Tank destroyer M10 « Eylau », 11ème RCA.

Tank destroyer M10 français « Eylau », du 2ème escadron du 11ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (11ème RCA), détruit à 16h15 le 17 décembre 1944 à KIENTZHEIM (68) par un char allemand Panzer V « Panther » qui l’incendie.

Photo E.C.P.A.D

Le Maréchal des Logis COLLIN et le Chasseur MARTINEZ sont tués, le chasseur DESTREMONT est blessé aux jambes.

Equipage :
Chef de char : Maréchal des Logis chef JUNG Joseph
Tireur : COLLIN Albert
Pilote : DESTREMONT André
Aide-pilote : MARTINEZ André
Radio-chargeur :  MARTINI Georges

Le M10 était un chasseur de char armé d’un canon M7 de 76,2mm (54 obus) et d’une mitrailleuse Browning calibre 50 (12,7mm-1300 coups).

Principales caractéristiques :

Fabrication à 6406 exemplaires.

Equipage de 5 hommes (Chef de char, pilote, copilote, tireur, chargeur).

Longueur 6,83 m (avec canon) ou 5,97 m (sans canon).

Largeur de 3,05m et Hauteur de 2,57m.

Poids : 30 tonnes.

source : http://www.chars-francais.net/2015/index.php/classement-individuel/m10-tank-destroyer?task=view&id=1140 – internet.

Endroit actuel où la photo du TD M10 « Eylau » a été prise et où se trouvait la gare de Kientzheim en 1945.

Jagdpanther ausf.G2 n°321, 3./Schwere Panzerjäger-Abteilung 654.

Jagdpanther ausf.G2 de la 3./Schwere Panzerjäger-Abteilung 654 du Feldwebel Carstens
abandonné lors des combats de Riedwihr (68), suite à un tir de mortier qui a endommagé le bloc moteur et immobilisé ainsi le mastodonte d’acier.

Produit à 392 exemplaires, il est un redoutable chasseur de char armé d’un puissant canon de 8,8cm Pak 43/3 L/71 (55 à 60 obus) et 1 mitrailleuse MG34 (7,92mm – 3000 cartouches) .

Il pouvait détruire n’importe quel blindé français ou américain sur le front d’Europe de l’ouest.

Photo prise en mars 1945 – collection Schmitt/Obenheim.

Principales caractéristiques :

Fabrication à 415 exemplaires (variantes G1 & G2).

Equipage de 5 hommes (Chef de char, pilote, tireur, chargeur, radio-opérateur).

Longueur 9,87 m (avec canon) ou 6,87 m (sans canon).

Largeur de 3,42m et Hauteur de 2,72m.

Poids : 45,5 tonnes.

Moteur v12 Maybach HL230 P30 à refroidissement liquide de 23,1 litres de cylindrée de 690 Ch (515Kw).

Sources : « The combat history of Schwere Panzer Abteilung 654 de karlheinz Münch – internet.

Panzer V Ausf. G « Panther » n° 420, Panzerbrigade 106 « Feldherrnhalle »

Panzer V Ausf. G « Panther » de la Panzerbrigade 106 « Feldherrnhalle » détruit à « la Place » (commune de Labaroche) le 22 décembre 1944 par les chars Sherman M4A4 « Leopard » n°27 et « Laon » n°24 du 2e escadron du 1er Cuir.

Avant d’être touché par les chars français, il avait lui-même détruit le char Sherman M4A4 « L’Aspic II » du 1er Cuir.

Pour la petite histoire l’équipage du char allemand fut retrouvé, par hasard, dans une cave du village par les hommes du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens (1er RTA) envoyés en reconnaissance, et qui suite à un « déluge » de l’artillerie allemande s’y était également réfugiés.

Photos souvenirs prises après-guerre à l’endroit même où il a été détruit le 22/12/1944 – collection privée.

Principales caractéristiques :

Fabrication à 2950 exemplaires.

Armement : canon KwK 42 de 75 mm (82 obus) et 2 mitrailleuses MG 34 de 7,92mm (4200 cartouches).

Equipage de 5 hommes (chef de char, pilote, radio-mitrailleur, tireur et chargeur).

Longueur 8,86 m (avec canon) ou 6,87 m (sans canon).

Largeur de 3,42 m et Hauteur de 3,1 m.

Poids : 45 tonnes.

