Charles DEUVE 1921 – 2013

Claude PINOTEAU 1925 – 2012

Claude Pinoteau est né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt
A la libération de Paris le 25 août 1944 Claude Pinoteau (18 ans) rejoint le Bataillon Hémon avec son frère jack : « nous n’étions que des mômes de 16 à 18 ans mais on en voulait, on en avait assez de l’occupation allemande et du nazisme »

Pour lui c’était un devoir de se battre. Lors d’une de ses visites au Musée Mémorial il avait déclaré : « on voulait libérer la France, pour nous c’était un impératif! ».
En 2008 il nous raconte avec humour les manoeuvres improvisées avec ses copains dans le bois de Boulogne : « j’ai « tiré » plusieurs fois sur un collègue mais il refusait de jouer le mort, je lui ai alors lancé une grenade offensive mais au moment où elle a éclatée mon adjudant-chef a crié « cessez-le-feu »…cela m’a valu 8 jours de trou. J’ai fait 2 jours dans une sorte de box à chevaux, dans l’immeuble que nous occupions à Neuilly, qui nous servait de casernement. Un matin, à 2h on nous réveille, rassemble et donne à chacun un sac à dos… »En avant Marche »! Nous étions bien embêtés car le sac à dos n’avait pas de bretelle et nous devions nous débrouiller avec nos ceintures. Toute une colonne de jeeps du 1er Régiment de Chasseurs parachutistes (1er RCP) était venue nous chercher pour nous emmener à Lons-le-Saulnier (nous avons voyagé toute la nuit) où stationnait le régiment. »

« Après avoir sélectionné les plus « anciens » des gamins que nous étions nous avons reçu des sacs avec des tenues neuves. Puis nous avons reçu un entraînement intensif (gymnastique, études théoriques et démontage d’armes, manoeuvres…). Une nuit de manoeuvre nous devions nous laisser glisser le long d’une voie de chemin de fer mais il faisait si noire que l’on ne voyait rien. Je me suis lancé en premier et suis mal retombé sur une plaque en béton…luxation de la cheville, béquilles et confiné pendant 3 semaines. Quelle fût ma déception de voir mes camarades partir au front, sans moi, pendant ma convalescence «
« Trop impatient de les rejoindre j’ai réussi à monter dans un dodge de dépannage qui m’a emmené en Alsace pour les retrouver à Erstein (67) où j’ai vraiment réalisé ce qu’était la guerre. Je me souviens du bruit en approchant du front : on entendait des bruits sourds au loin, puis il s’intensifiaient et plus on approchait plus on distinguait les détonations et les tirs des armes automatiques. Nous étions conscients de la mort mais on avait confiance en nous et surtout on voulait se battre. »
Claude Pinoteau a connu le baptême du feu en Alsace, à Friesenheim dans le secteur de Benfeld en décembre 1944.

Malgré la guerre, Claude Pinoteau nous raconte une anecdote cocasse qui lui arrive dans le secteur d’Erstein : » je fais la connaissance d’une fermière et lui demande de remplir mon bidon (de snaps) de lait car lorsque j’étais enfant j’adorai le lait-grenadine (pendant la guerre le lait à Paris était rare). A peine rempli nous sommes tout de suite repartis au bord du Rhin où les tirs arrivaient de tous les côtés. Mon camarades m’a demandé de lui passer ma gourde de snaps et il a aussitôt recraché le lait qu’elle contenait ».
« Par la suite l’infirmier-brancardier s’est fait tué et il fallait le remplacer. Ayant été scout j’ai été désigné d’office. Un passage en revue rapide des différents instruments médicaux et j’ai dû assumer ce poste. Dans les cas très graves on a toujours une énergie qu’on ignore, un sang-froid extraordinaire. J’ai été confronté à des blessures sévères mais j’ai trouvé la force car j’avais pour mission de sauver mes camarades. »
Les combats de Jebsheim du 26 au 29 janvier 1945 sont terribles, nuits et jours on se bat de maison en maison sous un déluge de feu et d’acier. Claude Pinoteau nous a raconté les embuscades déjouées des allemands, leur système de camouflage dans la neige. Pour lui le poste de 1er secours improvisé dans une ferme était un enfer car l’arrivée des blessés ne s’arrêtait pas : » on entassait les morts dehors et la neige les recouvrait pendant la nuit »…des souvenirs d’horreur et douloureux pour Claude Pinoteau avec la perte de nombreux camarades.

En 1948 il débute comme accessoiriste et régisseur puis devient assistant réalisateur cinématographique. En 1973 il réalise son premier long-métrage. Réalisateur à succès (Le Silencieux, La Gigle, La boum, L’étudiante entre autres), il tourne en 1991 un film autobiographique « La neige et le feu » où il évoque ce qu’il a vécu lorsqu’il était au 1er RCP et qui a fortement marqué son adolescence ainsi que toute une génération.
Il décède le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine dans sa 88ème année.

André CORTES 1927 – 2019

André CORTES est né le 10 avril 1927 à Alger (Algérie).
Après le débarquement Alliés du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord, cet « enfant de Bab-el-Oued » s’engage à 16 ans à l’école de cavalerie de Hussein Dey où il obtient son permis de conduire et un brevet d’opérateur radio.
Désireux de combattre ardemment il s’engage début 1944 au 1er Régiment de Chasseurs parachutistes (1er RCP) mais où il se voit seulement proposer un poste administratif en raison de sa mauvaise vue.

Que cela ne tienne, il résilie alors son contrat et se dirige vers Staouéli en avril 1944 pour s’engager au C.OS du Bataillon de Choc, où il suit l’entrainement très sélectif et exigeant des commandos de choc. Il effectué 4 sauts en parachute le 20 juin 1944.
Il quitte Alger pour la Corse le 4 août 1944 à bord du « VILLE D’AJACCIO » et rejoint à Cuttoli le Bataillon de Choc qui est dans l’attente du futur débarquement de Provence du 15 août 1944. Il est affecté à la 4ème compagnie, 1ère section, 3ème groupe.
Il connait son baptême du feu après avoir débarqué de Provence le 20 août, lors des combats de la Poudrière de Toulon du 22 août 1944; il a 17 ans.
Il participe à toute la campagne de libération de la France :
…Dijon, 18 septembre 1944, André Cortès avec Jean-Louis Fau…


…notamment les durs combats de Haute-Saône, des Vosges (côte 820, Servance)…où il obtient sa première citation :

Le 4 octobre 1944, sur la côte 820, au petit matin André Cortès et sa section se lance à l’assaut d’une colline détrempée sous une pluie permanente. Au-dessus d’eux les soldats allemands lourdement armé dans des positions bien préparées les attendent de pied ferme. Sur les onze hommes du groupe d’André, cinq n’en reviendront pas : le Lieutenant Eugène Durieux, le caporal François Delpont de Vissec, le caporal Georges Schlumberger, les chasseurs Claude Bouisseau et Louis Brecourt…André ne les oubliera jamais!
…et ceux de Belfort et d’Alsace (Masevaux, col du Hundsruck, Jebsheim, Durrenentzen).


