre à couvert et reste sur place, malgré mes blessures, pour diriger par téléphone l’artillerie américaine sous le feu ennemi. Arrivés à quelques dizaines de mètres de nos positions,  je monte sur l’un des 2 chars en feu qui risque à tout moment d’exploser, et tire avec sa mitrailleuse de calibre 50 (12.7 mm) sur l’infanterie allemande qui s’approche dangereusement. A court de munitions (cal 50) je contra attaque avec mes hommes par la suite.  Après plus d’une heure de combat et  en avoir tué ou blessé une cinquantaine, l’infanterie ennemie bat en retraite suivi par ses blindés qui se retrouvent sans aucun soutien.  Pour mon action ce jour là je suis décoré de la plus haute distinction militaire américaine : la Médal of Honor.

Après-guerre je tourne dans plus de 40 films ou séries télévisées (principalement des western) dont celui en 1955 où je joue mon propre rôle dans « L’enfer des hommes » d’après mes mémoires publiées en 1949.

Souffrant de symptômes d’un  trouble de stress post-traumatique je dors en permanence avec un pistolet sous mon oreiller souffrant régulièrement d’insomnies et de dépressions. Dans les années 60 J’utilise ma notoriété pour faire connaître cette « maladie » du combattant afin d’améliorer l’aide aux soldats rentrant au pays et souffrant de cette pathologie.

Peu après mon décès le 28 mai 1971 dans un accident d’avion en Virginie, fut créé  l’hôpital militaire Audie L. Murphy Memorial VA Hospital de San Antonio pour  venir en aide aux anciens combattants.

NB :La tombe des récipiendaires de la Medal of Honor est généralement décorée avec des feuilles d’or mais  Audie Murphy a demandé expressément que sa pierre tombale ne porte aucune marque distinctive et qu’elle  devait ressembler à celle d’un soldat ordinaire.

Ses Décorations :

·  Medal of Honor

·  Distinguished Service Cross

·  Silver Star Medal (2)

·  Legion of Merit

·  Bronze Star

·  Purple Heart (3)

·  Army Good Conduct Medal

·  Distinguished Unit Citation (2)

·  American Campaign Medal

·  European-African-Middle Eastern Campaign Medal (9 campagnes)

·  World War II Victory Medal

·  Army of Occupation Medal avec l’agrafe « Germany »

·  Chevalier de la Légion d’honneur

·  Croix de guerre 1939-1945 avec une étoile d’argent

·  Croix de guerre 1939-1945 avec palme (2)

·  Médaille de la France libérée

·  Fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre (France)

·  Croix de guerre (Belgique) avec palme

·  Combat Infantryman Badge

·  Marksman Badge (en) avec l’agrafe « Rifle »

·  Expert Badge (en) avec l’agrafe « Bayonet »

·  Outstanding Civilian Service Medal 

Les combats de GRUSSENHEIM.

La rue de la paix après les combats pour la libération du village de Grussenheim (68).

Paul HEINRICH-BEAUMONT 1904 – 1995

Je m’appelle Paul Heinrich et je suis né en alsace, à Lutterbach (68) le 29 mars 1904.

En 1939 je suis mobilisé comme tous les français en tant que sous-lieutenant de réserve et j’obtiens ma 1ère citation en 1940 au fort de la Justice à Belfort (90) pour sa défense héroïque. Fait prisonnier comme des milliers de mes camarades je suis interné 6 mois à l’oflag 17A avant de rentrer dans mon alsace natale. Il est libéré par les allemands le 18 décembre 1940 comme l’ensemble des alsaciens (et Mosellans) et renvoyé à Mulhouse.

L’équipe du FC Mulhouse en division 1 pendant la saison 1935-1936.
Debout : Paul Heinrich, Franz Weselik, Arsène Casy, Emile Vovard, Vincent Gasco, Franz Flegel, Pierre Hornus, Rudolf Kumhofer.
Accroupis : Fritz Kerr (Entr), Lucien Brehm, Pierre Korb, Marcel Kauffmann, Paul Gruenfeld, Franz Unser, Emile Harthong. source : internet.

Excellent footballeur, banni des stades, parce que je refuse de faire le salut hitlérien, je profite de mon « temps libre » pour faire passer la frontière franco-allemande aux évadés français. A partir de mars 1942 la gestapo infiltre le réseau « Rohmer » dont je fais partie et qui est entièrement démantelé en septembre 1942. Prévenu par un ami à temps j’ai pu franchir la frontière suisse accroché à un wagon pour rejoindre Clermont-Ferrand, où je suis affecté comme officier interprète à l’état-major de la 13ème Division Française.