Moteur : Maybach HL 230 P30(700ch) – consommation 3 litres au kilomètre.

sources : « 50ème anniversaire de la Libération de Labaroche » – site chars français – collection privée – internet.

Sherman M4A4 n°6 « Renard »

SHERMAN M4 A4

Le modèle M4 A4 a été fabriqué à 7500 exemplaires entre juin 1942 et août 1943 par « Detroit Tank Arsenal « (filiale de Chrysler à Détroit) dans le Michigan qui fut le plus gros fabriquant de chars Sherman pendant la seconde guerre mondiale (18 000 sur les 50 000 exemplaires).

Caractéristiques :

Equipage : 5 (1 chef de char – 1 tireur – 1 radio – 1 pilote – 1 aide-pilote).

Longueur : 6,06 mètres

Largeur : 2,62 mètres

Hauteur : 2,85 mètres

Poids : 30 tonnes dont 4 pour la tourelle.

Armement : 1 canon de 75mm, 2 mitrailleuses de calibre 30 (7,62mm) et 1 mitrailleuse calibre 50 (12,7mm).

Moteur : Chrysler type Multibank A57 de 525 chevaux.

L’histoire du char « RENARD »… n°420243…du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique.

Le char Sherman « RENARD » (pour l’homme de lettre Jules Renard 1864-1901) fait partie des chars de commandement du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique (1er RCA) regroupés dans un peloton de 4 chars dont le REGNAULT (pour le physicien Victor Regnault 1810-1876) , le RENAUDOT (pour le médecin-journaliste Théophraste Renaudot 1586 – 1653). Ce peloton était le plus souvent en renfort du 2ème escadron.

Parti d’Oran (Algérie) sur le Landing Ship Transport (LST ) 907 de l’US Navy le 1er RCA débarque à Sainte-Maxime, se regroupe à Salon de Provence et rejoint le secteur de Besançon par voie ferrée (stationne à Port d’Atelier en haute Saône).

Le baptême du feu du « Renard » à lieu le 14 novembre 1944 près de l’Ile-sur-le-Doubs. Il combat dans la forêt de Dampierre et entre dans Montbéliard le 17 novembre 1944. Il prend part au combat de Granvillards avant d’arriver en Alsace où il est engagé : à Seppois-le-Haut, Bernwiller, Guewennatten, avant d’établir la liaison avec les troupes venant de Masevaux.

Photo du Sherman M4A4 « Renard » avec son équipage prise à Montbéliard en novembre 1944 – source : http://www.chars-francais.net/2015/index.php/classement-individuel/m-4-sherman?task=view&id=1043

Le Combat Command 5 (CC5) dont fait partie le 1er RCA, quitte Traubach-le-haut le 14 décembre 1944 pour rejoindre Arnould (il passe par Belfort, Lure, Epinal, St-Dié).

Le 16  décembre 1944 le « Renard » arrive au collet de Riquewihr (le Lt de Roux devient chef de char à Riquewihr), plonge sur Kientzheim et prend position derrière la maison ADAM Charles où il s’embourbe. A peine dépanné, il prend comme cible un panzer V « Panther » qui est camouflé près de l’immeuble de KUEHN Charles et qui venait de détruire le Tank Destroyer M10 « Eylau » du 11ème RCA près de la gare.

Après un échange de tir le char allemand se replie sur Kaysersberg. Quant au « Renard » il passe la nuit à l’abri du mur de clôture du parc du château. L’équipage dort à même le sol, sur le trottoir, rassuré par la présence de la Légion Etrangère qui veille.

Le 18 décembre le « Renard » remonte la Grand’Rue, le sous-groupe Bourgin est massé sur la place de la Porte Haute…l’attaque de Kaysersberg commence par un tir de barrage de l’artillerie postée au sud de Riquewihr. Source : d’après le récit d’Auguste PROUX).

La composition de l’équipage du « Renard » le 18 décembre 1944 lors de l’attaque de Kaysersberg  est la suivante :

L’Adjudant Henri BARBANTON, chef de char qui remplace le Lt de ROUX appelé à d’autres fonctions suite au décès du Lt DUTILH).

Le tireur, brigadier Auguste PROUX.

Le pilote, chasseur de 1ère classe André SOUBEYRAN

L’aide-pilote, chasseur DEGRES.

Le chargeur, chasseur CHAILLET LEGER.