…en mars 1945…

Lors de la campagne d’Allemagne il termine la guerre le 8 mai 1945 au col de l’Arlberg en Autriche, 8 jours après avoir été promu au grade caporal.

Il est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec 2 citations et de la médaille des blessés.
Nommé sergent le 1 er février 1946, engagé volontaire pour la guerre d’Indochine, il quitte le Bataillon récemment implanté au camp de La Palu près de Bordeaux et passe au 1er Bataillon de Choc S.A.S. d’Extrême-Orient avec lequel il débarque à Saïgon le 23 février 1946.
Il participe aux combats du Laos avec 2 sauts opérationnels sur Vientiane et Luang-Prabang, qui lui permettent d’obtenir le 9 mai 1946 le brevet parachutiste n°10156 (il faut 6 sauts pour l’obtenir).
En 1947 il est frappée d’une kératite à un oeil, qui lui vaut d’être déclaré inapte au combat et transféré à l’Etat-Major des parachutistes coloniaux.
Rapatrié en France le 11 mai 1948 il quitte définitivement l’armée le 1er Février 1949.
Passionné de littérature, particulièrement « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand il trouve un emploi au Café de la Paix à deux pas de l’Opéra dont il sera un spectateur assidu.

Syndicaliste engagé au service des autres, il consacre également toute sa vie à honorer et faire perdurer la Mémoire de ses camarades du Bataillon de Choc, sur les lieux de leurs derniers combats : Toulon, Servance, Belfort, Masevaux, col du Hundsruck, Jebsheim…

Le 20 septembre 2019 à la côte 820, pour le 75ème anniversaire de ce combat où tant de ses camarades et amis sont tombés il semblait inhabituellement « renfermé » dans ses pensées…sans doute savait-il que c’était peut-être l’avant dernière fois qu’il venait en ces lieux…

André Cortès est décédé brusquement le 19 décembre 2019, à 92 ans, alors qu’il prévoyait encore de se rendre aux cérémonies de Jebsheim début 2020.
Des représentants de l’Amicale du Bataillon de Choc, de la SMLH, de Bagherra étaient présent à ses funérailles au père Lachaise pour lui rendre un dernier hommage.
Conformément à ses dernières volontés, pour son dernier voyage, ses cendres furent dispersées sur le champ de bataille de la côte 820 où il repose en paix auprès de ses camarades.

En nous quittant il entre définitivement dans la légende du Bataillon de Choc et rejoint ses valeureux camarades pour l’éternité.
Cher André nous ne vous oublierons pas!

Nous remercions Henri Simorre, passionné par l’histoire du Bataillon de Choc pour les informations et photos mises à disposition pour la rédaction et l’illustration de ce portrait.

Si l’Histoire du bataillon de Choc vous intéresse : https://1erbataillondechoc.forumactif.com/
Jean VINCENT 1921 – 1982

Hommage à Jean VINCENT et ses camarades du 9ème Régiment de Zouaves…
Jean VINCENT est né le 9 juin 1921 à Dieppe, il est pâtissier lorsque la guerre éclate et comme bon nombre de ses compatriotes français il veut défendre son pays comme l’avais déjà fait auparavant son père lors de la première guerre mondiale, qui fut gazé dans les tranchés et restera diminué le restant de ses jours.
Il prit la décision de combattre le nazisme coûte que coûte, par n’importe quel moyen.
Quitter la France pour l’Angleterre n’étant plus possible avec l’occupation des côtes, il choisit de traverser la France pour rejoindre l’Espagne en compagnie d’une de ces tantes, résistante, qui l’accompagna tout au long de son périple, jusqu’à la frontière espagnole, sans que les parents de Jean Henri le sachent pour ne pas les inquiéter davantage avec ses projets de poursuivre la lutte et rejoindre une unité combattante.
Une fois en Espagne, nous en savons très peu à son sujet car malgré les questions insistantes et répétées de son fils après-guerre il n’a jamais voulu y répondre car « il n’avait fait que ce qu’il devait faire »…on devinera d’après ses états de service le reste de son parcours militaire.

Engagé volontaire provisoire pour 3 ans le 10.04.1941 au titre du 1er Régiment Zouaves sous le matricule numéro 9485 (Contrat définitif le 23.04.1941).

Arrivé au corps et incorporé le 24.05.1941. Il est nommé caporal le 10.04.1941 puis au grade de caporal-chef le 01.01.1943.

Le 1 février 1943 il est affecté au 9ème RMTZ(Régiment Mixte de Tirailleurs et Zouaves).

Nommé le 01.06.1943 au grade de sergent par ordre du régiment n°4 du 8.5.43
Le 08.06.1943 il fait mouvement avec le Bataillon en direction de la Tunisie et passe la frontière algéro-tunisienne le 26 07 1943. Puis Fait mouvement avec le Bataillon en direction de l’Algérie le 22.10.1943 et passe la frontière tuniso-algérienne le 23.10.1943.
Il embarque à Alger le 18.11.1943 à bord du bateau vapeur « Marrakech » pour débarquer à Ajaccio le 21.11.1943.

Son contrat arrive à expiration le 10.04.1944 et est prolongé tacitement à compter du 11.04.1943 en exécution des prescriptions NDS n°46 MAG/CAB du 09.01.1943.
Il embarque à Ajaccio le 16.06.1944 et débarque le 17.06.1944 en Italie.
A partir du 18.06.1944 il se trouve en occupation à Pianosa (île proche de l’île d’Elbe), réembarque le 03.07.1944 pour débarquer à Bastia le 04/07/1944.
Rejoint l’unité. Embarque à Calvi le 11.09.1944 et débarque le 12.09.1944 à Saint-Raphaël.
Il est nommé au grade de sergent-chef le 01.12.1944.

Par ordre du régiment n°40 du 11.12.1944 est dirigé sur le front le 13.11.1944.
Affecté CAC (Commando) par AM n°136/1594/CL du 18.11.1945.
Passe la frontière franco-allemande le 28.03.1945, revient en France et repasse la frontière germano-française le 15.08.1945.
Démobilisé et renvoyé dans ses foyers le 31.10.1945 par l’organe démobilisateur du 9ème Régiment de Zouaves.

Se retire à Bois-Guillaume en Seine inférieure.
Passe dans la 1ère réserve le 01.11.1945 rattachée à la classe de mobilisation de PJ2R en qualité de père de 3 enfants (article 58 loi du 31.03.1927).
Après sa démobilisation et son retour à la vie civile il travaillera dans un grand garage rouennais comme conducteur de dépanneuse poids-lourds. Pour l’anecdote sa « monture » de dépannage était un Ward La France Wrecker M1A1 de l’armée l’américaine et ce jusqu’à sa retraite en 1981, dont il ne profitera guerre longtemps malheureusement puisqu’il est décédé 1 an après, le 18 avril 1982 à Bois-guillaume (76).

Nous remercions chaleureusement son fils Jean-Luc qui est l’un de nos fidèles lecteurs (par la même occasion sa tante Jeanne Vincent et ses grand-parents qui lui ont raconté lorsqu’il était enfant le périple de son papa) pour le partage de ses précieuses photos et documents familiaux qui nous ont permis de lui rendre l’hommage qu’il mérite.
A travers ce portrait nous rendons également hommage à tous ses camarades du 9ème Zouaves qui ont combattu pour libérer la France et pour ceux qui ne sont jamais revenus en faisant le sacrifice ultime de leur vie pour que nous puissions aujourd’hui vivre libre. Ne les oublions jamais
Hafthohlladung HHl-3 (de 3 Kgs).