Sous un nom d’emprunt, j’occupe un poste d’entraîneur-joueur dans le club de foot de Monsieur Michelin. Repéré rapidement par les nazis à cause de mes talents de footballeur j’échappe de peu à l’arrestation en me cachant dans la voiture de Monsieur Michelin qui m’exfiltre du stade au nez et à la barbe de la gestapo.

En représailles, les nazis déportent ma femme et mes 3 fils en Allemagne. Par chance ils rentreront sains et saufs après la fin des hostilités.

Après avoir été interné en Espagne au camp de Miranda, puis remis aux Britanniques à Gibraltar je suis envoyé à Londres où je rejoins la France  »Libre », je m’envole pour l’Afrique du Nord pour arriver au Maroc où je veux m’engager au 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes mais je ne suis pas retenu car trop âgé. Il m’en faut plus pour me décourager et je falsifie ma carte d’identité en me rajeunissant de plus de 10 ans. Je me représente dans un autre bureau recruteur…qui lui valide ma candidature.

Je « deviens » Jean-Paul Beaumont (changement de nom pour protéger ma famille des représailles nazis…la déportation pour les proches de tout alsacien qui n’est pas allé combattre avec les allemands suite au décret du 25 août 1942 proclamant l’incorporation de force de 100 000 alsaciens et 30 000 mosellans et le peloton d’exécution pour moi). Malheureusement pour ma famille les renseignements allemands découvrent que j’ai rejoint l’Afrique du Nord et en représailles déportent ma femme et mes 3 fils en Allemagne (ils reviendront heureusement tous les 4 après la fin des hostilités).

Je suis un entraînement intensif et je suis breveté parachutiste (n°1825) le 1 mai 1944 en Sicile. A partir de 1944 je participe à toutes les campagnes du régiment : Sicile – Italie – France.

source : collection privée.

Officier renseignement du Régiment ma « spécialité » est d’aller dans les lignes ennemies et de ramener des prisonniers et des informations de la plus haute importance. Mes missions » commando » sont nombreuses et ponctuées d’authentiques faits d’armes pendant la campagne des Vosges et d’Alsace.

Après guerre quand on l’interroge il répond : « Je n’ai jamais été blessé au combat car j’ai eu la chance de toujours bien apprécier le risque et agis avec énergie, mais jamais à l’aveugle, je n’ai aucun regret et s’il le fallait, je recommencerais ».

Le Lieutenant-colonel Paul Heinrich-Beaumont est titulaire :

de la Croix d’Officier de la Légion d’Honneur

de la Croix de Commandeur de l’Ordre National du Mérite

de la Croix de Guerre 39-45 avec cinq citations

de la Médaille de la Résistance

de la Croix de la Valeur Militaire avec 2 citations

Citation à l’ordre de l’Armée – Décision n° 59 du secrétaire d’Etat aux Armées « Guerre » – Paris le 7 novembre 1949 :

« Les 1 et 2 janvier 1945, a conduit des patrouilles profondes à l’intérieur du dispositif ennemi dans le secteur de Lapoutroie et d’Orbey. Les 9 et 12 janvier, s’introduisait dans les lignes ennemies au sud de Frisenheim et, malgré la présence de champs de mines et une étroite surveillance de l’ennemi, a ramené des prisonniers et des renseignements du plus haut intérêt. Lors de la prise de Jebsheim, a joué un rôle particulièrement important. Face à un ennemi sans cesse renforcé, défendait les maisons pied à pied et au cours de combats acharnés allant jusqu’au corps à corps, a mené un ensemble d’actions où son sens exceptionnel du terrain et du combat des rues lui confiera partout la supériorité. Faisant des prisonniers, détruisant les résistances, fut sans cesse sur la brèche, obtenant des succès magnifiques avec des pertes infimes. Le 29 janvier à la prise du village de Widensolen, s’est signalé à nouveau par son étonnant sang-froid et son courage ».

Citation à l’ordre du Corps Aérien par ordre en date du 8 octobre 1945 du général d’armée aérienne Bouscat inspecteur général de l’Armée de l’Air.

« Magnifique officier d’un courage et d’un calme remarquables. Toujours volontaire pour les missions périlleuses, a rendu des services inappréciables au cours des opérations de la poche de Colmar du 25 janvier au 5 février 1945, en particulier à Jebsheim et Widensolen ».

Paul Heinrich, porte-drapeau lors du défilé du 10 février 1945 à Colmar – collection privée.

Le capitaine Paul Heinrich-Beaumont est démobilisé en 1947.