Le 18 décembre 1944 le 2ème escadron du 1er RCA renforcé par le peloton Valettes du 4ème escadron et d’une section du RMLE s’élancent à l’attaque de l’entrée Est de Kaysersberg vers 9h du matin.

Le peloton du Lieutenant de Roux est en tête du dispositif de 4 chars et s’engage sur le chemin dans les vignes appelé « Bari-way » avec en deuxième position le char « Renard ».

A la hauteur de la vigne de Jean-Paul SICK le chemin en terre s’effondre sous le poids des blindés. Le char de tête est immobilisé et immédiatement atteint par le tir d’un panzer V « Panther » embusqué derrière le barrage antichar à la sortie Est de Kaysersberg (au niveau de la poste actuellement).

La situation du « Renard » n’est guère meilleure car le mur de soutènement haut de 2 mètres a cédé et le char a glissé dans les vignes en contrebas. Malgré cette position inconfortable il tire sur le char allemand qui riposte violemment et le touche…le « Renard » est en feu !

Photo prise à l’automne 1945 où le char Renard fut immobilisé dans les vignes du Schlossberg en contrebas du chemin dit « Bari-way » – collection Gérard Seisser.

Le brigadier PROUX décide de rester dans le char malgré le risque imminent d’explosion et continue à tirer avec une faible chance de détruire le « Panther » vu l’épaisseur de son blindage (les obus de 75mm du Sherman ne peuvent pas percer le blindage frontal de ce type de char). Le reste de l’équipage décide de poursuivre le combat à pied.

Croquis effectué en juillet 1989 par André Soubeyran, ancien pilote du char Renard – « Le char Renard – sherman M4A4 » de la société d’histoire de Kientzheim de 1989.

Touché par plusieurs obus, sans grand dommage, le char allemand continue à tirer.

Par chance un obus tiré par le brigadier PROUX va ricocher sur la partie inférieure du masque du canon du panzer et transpercer le tourelleau du chef de char allemand et le tue sur le coup : le reste de l’équipage abandonne alors le Panther et se réfugie dans la cave de la poste où l’équipage du « Renard » les fera prisonniers.

Durant ce combat deux autres chars français arrivant par la route principale seront détruits : le « FAYOLLE » et « FAIDHERBE ».

Photo prise après-guerre (premier emplacement commémoratif) – collection J.Miclo.

Le char allemand est toujours opérationnel et est récupéré par l’escadron d’Avout du 1er RCA qui le rebaptise « KAYSERSBERG », du nom de la ville tout juste libérée.

Photo prise à Bar (67) – ecpa.

Il ne sera pas engagé au combat mais sera utilisé occasionnellement comme dépanneuse (sans parler des difficultés à circuler avec un véhicule ennemi de ce type en pleine bataille de libération de la poche de Colmar).

Photo prise à Bar (67) – ecpa.

Il sera abandonné (panne moteur) dans le secteur de Lauterbourg le 4 avril 1945 lors du franchissement du Rhin par le 1er RCA.

C’est en novembre 1962 que le char « RENARD » est remis en état par une équipe dirigé par le Capitaine Léon BERRIER , (ancien combattant du 1er RCA) alors en poste au 8ème régiment de Hussards qui était stationné à Colmar. Il est installé à son emplacement actuel, à la sortie Ouest de Kientzheim.

Lors de la cérémonie du 6 février 1966 le Général Schlesser au cours de son discours, dira que le char « RENARD » est « le monument à la gloire de la 5ème Division Blindée » !

En accord avec les autorités civiles et militaires les anciens de la 5ème DB décident de se retrouver chaque année pour une cérémonie du souvenir le 17 décembre… ce qu’ils feront à partir de décembre 1966 jusqu’à la disparition des derniers libérateurs.

sources : « Le char Renard – sherman M4A4 » de la société d’histoire de Kientzheim de 1989 – internet – collection privée.

En plus du « Panther » le 1er RCA a également récupéré un Panzer IV en parfait été de marche – photo prise à Bar (67) – ecpa.

Charles DEUVE 1921 – 2013

Claude PINOTEAU 1925 – 2012

Pistolet Colt M1911 calibre 45 avec son holster pistol M1916 en cuir, utilisé lors ces combats de la poche de Colmar fin 1944, début 1945 par Claude Pinoteau (don au Musée Mémorial).