Mine antichar magnétique « Haftholladung 3 Kgs » est en dotation dans l’armée allemande à partir de novembre 1942.

Elle a un diamètre de 15 cm, une hauteur de 27,5 cm et un poids de 3 kilogrammes dont 1,5 kgs d’explosif (RDX-TNT).
Elles est capable de transpercer 140 mm de blindage en acier ou 500 mm de béton.
Le système est simple :
- à sa base 3 aimants d’une force de 45 kgs chacun pour adhérer sur les surfaces métalliques.
- elle est équipée ici d’un allumeur BZE.39 (BrennZünder Eifer 39) de couleur jaune(7.5 secondes de retardement) ou bleu(4,5 secondes) qu’on active après son positionnement sur la cible.
- 1 détonateur n°8 (Sprengkapsel n°8).
- le cône contient une charge creuse fixée sur une plaque en bakélite (ou contreplaqué en fin de guerre).
- une plaque de protection « anti-magnétisme » se pose sur les 3 aimants pour le transport (ici de forme hexagonale) et qu’on ôte avant toute utilisation.


German Haftholladung, 3 Kgs magnetic shaped charge.
vidéo : Hafthohlladung Panzerknacker in Action – Magnetic Hollow-Charge Antitank Weapon








Guy SCHLESSER 1896 – 1970

Guy Schlesser est né le 15 mars 1896 à Neuilly-sur-Seine.

Engagé volontaire au titre de l’école spéciale militaire, incorporé au 95ème Régiment d’Infanterie (RI) le 11/08/1914.
Nommé caporal le 01/11/1914.
Promu Sous-Lieutenant à titre temporaire au 134ème RI le 5/12/1914.
Affecté au 238ème RI en date du 03/01/1915.
Promu Sous-Lieutenant à titre définitif le 27/12/1915 et Lieutenant à titre temporaire le 02/05/1916.
Affecté au 305ème RI le 01/07/1916.
Promu Lieutenant à titre définitif le 31/12/1916.
Détaché comme observateur à l’escadrille 277 le 10/12/1917.
Promu au grade de Capitaine le 25/12/1918.
Officier élève à l’école spéciale militaire le 20/02/1919 et officier élève à l’école d’application de cavalerie le 15/10/1919.
Il embarque à Toulon le 09/07/1920 et débarque à Beyrouth le 09/08/1920 pour être affecté au 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA) le 10/08/1920.
Il rejoint le 11ème régiment de Spahis le 01/01/1921.
Il embarque à Beyrouth le 22/03/1921 et débarque à Marseille le 31/03/1922.
Il arrive au 17ème régiment de chasseurs à cheval le 23/05/1922.
Affecté au 31ème régiment de dragons le 10/04/1923.
Il est instructeur d’équitation à l’école de l’infanterie et des chars de combats à partir du 25/10/1925.
Détaché pour suivre les cours de l’école de guerre le 01/11/1929.
Stagiaire à l’Etat-Major, 2ème bureau, section de renseignements (EMA2/SR) le 01/11/1931.
Chef d’escadron le 25/06/1932 et titularisé à l’EMA2/SR le 01/11/1933.
Affecté au 11ème régiment de cuirassiers en tant que commandant du 1er groupe d’escadrons le 26/04/1934.
Il rejoint l’Etat-Major de l’armée, 2ème bureau, section de renseignements le 06/06/1936.
Promu Lieutenant-Colonel le 25/12/1938 à l’âge de 46 ans.
Affecté au 31ème régiment de dragons par avis du 6/6/1940 et rejoint l’Etat-Major de la 7ème Division légère mécanique (7ème DLM) le 11/06/1940.
Fait prisonnier de guerre le 17/06/1940.
S’évade à Saulieu, en Côte d’Or le 12/07/1940.
Commande le 18ème régiment de chasseurs le 07/08/1940 puis le 2ème régiment de dragons le 01/09/1940.
Promu Colonel le 25/03/1941.
Démobilisé, en permission renouvelable et placé dans la position de congé d’armistice le 29/11/1942.
Evadé de France par l’Espagne et interné le 04/01/1943 ; il embarque clandestinement par avion à Gibraltar et débarque à Alger le 05/03/1943.
Commandant le 9ème régiment de chasseurs d’Afrique (9ème RCA) le 26/03/1943.
Commandant la brigade de soutien de la 5ème Division Blindée le 05/06/1943.
Il embarque à Oran en Algérie le 16/09/1944 et débarque à Marseille le 19/9/1944.
Promu Général de Brigade le 25/11/1944.
il se distingue à Autun puis pour la libération de Belfort et de Colmar.

Commandant la 5ème Division Blindée le 21/04/1945.

Commandant l’école interarmes de Coëtquidan le 08/03/1946.
Commandant la Division territoriale d’Alger le 06/01/1947.
Commandant la 5ème Division Blindée le 31/01/1949.
Promu Général de Division le 01/02/1949.
Adjoint au Général commandant supérieur des troupes d’occupation en Allemagne à partir du 31/05/1950.
Chef de l’Etat-Major particulier du ministre de la défense nationale le 27/07/1950.
Commandant le 1er Corps d’Armée et la zone territoriale sud des forces françaises en Allemagne le 01/11/1951.
Promu Général de Corps d’Armée le 23/04/1952.
A la disposition du ministre de la défense nationale et des forces armées, chargé de mission d’organisation des forces le 14/10/1954.
Atteint par la limite d’âge de son grade, placé dans la section de réserve le 15/03/1956.