Devenu lieutenant-colonel de réserve, il met en place la préparation militaire parachutiste dans le département du Haut-Rhin.

Il effectue également des missions « top secret » lors de la guerre d’Algérie entre 1955 et 1959.

Il est décédé à l’âge de 91 ans, le 16 septembre 1995 à Dannemarie (68).

Une rue de Mulhouse porte son son, source : http://museedelaresistanceenligne.org/media10389-Passage…

En Complément un témoignage écrit de Georges Oudinot au sujet du lieutenant Jean Paul Heinrich dit Beaumont :

Un autre personnage entre en scène à cette époque, aussitôt notre arrivée en Sicile. Il s’agit d’un lieutenant de réserve d’origine Armée de Terre qui est affecté à notre compagnie. Il arrive un jour juste après le rapport de la mi-journée.
Beaumont s’appelle Heinrich. Il est de Mulhouse où il tient un important magasin de vaisselle. – On sait que les deux départements alsaciens et la Moselle ont été purement et simplement annexés en 1940. – Il a, jusqu’à novembre 1942, tenu les rênes d’un réseau d’évasion vers l’ex-zone libre qui achemina de nombreux prisonniers évadés d’Allemagne et des Alsaciens menacés. Début 43, quand les boches ont décrété la conscription, il était déjà parti en utilisant son réseau. Il a franchi les Pyrénées, croupi comme tout le monde en Espagne. La Sécurité Militaire l’a accueilli à Casablanca, l’a doté de son nouvel état civil et lui a proposé une affectation dans une unité de souveraineté afin de le mettre à l’abri de représailles de la part de l’ennemi en cas d’une éventuelle capture sur un future champ de bataille. Offre qu’il a évidemment déclinée pour obtenir en échange son affectation chez les parachutistes où, nous dit-il, il espère être aux premières loges…
Questionné sur les risques courus par sa famille le jour où les Allemands auront constaté son insoumission à l’appel sous les drapeaux du Reich, il trahit involontairement un secret qu’il était pourtant bien décidé à taire :
« Vu mon âge, je ne suis pas mobilisable ! »
« Comment, relève Ducasse, à 35 ans et fort comme un turc, vous n’intéressez plus les Boches ? Vous m’étonnez. »
Jean Paul – nous ne l’appellerons jamais autrement – parait un peu gêné. Il toussote, se tait encore un instant, nous regarde… Il nous sent curieux, il se tourne vers Ducasse qui affiche un sourire quelque peu goguenard, son sourire de paysan madré faisant une bonne blague à un parisien en vacances. Il grommelle quelques mots dans un idiome indéfinissable, patois alsacien ou allemand, allez savoir ! Puis il rit à son tour de bon coeur.
“Je vais vous confier à tous la vérité, mais donnez moi votre parole que vous la garderez pour vous… Je ne suis pas né en 1912… Pour être certain d’être admis chez les paras, je me suis un peu rajeuni mais les Allemands se baseront évidemment sur ma vrai date de naissance.“
“Qui est ?“
La question est sur toutes les lèvres et comme le principal intéressé laisse planer le doute, nous parions sur 1907, tout en convenant qu’il porte admirablement ses 37 balais. Il acquiesce, satisfait et se voit ainsi hisser sur le pavois : il est en effet le doyen de la compagnie puisque notre “vieux“ n’affiche que 32 ans.
Deux jours après, il est à nouveau pris en flagrant délit de mensonge.. Plus exactement, peu entraîné comme tous les honnêtes gens à travestir la vérité, il s’empiège dans son faux état-civil et finit par avouer qu’il est né en 1900 et qu’il va devoir nous inviter à fêter ses quarante quatre ans !
Ce “grand âge“, vingt trois ans de plus que la moyenne de la compagnie, nous a poussé à mettre une sourdine sur l’information et à n’en plus parler de façon à ne pas risquer de lui faire perdre « sa place ». Il n’empêche que Jean Paul sera le plus performant des sportifs de la compagnie. Increvable en tout, animé d’un patriotisme ardent plongeant ses racines dans l’ardente volonté de sauver son Alsace martyre, il sera pour nous un exemple permanent de courage physique et de foi inébranlable dans l’avenir.
Il prend pour quelque temps la fonction d’adjoint à Ducasse, fonction que Faudot cumulait jusque là avec celle de patron des Transmission du Bataillon.

texte écrit par G. Oudinot Aspi et S/L  puis Lieutenant à la 7ème compagnie.

source : https://paras.forumsactifs.net/t16825-le-1er-rcp-regiment-prestigieux