Claude Pinoteau est né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt

A la libération de Paris le 25 août 1944 Claude Pinoteau (18 ans) rejoint le Bataillon Hémon avec son frère jack : « nous n’étions que des mômes de 16 à 18 ans mais on en voulait, on en avait assez de l’occupation allemande et du nazisme »

Claude Pïnoteau avec son groupe du Bataillon Hémon.

Pour lui c’était un devoir de se battre. Lors d’une de ses visites au Musée Mémorial il avait déclaré : « on voulait libérer la France, pour nous c’était un impératif! ».

En 2008 il nous raconte avec humour les manoeuvres improvisées avec ses copains dans le bois de Boulogne : « j’ai « tiré » plusieurs fois sur un collègue mais il refusait de jouer le mort, je lui ai alors lancé une grenade offensive mais au moment où elle a éclatée mon adjudant-chef a crié « cessez-le-feu »…cela m’a valu 8 jours de trou. J’ai fait 2 jours dans une sorte de box à chevaux, dans l’immeuble que nous occupions à Neuilly, qui nous servait de casernement. Un matin, à 2h on nous réveille, rassemble et donne à chacun un sac à dos… »En avant Marche »! Nous étions bien embêtés car le sac à dos n’avait pas de bretelle et nous devions nous débrouiller avec nos ceintures. Toute une colonne de jeeps du 1er Régiment de Chasseurs parachutistes (1er RCP) était venue nous chercher pour nous emmener à Lons-le-Saulnier (nous avons voyagé toute la nuit) où stationnait le régiment. »

Portrait de Claude Pinoteau lorsqu’il était au 1er RCP (on reconnait l’insigne du « charognard » de l’armée de l’air fixé sur son calot).

« Après avoir sélectionné les plus « anciens » des gamins que nous étions nous avons reçu des sacs avec des tenues neuves. Puis nous avons reçu un entraînement intensif (gymnastique, études théoriques et démontage d’armes, manoeuvres…). Une nuit de manoeuvre nous devions nous laisser glisser le long d’une voie de chemin de fer mais il faisait si noire que l’on ne voyait rien. Je me suis lancé en premier et suis mal retombé sur une plaque en béton…luxation de la cheville, béquilles et confiné pendant 3 semaines. Quelle fût ma déception de voir mes camarades partir au front, sans moi, pendant ma convalescence « 

« Trop impatient de les rejoindre j’ai réussi à monter dans un dodge de dépannage qui m’a emmené en Alsace pour les retrouver à Erstein (67) où j’ai vraiment réalisé ce qu’était la guerre. Je me souviens du bruit en approchant du front : on entendait des bruits sourds au loin, puis il s’intensifiaient et plus on approchait plus on distinguait les détonations et les tirs des armes automatiques. Nous étions conscients de la mort mais on avait confiance en nous et surtout on voulait se battre. »

Claude Pinoteau a connu le baptême du feu en Alsace, à Friesenheim dans le secteur de Benfeld en décembre 1944.

Friesenheim(67) décembre 1944.

Malgré la guerre, Claude Pinoteau nous raconte une anecdote cocasse qui lui arrive dans le secteur d’Erstein :  » je fais la connaissance d’une fermière et lui demande de remplir mon bidon (de snaps) de lait car lorsque j’étais enfant j’adorai le lait-grenadine (pendant la guerre le lait à Paris était rare). A peine rempli nous sommes tout de suite repartis au bord du Rhin où les tirs arrivaient de tous les côtés. Mon camarades m’a demandé de lui passer ma gourde de snaps et il a aussitôt recraché le lait qu’elle contenait ».

« Par la suite l’infirmier-brancardier s’est fait tué et il fallait le remplacer. Ayant été scout j’ai été désigné d’office. Un passage en revue rapide des différents instruments médicaux et j’ai dû assumer ce poste. Dans les cas très graves on a toujours une énergie qu’on ignore, un sang-froid extraordinaire. J’ai été confronté à des blessures sévères mais j’ai trouvé la force car j’avais pour mission de sauver mes camarades. »

Les combats de Jebsheim du 26 au 29 janvier 1945 sont terribles, nuits et jours on se bat de maison en maison sous un déluge de feu et d’acier. Claude Pinoteau nous a raconté les embuscades déjouées des allemands, leur système de camouflage dans la neige. Pour lui le poste de 1er secours improvisé dans une ferme était un enfer car l’arrivée des blessés ne s’arrêtait pas :  » on entassait les morts dehors et la neige les recouvrait pendant la nuit »…des souvenirs d’horreur et douloureux pour Claude Pinoteau avec la perte de nombreux camarades.