CAMPAGNES :
Contre l’Allemagne, intérieur : 11/08/1914 au 02/01/1915.
Contre l’Allemagne, aux armées : 03/01/1915 au 19/02/1919.
Levant : 10/08/1920 au 21/03/1922.
Contre l’Allemagne, aux armées : 02/09/1939 au 16/06/1940.
Captivité : 17/06/1940 au 12/07/1940.
France sur pied de guerre : 13/07/1940 au 03/01/1943.
En Espagne, interné : 04/01/1943 au 04/03/1943.
En Algérie : 06 au 07/03/1943.
En Tunisie 08 au 25/03/1943.
Au Maroc : 05/06/1943 au 10/04/1944.
En Algérie : 11/04/1944 au 15/09/1944.
France aux armées : 20/09/1944 au 08/05/1945.
Allemagne, occupation : 09/05/1945 au 08/03/1946.
En Algérie 04/01/1947 au 26/01/1949.
Allemagne, occupation : 31/01/1949 au 19/07/1950.
Allemagne, occupation : 01/11/1951 au 14/03/1956.
CITATIONS et RECOMPENSES
Citation à l’ordre de la 63ème Division d’infanterie, ordre général n°114 du 23/06/1916 :
« Le 07/06/1916, a montré une bravoure et une ténacité exemplaires dans la conduite de sa compagnie, sous un violent tir de barrage. »
Citation à l’% de la 2ème Armée, avril 1917 :
« Officier d’un courage remarquable, le 13/03/1917 a montré un mépris du danger qui a stimulé puissamment l’élan d’une vague d’assaut. »
Citation à l’ordre de la 63ème Division d’infanterie, ordre général n°195 du 20/09/1917 :
« Jeune officier plein d’allant, commande une compagnie et donne à ses hommes l’exemple du courage et de l’entrain. Dirige lui-même les patrouilles dangereuses. Blessé le 18/08 en surveillant les travaux d’attaque en avant de nos premières lignes. Déjà deux fois cité. »
Citation à l’ordre de la 2ème Armée OG n°1370 du 13/10/1918 :
« Observateur à l’escadrille 277. Officier d’élite, après s’être signalé dans le commandement d’une compagnie d’infanterie, est devenu rapidement un observateur remarquable. S’est distingué au cours des attaques de Woevre (Lorraine) en survolant les lignes ennemies à 50 mètres, malgré un feu nourri de mitrailleuses (3cistations antérieures). »
Citation à l’ordre de l’Armé, mai 1940 :
« Officier supérieur de grande classe qui, chargé par l’état-major de l’armée d’une importante mission en Belgique au moment où se déclenchait l’offensive allemande, est resté continuellement dans la zone avancée des opérations pour tenir en haleine jusqu’au bout des organes de recherches demeurés en contact avec l’ennemi. A dirigé le repli méthodique de ces organes, bombardés et menacés à chaque instant d’être coupés de leur axe de retraite, donnant à tous un magnifique exemple de volonté, de calme et de bravoure. N’a cessé sa mission qu’après avoir mis hors de cause, par son énergique intervention, de nombreux agents ennemis dont l’activité menaçait la sécurité des armées du Nord. »
Citation à l’ordre du CA ordre général n°80 du 26/07/1940 :
« Affecté à la 7ème DLM, qu’il a rejoint le 11/06/1940 à Thibie en cours d’opérations. N’a cessé depuis son arrivée à la grande unité, de faire preuve des plus belles qualités d’énergie et d’initiative, se proposant à maintes reprises pour effectuer des liaisons avec des unités de la division engagées sous le feu de l’ennemi. Pendant une de ces liaisons, a pris part avec l’arrière garde de la division, le 16/06/1940 à Saulieu, à un combat héroïque de chars au cours duquel il a été blessé et fait prisonnier. A réussi, grâce à son ingéniosité et à son mépris complet du danger, à rejoindre la division après une longue randonnée en territoire occupé par l’ennemi. »
Citation à l’% de l’Armé, décision n°541 du 21/03/1945 JO du 22/04/1945 :
« Au cours de la bataille d’Orbey, du 15 au 27/12/1944, a exercé avec une remarquable maîtrise le commandement d’un important groupement de toutes armes. Communiquant à tous son ardent esprit offensif, payant d’exemple, a franchi par surprise la vallée d’Hâchimette, puis s’est emparé de haute lutte de positions de montagne âprement défendues, détruisant au fur et à mesure de leur arrivée les renforts jetés par l’ennemi devant son groupement. A été, par son action personnelle, l’un des principaux facteurs des succès remportés. »
Citation collective à l’ordre de l’Armé, décision n°384 JO du 7/12/1945 5ème DB :
« Grande unité blindée qui, sous l’énergique conduite du Général de Vernejoul , a été intimement mêlée à toutes les actions et à tous les succès du 2ème CA. Dès le débouché de la forêt de Haguenau et au cours de la percée de la ligne Siegfried, le CC6, aux ordres du colonel de La Villéon, appuie étroitement la 3ème DIA. Disputant la priorité aux fantassins aux points de passage du Rhin, le C, aux ordres du général Schlsesser et le CC5, aux ordres du colonel Mozat, appuient et entraînent la 2èmeDIM et la 3ème DIA. Le premier arrache Pforzheim à l’ennemi, tandis que le second atteint le Neckar. Puis c’est l’audacieuse action du CC6 qui, faisant tête de pont au sud de l’Enz, oblige l’adversaire à concentrer ses efforts devant la porte qu’il a ouverts sur Stuttgart. Soudant en même temps son action et celle de la 2ème DIM, en plein cœur de la forêt noire, le CC4 s’enfonce en coin dans les positions âprement défendues par la 357ème division. Par la brèche ainsi ouverte, et suivi du CC5 qui se précipite droit au sud sur les débouchés de Freudenstadt, le CC4 exploite d’un seul élan sur Calw, Nagold et Horb. Toute la 5èmeDB, dans la main de son chef, est alors découplée vers l’est. Fonçant sans désemparer pendant 60 heures, elle enlève Tubingen et Reutligen avec le CC5 et, prenant Stuttgart à revers, elle y pénètre au soir du 27/4/1945 avec le CC4 et le CC6, qui entreprennent aussitôt le nettoyage de la ville. Le CC6 pointant vers le sud atteint Siegmaringen, ouvrant ainsi par le nord la voie du Danube. Puis tous moyens réunis, la 5èmeDB, sous l’ardente impulsion du général Schlesser, fonce en direction de la frontière autrichienne qu’elle atteint la première le 29/04/1945. Continuant hardiment sa progression, nettoyant au passage les rives du lac de Constance, elle franchit et dépasse l’Alberg le 7/05/1945. Ce raid magnifique achève la désorganisation de l’ennemi après lui avoir enlevé 12 000 prisonniers et un important matériel de guerre. La 5èmeDB s’est montrée fidèle aux plus vieilles traditions de la cavalerie française.»
Médaille des évadés – citation à l’ordre de l’Armée, décret du 12/02/1948 JO du 14/03/1948 :
« Magnifique entraîneur d’hommes, au courage invincible et à l’audace éprouvée. Capturé le 17/06/1940 par l’ennemi, après une défense héroïque, s’est évadé 2 jours plus tard. Repris, s’est à nouveau échappé et, au prix de maintes difficultés, est parvenu à rejoindre sa division. Se refusant à accepter la défaite, s’est consacré sans hésitation à la noble tâche de réveiller chez ses hommes la confiance et l’espoir, l’enthousiasme et la foi. Insufflant son magnifique esprit d’abnégation, a réussi à forger dans l’ombre, avec le 2ème régiment de dragons qu’il commandait, une arme d’élite au service de la victoire. Au moment de l’invasion de la zone non occupée en novembre 1942, a organisé et réalisé le ralliement de sa formation aux forces françaises combattantes. S’est évadé lui-même de France par l4espagne en janvier 1943, pour voir en AFN, 10 mois plus tard, son unité regroupée autour de son glorieux étendard. »
BLESSURES :
Le 18/08/1917 au Mort-Homme (en rive gauche de la Meuse au nord-ouest de Verdun ) par éclat d’obus.
Le 17/06/1940 au combat de Saulieu (qui a fait 37 morts chez les militaires français et 11 chez les civils) par éclat d’obus.
Décorations :
Chevalier de la Légion d’Honneur (26/12/1918)
Officier de la Légion d’Honneur (01/01/1940)
Commandeur de la Légion d’Honneur (03/04/1945)
Grand Officier de la Légion d’Honneur (27/10/1948)
Croix de Guerre 1914-1918
Croix de Guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française avec rosette (24/4/1946)
Médaille des évadés (12/02/1948)
Croix du Combattant volontaire (27/07/1936)
Croix du combattant 1914-1918
Médaille de la Victoire
Médaille commémorative 1914-1918
Grand officier du Ouissam Alaouite (17/01/1946)
Commandeur du Nicham Iftikhar(28/01/1935)
Officier de la Polonia Restitute
Officier du Lion blanc
Distinguished Service Cross
Officier de la Legion of Merit
Bronze Star Medal
Commandeur de l’Etoile noire (03/01/1952).
Le Général de Corps d’Armée Guy Schlesser s’éteint le 14 février 1970 et est enterré au cimetière communal du Ladhof à Colmar.

Lloyd Walter GREGORY 1913 – 1944

Ce casque nous rappelle le sacrifice de Lloyd. W. GREGORY pour la Liberté.
Il est né le 11 mars 1913 à San Joaquin en Californie. Dans le civil il travaillait comme ouvrier dans l’industrie pétrolière.

Il s’engage dans l’armée américaine le 13 octobre 1939 à Los Angeles.
Le First Sergent GREGORY Lloyd W. (« GREG » gravé dans le casque), Army serial number n° 06553205 (les 4 derniers chiffres inscrits sur la sangle intérieure du liner) a combattu en Alsace avec le 411th Infantry Regiment de la Compagny G de la 103rd Infantry Division « Cactus » .


D’après les archives américaines de l’armée on retrouve ces quelques lignes le concernant :
Le 13/03/1944 on lui décerne la purple Heart.
Le 7/5/1944 une permission ordinaire de 14 jours.
Le 21/05/1944 une permission ordinaire de 14 jours.
Le 16/11/1944 Blessé légèrement au combat. Non hospitalisé.
Le 29/11/ 3 militaires : 1 homme du rang et 2 sous-officiers dont Gregory Lloyd W. sont portés disparus.
13/12/1944 Gregory Lloyd W. est déclaré de MIA(Missing In Action) à KIA (Kill In Action) = de porté disparu à tué au combat le 29-Nov 1944.
Il est enterré au cimetière de Bethel (Nouveau-Mexique) aux Etats-Unis.


Activée le 15 novembre 1942, la 103Rd Cactus Division est affectée au Camp Claiborne, en Louisiane pour se constituer et former l’ensemble des hommes de la Division. Le point culminant du « Basic Training » sont des manœuvres Divisionnaires (une grande manœuvre de terrain en trois phases menée près de Slagle en Louisiane et qui a duré près de deux mois).
Après avoir terminé l’entraînement de base, les hommes de la division Cactus ont « déménagé » vers le Camp Howze au Texas, situé juste à côté de Gainesville. L’entraînement se poursuit jusqu’en septembre 1944, date à laquelle les hommes, après avoir fait leurs sacs de voyage et préparé leur équipement, partent pour Camp Shanks, dans l’État de New York. L’incertitude plane dans l’air – leur destination reste inconnue.
Ce n’est qu’après que le navire ait quitté le port de New York que les ordres sont levés et qu’une annonce est faite : les hommes de la division Cactus se dirigent vers Marseille, en France, pour être déployés sur le théâtre d’opérations européen…

Nous remercions chaleureusement Alexandre pour ses recherches qui ont permis de mettre un nom sur le soldat qui portait ce casque et qui a été tué à Barr le 29 novembre 1944 (casque retrouvé dans ce secteur).
Albert Cecil GOURE 1919 – 1957

Sur ce quart américain fabriqué en 1942 par A.G.M Co. sont gravés les mots suivants : SCOTLAND – WALES – ENGLAND – LIVERPOOL – LONDON – AFRICA – ORAN – ALGIERS – BIZERTE – TUNIS – CARTHAGE – SICILY – PALERMO – ITALY – NAPLES – ROME – POMPEIS – FRANCE et un Landry Number G9542…qui correspond à l’initiale du nom de famille du soldat suivi des 4 derniers chiffres de son Army serial number (numéro de matricule).

Grâce à la gravure de ces quelques éléments nous avons pu retrouver son « propriétaire » .
Il s’agit de Albert Cecil GOURE, né le 29 septembre 1919 à Oklahoma City dans l’état de l’OKLAHOMA.
Avant d’entrer dans l’armée il travaillait comme ouvrier dans l’industrie textile.
Il s’est engagé comme privat le 06-03-1941 dans l’US Army sous le Army serial number n° 38019542 et a terminé la guerre au grade de Staff Sergeant .

Il a servit au sein du 10th Field Artillery Battalion « The Rock’s Support », artillerie divisionnaire de la 3rd Infanty Division US équipée de canons de 105 mm HM2.

C’est pourquoi il a débarqué à Oran (Algérie) en novembre 1942 (en provenance d’Angleterre) et non au Maroc comme le reste de la 3th Infantry Division US (qui venait des Etats-Unis) composant la Western Task Force, lors de l’opération Torch (novembre 1942).



De par ses gravures on retrace son parcours de l’Angleterre à l’Afrique du nord, en passant par la Sicile, l’Italie et la France.
Ce quart fut récupéré quelques jours après la libération de Colmar en février 1945 et conservé précieusement tout au long de sa vie, par Robert WIEDERHIRN qui avait 11 ans a l’époque.

Nous remercions sa veuve de nous l’avoir confié pour en prendre le plus grand soin afin de perpétuer la mémoire de Albert C. GOURE et de son donateur.
Albert C. Goure est décédé le 27 août 1957 à l’âge de 37 ans à Kailua-Kona dans l’état de Hawaii.



Hubert SCHMITT 1926 – 2010

Il est né le 2 mars 1926 à Sainte-Croix-en-Plaine (68).
Son père travaille aux chemins de fer du réseau Alsace-Lorraine.

Quelques jours avant la défaite française en juin 1940, il passe son certificat d’études primaires.
Pendant la période d’annexion de L’Alsace par les nazis il commence un apprentissage de peintre en bâtiment chez M. Muller à Colmar (68). Sa formation est interrompue le 4 octobre 1943 lorsqu’il doit effectuer son service militaire obligatoire dans l’armée allemande (R.A.D.) comme tous les alsaciens-mosellans de son âge…il a 17 ans.

Il effectue le Reicharbeitdienst (R.A.D.)à Dieburg, qui se trouve à 100kms à l’Est de Darmstadt en Hessen (Allemagne). Avec ses camarades d’infortune, ils logent dans des baraquements en bois (100 alsaciens avec 100 allemands par baraquement). Durant 3 mois, ils sont soumis à un entrainement intensif, brutal et mis sous pression en permanence. Ils ne se déplacent qu’au pas de course, le ventre toujours creux. Lors de nombreuses alertes aériennes (bombardements des villes allemandes par l’aviation alliée), ils doivent se mettre à l’abri dans un bunker caché en pleine forêt. Après la fin des bombardements, ils sont réquisitionnés pour fouiller et déblayer les décombres en ville. Hubert Schmitt se souvient que près de son camp d’entrainement se trouvait une usine souterraine qui fabriquait des munitions. Il y avait de nombreux prisonniers français et polonais qui y travaillaient.