En 1948 il débute comme accessoiriste et régisseur puis devient assistant réalisateur cinématographique. En 1973 il réalise son premier long-métrage. Réalisateur à succès (Le Silencieux, La Gigle, La boum, L’étudiante entre autres), il tourne en 1991 un film autobiographique « La neige et le feu » où il évoque ce qu’il a vécu lorsqu’il était au 1er RCP et qui a fortement marqué son adolescence ainsi que toute une génération.

Il décède le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine dans sa 88ème année.

André CORTES 1927 – 2019

André CORTES est né le 10 avril 1927 à Alger (Algérie).

Après le débarquement Alliés du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord, cet « enfant de Bab-el-Oued » s’engage à 16 ans à l’école de cavalerie de Hussein Dey où il obtient son permis de conduire et un brevet d’opérateur radio.

Désireux de combattre ardemment il s’engage début 1944 au 1er Régiment de Chasseurs parachutistes (1er RCP) mais où il se voit seulement proposer un poste administratif en raison de sa mauvaise vue.

Insigne du Bataillon de Choc – Musée Mémorial des combats de la poche de Colmar.

Que cela ne tienne, il résilie alors son contrat et se dirige vers Staouéli en avril 1944 pour s’engager au C.OS du Bataillon de Choc, où il suit l’entrainement très sélectif et exigeant des commandos de choc. Il effectué 4 sauts en parachute le 20 juin 1944.

Il quitte Alger pour la Corse le 4 août 1944 à bord du « VILLE D’AJACCIO » et rejoint à Cuttoli le Bataillon de Choc qui est dans l’attente du futur débarquement de Provence du 15 août 1944. Il est affecté à la 4ème compagnie, 1ère section, 3ème groupe.

Il connait son baptême du feu après avoir débarqué de Provence  le 20 août, lors des combats de la Poudrière de Toulon du 22 août 1944; il a 17 ans.

Il participe à toute la campagne de libération de la France :

…Dijon, 18 septembre 1944, André Cortès avec Jean-Louis Fau…

…notamment les durs combats de Haute-Saône, des Vosges (côte 820, Servance)…où il obtient sa première citation :

Sa première citation à l’ordre du Bataillon (Régiment).

Le 4 octobre 1944, sur la côte 820, au petit matin André Cortès et sa section se lance à l’assaut d’une colline détrempée sous une pluie permanente. Au-dessus d’eux les soldats allemands lourdement armé dans des positions bien préparées les attendent de pied ferme. Sur les onze hommes du groupe d’André, cinq n’en reviendront pas : le Lieutenant Eugène Durieux, le caporal François Delpont de Vissec, le caporal Georges Schlumberger, les chasseurs Claude Bouisseau et Louis Brecourt…André ne les oubliera jamais!

…et ceux de Belfort et d’Alsace (Masevaux, col du Hundsruck, Jebsheim, Durrenentzen).

Soldats du Bataillon de Choc tués lors des combats de Libération du secteur de Jebsheim(68)
Sa 2ème citation à l’ordre de Bataillon (Régiment) .

…en mars 1945…

Vienne (Isère), mars 1945. André Cortès est le 1er à gauche (debout) – colorisation klm127.

Lors de la campagne d’Allemagne il termine la guerre le 8 mai 1945 au col de l’Arlberg en Autriche, 8 jours après avoir été promu au grade caporal.

Arlberg, mai 1945.

Il est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec 2 citations et de la médaille des blessés.

Nommé sergent le 1 er février 1946, engagé volontaire pour la guerre d’Indochine, il quitte le Bataillon récemment implanté au camp de La Palu près de Bordeaux et passe au 1er Bataillon de Choc S.A.S. d’Extrême-Orient avec lequel il débarque à Saïgon le 23 février 1946.

Il participe aux combats du Laos avec 2 sauts opérationnels sur Vientiane et Luang-Prabang, qui lui permettent d’obtenir le 9 mai 1946 le brevet parachutiste n°10156 (il faut 6 sauts pour l’obtenir).

En 1947 il est frappée d’une kératite à un oeil, qui lui vaut d’être déclaré inapte au combat et transféré à l’Etat-Major des parachutistes coloniaux.

Rapatrié en France le 11 mai 1948 il quitte définitivement l’armée le 1er Février 1949.

Passionné de littérature, particulièrement « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand il trouve un emploi au Café de la Paix à deux pas de l’Opéra dont il sera un spectateur assidu.

En 2015 à Mont-Louis.

Syndicaliste engagé au service des autres, il consacre également toute sa vie à honorer et faire perdurer la Mémoire de ses camarades du Bataillon de Choc, sur les lieux de leurs derniers combats : Toulon, Servance, Belfort, Masevaux, col du Hundsruck, Jebsheim…

Henri Schaub (commando de France) et André Cortès aux cérémonies de Jebsheim en 2013.

Le 20 septembre 2019 à la côte 820, pour le 75ème anniversaire de ce combat où tant de ses camarades et amis sont tombés il semblait inhabituellement « renfermé » dans ses pensées…sans doute savait-il que c’était peut-être l’avant dernière fois qu’il venait en ces lieux…

Servance, 22 septembre 2019.

André Cortès est décédé brusquement le 19 décembre 2019, à 92 ans, alors qu’il prévoyait encore de se rendre aux cérémonies de Jebsheim début 2020.

Des représentants de l’Amicale du Bataillon de Choc, de la SMLH, de Bagherra étaient présent à ses funérailles au père Lachaise pour lui rendre un dernier hommage.

Conformément à ses dernières volontés, pour son dernier voyage, ses cendres furent dispersées sur le champ de bataille de la côte 820 où il repose en paix auprès de ses camarades.

En nous quittant il entre définitivement dans la légende du Bataillon de Choc et rejoint ses valeureux camarades pour l’éternité.

Cher André nous ne vous oublierons pas!

André en 2017 lors de sa dernière visite au Musée Mémorial.

Nous remercions Henri Simorre, passionné par l’histoire du Bataillon de Choc pour les informations et photos mises à disposition pour la rédaction et l’illustration de ce portrait.

André et Henri Simorre une amitié sans faille.

Si l’Histoire du bataillon de Choc vous intéresse : https://1erbataillondechoc.forumactif.com/

Jean VINCENT 1921 – 1982

Hommage à Jean VINCENT et ses camarades du 9ème Régiment de Zouaves…

Jean VINCENT est né le 9 juin 1921 à Dieppe, il est pâtissier lorsque la guerre éclate et comme bon nombre de ses compatriotes français il veut défendre son pays comme l’avais déjà fait auparavant son père lors de la première guerre mondiale, qui fut gazé dans les tranchés et restera diminué le restant de ses jours.

Il prit la décision de combattre le nazisme coûte que coûte, par n’importe quel moyen.

Quitter la France pour l’Angleterre n’étant plus possible avec l’occupation des côtes, il choisit de traverser la France pour rejoindre l’Espagne en compagnie d’une de ces tantes, résistante, qui l’accompagna tout au long de son périple, jusqu’à la frontière espagnole, sans que les parents de Jean Henri le sachent pour ne pas les inquiéter davantage avec ses projets de poursuivre la lutte et rejoindre une unité combattante.

Une fois en Espagne, nous en savons très peu à son sujet car malgré les questions insistantes et répétées de son fils après-guerre il n’a jamais voulu y répondre car « il n’avait fait que ce qu’il devait faire »…on devinera d’après ses états de service le reste de son parcours militaire.

1 Zouaves.

Engagé volontaire provisoire pour 3 ans le 10.04.1941 au titre du 1er Régiment Zouaves sous le matricule numéro 9485 (Contrat définitif le 23.04.1941).

Arrivé au corps et incorporé le 24.05.1941. Il est nommé caporal le 10.04.1941 puis au grade de caporal-chef le 01.01.1943.

Le 1 février 1943 il est affecté au 9ème RMTZ(Régiment Mixte de Tirailleurs et Zouaves).

Nommé le 01.06.1943 au grade de sergent par ordre du régiment n°4 du 8.5.43

Le 08.06.1943 il fait mouvement avec le Bataillon en direction de la Tunisie et passe la frontière algéro-tunisienne le 26 07 1943. Puis Fait mouvement avec le Bataillon en direction de l’Algérie le 22.10.1943 et passe la frontière tuniso-algérienne le 23.10.1943.

Il embarque à Alger le 18.11.1943 à bord du bateau vapeur « Marrakech » pour débarquer à Ajaccio le 21.11.1943.

Son contrat arrive à expiration le 10.04.1944 et est prolongé tacitement à compter du 11.04.1943 en exécution des prescriptions NDS n°46 MAG/CAB du 09.01.1943.