Au moment de devoir prêter serment au drapeau nazi et au Führer (obligatoire pour tous les alsaciens et mosellans incorporés de force) tous les alsaciens présents font semblant de parler sans qu’aucun son ne sorte de leurs bouches. Pour Noël, les allemands rentrent chez eux pour les fêtes de fin d’année contrairement aux alsaciens qui ne sont « libérés » que le 2 janvier 1944.

Courant du mois de janvier 1944 tous les jeunes alsaciens nés en 1926 sont convoqués par les autorités allemandes au conseil de révision (Musterung). Hubert se rend avec sa convocation, route de Bâle à Colmar, à l’institut François-Xavier où des officiers de la Waffen SS les attentent pour les convaincre de s’engager volontairement dans leur unité. Tous refusent et sans aucune concertation quittent précipitamment la salle sous les jurons des SS. Malgré ce « fait de résistance » spontané, Hubert et ses camarades se retrouvent en gare de Mulhouse le 11 février 1944 avec leur ordre d’incorporation (Gestellungsbefehl) où à lieu leur rassemblement et appel avant leur départ. Toutes leurs valises sont ouvertes et fouillées : l’eau de vie et le vin sont confisqués… « Ca commence bien » dixit Hubert !

NB : la majorité des jeunes alsaciens nés en 1926 ont été « offert » par le GauLeiter Wagner (préfet nazi de Région) à Heinrich Himmler Reichführer de la Waffen SS, d’où leur incorporation forcée dans cette unité tristement célèbre.
Le train se dirige vers le nord et passe devant les gares de Colmar, Sélestat, Strasbourg. A chaque passage de gare alsacienne, nos jeunes incorporés de force entonnent en cœur « la Marseillaise « ou « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ».
Le 14 février 1944, Hubert arrive à Stablack(à 1350kms de chez lui) en Prusse Orientale, dans un énorme camp militaire destiné à la formation des nouvelles recrues. Il touche un uniforme flambant neuf de la Waffen SS…il est atterré !

Il perçoit son livret militaire (Soldbuch) qu’il doit immédiatement signé. A présent il appartient contre son gré à la Division Das Reich, au 9ème Panzer grenadier Regiment « Deutschland ».

Le 20 février 1944 tout le régiment embarque dans des wagons français (40 hommes + 8 chevaux par wagon). Le voyage s’effectue en plein hiver dans des conditions précaires : paille comme seul couchage, repas froid, et un seul petit poële pour réchauffer le wagon. Le train se dirige vers l’ouest, traverse toute l’Allemagne et arrive en France. Hubert et ses camarades échappent au front de l’Est et leur moral remonte même en voyant passer les noms des gares françaises.
Le 1 mai 1944, ils arrivent à Langon (33), puis le lendemain à Bazas (33) où ils vont découvrir que le R.A.D. « c’était de la rigolade ». La discipline est des plus stricte, le repas du midi est maigre pour ces jeunes hommes qui ont besoin de nombreuses calories. Le Drill (l’entrainement) est infernal, les humiliations sont sans fin. Après l’exercice vient l’épreuve journalière de l’appel où avec le même uniforme qui doit être impeccable sous peine de punitions et représailles des plus sévères.
Comme le dit Hubert, son seul réconfort dans cette situation est d’être avec ses amis François Obrecht, Paul Moser et Marcel Sommer qui sont tous les trois originaires de Colmar. Tous les quatre sont dans la 9ème compagnie (Cie) : sur 130 hommes ils sont environs 10% d’alsaciens.

Le 26 mars 1944, ils doivent à nouveau prêter serment au Führer (ils refont semblant) …se rebeller aurait été suicidaire dixit Hubert.
Le 7 avril, ils quittent Bazas et arrivent le 8 à Baziège qui se trouve entre Toulouse et Villefranche de Lauragais.

C’est un endroit hautement stratégique en raison de la ligne de chemin de fer Toulouse-Carcassonne-Narbonne et du canal du Midi qui sont à proximité. Hubert est affecté à l’Etat major du régiment qui se retrouve à 70kms de Montauban puis se déplace à Miremont (31) sur l’axe Toulouse-Pamiers. Toutes les unités de la Division Das Reich stationnent entre l’Atlantique et la Méditerranée, à proximité d’une voie ferrée afin d’être rapidement projetée d’une côte à l’autre en fonction du ou des débarquements alliés à venir.
Hubert reçoit régulièrement du courrier de ses parents grâce à la Feldpost allemande. Les militaires n’ont pas le droit d’indiquer à leur famille où ils se trouvent mais Hubert a mis en place avant son départ un « code » avec ses parents afin qu’ils sachent où il stationne : le premier caractère de chaque ligne (en les associant) leur indique l’endroit d’où leur fils leur écrit. Ses parents sont « rassurés » de savoir qu’il est en France et non en Russie.

Hubert nous raconte que les civils français qu’il rencontre sont extrêmement aimables et coopératifs avec lui quand ils savent qu’il est alsacien. Ils font ensemble du troc comme par exemple des cigarettes contre des œufs ou du lard.
Suite au débarquement des Alliés en Normandie, le 6 juin 1944, de nombreux incorporés de force alsaciens ou mosellans en profitent pour déserter sur ce nouveau front. C’est pourquoi les cadres de la Das Reich mettent régulièrement en garde tous les incorporés de force qui pensent en faire de même et leur rappellent que s’ils sont repris ils seront immédiatement fusillés et leurs familles en paieront les conséquences.
A cette même période Hubert échappe au tatouage de son groupe sanguin sous son bras gauche (pratique propre à la Waffen SS) car le jour prévu à cet effet, il doit servir d’interprète à Toulouse.
A la mi-juin l’unité d’Hubert est engagée contre la résistance française dans la région de Carcassonne…par chance aucun coup de fusil n’est tiré.

Les unités de la Das Reich commencent à faire mouvement vers la Normandie pour contrer les troupes alliées qui débarquent sur les plages normandes. Les 1er et 2ème régiment partent en premiers et pour une compagnie d’entre eux commet le massacre d’Oradour-sur-Glane. Le 3ème (régiment « Deutschland) celui d’Hubert ne fait mouvement qu’à partir du 30 juin 1944. Hubert effectue le trajet principalement en Kubelwagen. Ils roulent la nuit, feux éteints et le jour reste sous le couvert des forêts. Malgré ces précautions ils sont mitraillés par les « JABO » (Chasseurs-Bombardiers) à trois reprises.

Le 5 juillet 1944, ils sont dans le sud du Cotentin et sont immédiatement engagés au Plessis-Lastelle (côtes 111,113&113) qui se trouve entre la-Haye-du-Puit et Carentan dans le département de la Manche (50). Les attaques et contre-attaques se succèdent. Terrés dans leur trou individuel, ils subissent un bombardement incessant. Le 8 juillet 1944, son ami Schneider d’Osenbach (68) est tué à moins de 5 mètres de lui… ce fut un choc terrible pour Hubert. Après 3 jours et 3 nuits de combats ininterrompus sur les 130 hommes de la compagnie il ne reste plus qu’une quinzaine de soldats valides. 5 de ses camarades alsaciens (dont Moser et Obrecht) sont blessés.

Le 12 juillet au matin, les américains passent à l’attaque : le voisin d’Hubert est tué. Un obus explose à côté de lui, il bascule dans la boue du marais qui menace de l’engloutir mais par chance une racine providentielle permet à Hubert de s’appuyer dessus et de s’extraire du cloaque. A 9h Hubert est blessé par une balle qui traverse son bras gauche et par 2 éclats d’obus qui se logent sous son omoplate, non loin de sa colonne vertébrale. Par chance, il est déjà vers 10h, sous la tente du poste de secours principal (Hauptverbandsplatz) et pris en charge. A 20h il est installé dans un train sanitaire près du Mans dans la Sarthe. Le 13 juillet, le train passe par Bourges, Dijon (en ayant soigneusement évité Paris). Il circule la nuit, à faible allure, mais il est pris pour cible à plusieurs reprises par l’aviation alliée malgré les nombreuses croix rouges peintes sur les wagons.

Le 23 juillet 1944, le train entre en gare de Mulhouse (68) et s’y arrête. C’est une heureuse surprise pour Hubert, qui interpelle un cheminot à qui il raconte que son père est pointeur—releveur à la gare de Colmar. Cinq minutes plus tard il parle par téléphone à son père…il en a les larmes aux yeux.
A 14h, Hubert est débarqué du train à Colmar (68) et est transporté à l’hôpital militaire Baur. Le soir même il est acheminé jusqu’au Reservelazarette Marbach qui était un préventorium avant-guerre de la congrégation Sainte Camille, qui se situe au-dessus du village de Voegtlinshoffen (68) et qui accueille une cinquantaine de soldats allemands en convalescence…Hubert est à 10kms à vol d’oiseau de chez lui.

Le 1er aout 1944, il est autorisé à quitter Marbach et loger chez ses parents, mais il doit y retourner deux fois par semaine pour refaire ses pansements (Ambulant behandelt). Malheureusement pour lui, à peine remis de ses blessures, il reçoit l’ordre, le 29 août, de rejoindre la compagnie de convalescence(Genesungskompanie) qui se trouve à Prague en Tchécoslovaquie. Il y arrive le 31 août et il réussit à obtenir une permission de convalescence (Fenesungsurlaub) du 6 au 21 septembre (ce qui était exceptionnel à l’époque pour un alsacien afin d’éviter toute désertion et en sachant que les troupes franco-américaines sont aux portes des Vosges et de Belfort), et il refait le trajet en sens inverse pour revenir à Sainte-Croix-en-Plaine. C’est lors de cette permission qu’Hubert envisage de ne pas retourner au front, avec l’aide de son oncle Baptite Vonthron de Merxheim, qui au péril de sa vie est d’accord pour le cacher. Mais alors qu’Hubert se trouve au restaurant Haen de Herrlisheim (68), la Feldgendarmerie débarque et arrête l’incorporé de force Birgaentzlé car sa permission était finie depuis 8 jours et qu’il n’était pas retourné dans son unité. Cette interpellation musclée refroidit prestement les ardeurs d’Hubert dans son projet de désertion et par peur de représailles envers ses parents l’abandonne. Il quitte son village natal pour rejoindre Prague avec deux jours de retard, ce qui est très grave et le met dans une situation délicate. En chemin, il est arrêté dans un café à Erfurt (Thuringe) par la Feldgendarmerie qui le convoie manu militari jusqu’à sa ville de destination où il arrive le 23 septembre 1944.
Il est jugé et condamné par un tribunal militaire à un sévère rappel à l’ordre pour retour tardif de permission avec comme conséquence immédiate d’1 an sans aucune permission et 2 ans de blocage de son avancement…il s’en tire bien par rapport à d’autres dont la sanction fut des plus terrible.
Le 13 octobre 1944, on lui remet en main propre sa condamnation et il est muté le lendemain dans la Marschkompanie de Pragues-Russin. Le 20 octobre, il retourne dans son ancienne compagnie, la 9ème Cie SS « D » et arrive le 9 novembre dans le massif de l’Eifel (Rhénanie) où elle stationne. Pendant 3 semaines les hommes de cette compagnie logent dans des écoles ou hangars et subissent un entrainement intensif.
Dans la nuit du 22 au 23 novembre 1944, l’unité se rapproche de la frontière des Ardennes Belges. Le 1 décembre, elle se trouve au nord du Luxembourg et le 15 décembre les officiers annoncent à Hubert et les autres soldats, qu’une grande et décisive offensive se prépare et qu’ils passeront Noël…à Paris !!!

Le 16 décembre, Hubert entend le bruit typique des canons…c’est le début de l’offensive. Il se souvient lors de son avancée vers le front avoir vu de nombreuses carcasses de char américains Sherman.
Le 23 décembre 1944, la compagnie d’Hubert est au contact des américains près de Saint-Hubert (à 25kms à l’ouest de Bastogne) où il passe un triste jour de Noël, dans une tranchée en haut d’une colline avec une neige abondante qui tombe.
Le 3 janvier 1945, l’armée américaine contre-attaque avec l’aide de son artillerie qui déclenche un déluge de feu et cause de nombreuses pertes, en particulier les obus de mortier, dans les rangs de la compagnie. Hubert se fait le plus petit possible dans son trou individuel lorsqu’un char Sherman le dépasse et que 6 soldats américains braquent leurs fusils sur sa personne et lui ordonnent d’en sortir en criant « HANDS UP !!! ». A peine sorti de son trou l’un des 6 soldats sort son poignard, se dirige vers lui…pour découper sur sa manche l’insigne de la Waffen SS et qui va très certainement le conserver comme trophée de guerre. Il est emmené à l’arrière sous bonne escorte pour être interrogé. On lui confisque toutes ses affaires, même son rosaire qu’il gardait précieusement. Il sort un petit drapeau tricolore sans qu’il y ai une réaction de la part de son interrogateur qui poursuit ses questions en allemand jusqu’à ce que Hubert lui répète qu’il est alsacien…qu’il est français ! L’officier continue alors à lui poser des questions en français et en le ménageant davantage. Hubert apprend par la suite que les américains recherchent des soldats SS ayant fusillés des prisonniers.
Hubert entame une longue marche à pied vers Namur, avec la colonne de prisonniers allemands dont il fait parti. Arrivé à Namur ils montent tous dans des camions GMC. Après avoir mangé et passé la nuit sur un sol bétonné dans un hangar ils repartent sous la furia de civils belges qui leur crachent dessus. Serrés comme des sardines, d’après le récit d’Hubert, ils sont évacués de Belgique vers un énorme camp de prisonniers qui se trouve en France entre Soissons et Compiègne. Ils sont des milliers à loger sous tentes, couchés à même le sol, sans chauffage en plein hiver et 40 cm de neige…mais Hubert est en vie !

Les américains regroupent les prisonniers par nationalité. Ils sont environs 130 alsaciens dont le seul fait de se retrouver à présent ensemble leur remonte le moral. Hubert se souvient de la faim qui le tenaille (il a 18 ans) car pendant 3 semaines il ne reçoit (comme tous les prisonniers) rien à manger et le peu d’eau qu’il se procure c’est en faisant fondre la neige entre ses mains. Tous les prisonniers ont une terrible dysenterie sans possibilité de se soigner et se laver. Après ces 3 semaines, les alsaciens sont transférés aux autorités françaises. Fin janvier ils arrivent dans une caserne à Laon.
Hubert nous raconte : « C’est en arrivant à pied à l’entrée de la caserne que j’ai vécu le plus grand bonheur de ces derniers mois. A l’instant de passer la sentinelle du poste de garde, un soldat jette son fusil à terre, se précipite sur moi et m’embrasse avec fougue…je le reconnais enfin, c’est mon ami d’enfance Georges Vonthron de Sainte-Croix-en-Plaine, né en 1926 comme moi, et incorporé de force dans la Waffen SS avec moi. Il se trouvait dans une autre unité dans le sud de la France et il avait eu le courage de déserter. Il avait été accueilli par des gens du maquis, il a eu beaucoup de chance. Plus tard il est resté sous l’uniforme français comme gardien de prisonniers. Quelle émotion ! Quelle Chance ! »

Par la suite Georges apprend à Hubert qu’une partie de l’Alsace est toujours aux mains des nazis mais que sa libération est proche.
A Laon, Hubert et ses camarades sont désinfectés, lavés, nourris et soignés.
Le 10 février 1945, lendemain de la réduction définitive de la poche de Colmar, Hubert passe devant une commission militaire qui examine minutieusement son parcours dans l’armée allemande afin de s’assurer qu’il était bien incorporé de force et non volontaire.
Le jour même il est autorisé à quitter la caserne et rentrer chez lui en Alsace. Avec ses amis d’infortune il est hébergé au centre d’accueil pour réfugiés de Paris-Pantin où ils mangent bien à leur faim. La vie est belle, ils sont vivants, « en bonne santé » et à Paris.
Le 27 février 1945, il prend un train gare de l’Est et roule jusqu’à Belfort (c’est le Terminus) car tous les ponts et voies ferrées sont détruits en Alsace (aucun train ne peut y circuler). Il fait alors du stop et monte dans un GMC qui ramène des permissionnaires français dans leurs unités stationnées en Alsace. Il règne dans le GMC une ambiance folle. Le camion passe par Cernay et dépose Hubert à Obermorschwihr. De là il marche avec Joseph Muller de Logelheim et son copain Georges Vonthron jusqu’à Herrlisheim où un restaurateur offre gracieusement à chacun une bière.
Quand Hubert arrive chez ses parents c’est une « explosion » de joie et de larmes pour ces retrouvailles inespérées…tous sont vivants et en bonne santé !

Le 7 juillet 1945, Hubert et ses amis sont convoqués à la caserne Lefèvre de Mulhouse. La sécurité militaire revérifie leurs dépositions antérieures et leur fait passer une visite médicale. C’est lors de cette visite qu’un des médecins découvre la blessure par balle sous le bras gauche d’Hubert et le suspecte immédiatement d’avoir voulu « effacer » le tatouage de la waffen ss. Tous rentrent chez eux en fin de journée sauf Hubert qui passe la nuit dans une chambre de la caserne fermée à clé. Prévenu aussitôt par ses amis, son père accompagné du chef des F.F.I. de Sainte-Croix-en-Plaine et futur maire de la commune (Marcel Mansion de 1965 à 1973) arrivent le lendemain à Mulhouse pour le disculper de tout soupçon et le « blanchir » définitivement.
Le cauchemar est enfin terminé pour Hubert, qui peut à présent reprendre une vie normale, de créer son entreprise de peinture en bâtiment (qui existe toujours sous la dénomination de « Peintures Schmitt Hubert et Fils »), de se marier et fonder une famille et vivre heureux en Alsace.
Toutefois il ne peut s’empêcher de penser à tous ses compagnons d’infortune, alsaciens et mosellans, qui en pleine jeunesse ont été sacrifiés pour une cause qui n’était pas la leur.
Hubert Schmitt, dans son témoignage de 2004, dans le livre d’André Hugel qui s’appelle « Jeunesse d’Alsace et Wehrmacht, parlons-en, même si cela dérange », termine par ses quelques lignes :
‘’ Un grand espoir m’anime, celui de voir qu’enfin nos deux voisins sont devenus frères, unis dans une même volonté de paix. Le jour ou mes frères de l’intérieur (français des autres régions) comprendront ce que nous avons enduré de 1940 à 1945, sera le plus beau jour de ma vie ».
Hubert Schmitt décède à l’âge de 84 ans, le 27 mars 2010 à Colmar.
Par ce témoignage nous rendons hommage à Hubert Schmitt et à tous les incorporés de force afin de perpétuer leur Mémoire, en espérant que cela ne se reproduise plus jamais.
Nous remercions très sincèrement ses fils et sa famille pour le don des affaires personnelles d’Hubert Schmitt afin de pouvoir vous les présenter et partager son histoire au plus grand nombre.



James E. Carmichael 1924 – 2020

Un quart de gourde US en alu personnalisé avec des gravures découvert sur Turckheim par un adolescent d’une quinzaine d’années dans les années 80…
Après de longues recherches il vient tout juste de nous révéler le nom de celui qui l’a gravé pendant la seconde guerre mondiale.
James « Jim » E. Carmichael est né le 8 février 1924 à Rockville dans l’Indiana, il était l’un des 10 enfants d’Elonzo Taylor et May (Gibson) Carmichael.
Il est incorporé dans l’armée américaine à Parke dans l’Indiana le 1er Avril 1943 avec le matricule 35140006 (laundry C0006).
Tout au long de la guerre il sert dans le Medical Detachment du 112th Infantry Regiment de la 28th Infantry Division, qui participe à la libération de Turckheim durant les premiers jours de Février 1945.

Il quitte l’armée au rang de Private First Class le 20 Octobre 1945.
Après la guerre il travaille toute sa vie en tant que soudeur; d’abord pendant plus de 20 ans pour l’entreprise Schmidt de Denver dans le Colorado puis les 20 dernières années dans son Indiana natal, à Paragon pour JW Jones & Company.
Il était passionné par la nature, la pêche et aimait tout particulièrement la musique.
D’après son avis de décès, quelques jours avant de nous quitter il jouait encore du violon pour ses amis et sa famille.
Il s’est éteint le 23 avril 2020 à Martinsville dans l’Indiana.
Grâce à son quart nous nous souvenons de son histoire et de celle de ses camarades venus nous libérer du joug nazi.
Ils resteront gravés à jamais dans notre mémoire collective.
Merci à David pour ses recherches.
Inscriptions face avant :
ANNA MAE
PVT JIM 35140006
INDIANAPLOIS
INDIANA
Inscriptions côté droit :
JOX WILM
ANITA BETTY
LAVETA BUD
ZETTA MARY
HELEN JOE
TONY JR.
Inscriptions face arrière:
ETO
Inscriptions côté gauche :
« anna mae » gravé dans un cœur traversé par une flèche
En diagonale en grand « anna mae » et juste dessous « Jim »
Inscriptions du dessous :
James
35140006