Il embarque à Ajaccio le 16.06.1944 et débarque le 17.06.1944 en Italie.

A partir du 18.06.1944 il se trouve en occupation à Pianosa (île proche de l’île d’Elbe), réembarque le 03.07.1944 pour débarquer à Bastia le 04/07/1944.

Rejoint l’unité. Embarque à Calvi le 11.09.1944 et débarque le 12.09.1944 à Saint-Raphaël.

Il est nommé au grade de sergent-chef le 01.12.1944.

Par ordre du régiment n°40 du 11.12.1944 est dirigé sur le front le 13.11.1944.

Affecté CAC (Commando) par AM n°136/1594/CL du 18.11.1945.

Passe la frontière franco-allemande le 28.03.1945, revient en France et repasse la frontière germano-française le 15.08.1945.

Démobilisé et renvoyé dans ses foyers le 31.10.1945 par l’organe démobilisateur du 9ème Régiment de Zouaves.

Se retire à Bois-Guillaume en Seine inférieure.

Passe dans la 1ère réserve le 01.11.1945 rattachée à la classe de mobilisation de PJ2R en qualité de père de 3 enfants (article 58 loi du 31.03.1927).

Après sa démobilisation et son retour à la vie civile il travaillera dans un grand garage rouennais comme conducteur de dépanneuse poids-lourds. Pour l’anecdote sa « monture » de dépannage était un Ward La France Wrecker M1A1 de l’armée l’américaine et ce jusqu’à sa retraite en 1981, dont il ne profitera guerre longtemps malheureusement puisqu’il est décédé 1 an après, le 18 avril 1982 à Bois-guillaume (76).

Nous remercions chaleureusement son fils Jean-Luc qui est l’un de nos fidèles lecteurs (par la même occasion sa tante Jeanne Vincent et ses grand-parents qui lui ont raconté lorsqu’il était enfant le périple de son papa) pour le partage de ses précieuses photos et documents familiaux qui nous ont permis de lui rendre l’hommage qu’il mérite.

A travers ce portrait nous rendons également hommage à tous ses camarades du 9ème Zouaves qui ont combattu pour libérer la France et pour ceux qui ne sont jamais revenus en faisant le sacrifice ultime de leur vie pour que nous puissions aujourd’hui vivre libre. Ne les oublions jamais

Hafthohlladung HHl-3 (de 3 Kgs).

Hafthohlladung HHl-3 (de 3 Kgs).

Mine antichar magnétique « Haftholladung  3 Kgs » est en dotation dans l’armée allemande à partir de novembre 1942.

Tecnique de pose et de déclenchement de cette mine magnétique anti-char – archives allemandes.

Elle a un diamètre de 15 cm, une hauteur de 27,5 cm et un poids de 3 kilogrammes dont 1,5 kgs d’explosif (RDX-TNT).

Elles est capable de transpercer 140 mm de blindage en acier ou 500 mm de béton.

Le système est simple :

German Haftholladung, 3 Kgs magnetic shaped charge.

vidéo : Hafthohlladung Panzerknacker in Action – Magnetic Hollow-Charge Antitank Weapon

Guy SCHLESSER 1896 – 1970

Bonnet de police de cavalerie du Général Guy Schlesser qui commandait le Combat Command 4 (CC4) de la 5ème Division Blindée; première unité française à être entrée dans Colmar le 2 février 1945.

Guy Schlesser est né le 15 mars 1896 à Neuilly-sur-Seine.

Engagé volontaire au titre de l’école spéciale militaire, incorporé au 95ème Régiment d’Infanterie (RI) le 11/08/1914.

Nommé caporal le 01/11/1914.

Promu Sous-Lieutenant à titre temporaire au 134ème RI le 5/12/1914.

Affecté au 238ème RI en date du 03/01/1915.

Promu Sous-Lieutenant à titre définitif le 27/12/1915 et Lieutenant à titre temporaire le 02/05/1916.

Affecté au 305ème RI le 01/07/1916.

Promu Lieutenant à titre définitif le 31/12/1916.

Détaché comme observateur à l’escadrille 277 le 10/12/1917.

Promu au grade de Capitaine le 25/12/1918.

Officier élève à l’école spéciale militaire le 20/02/1919 et officier élève à l’école d’application de cavalerie le 15/10/1919.

Il embarque à Toulon le 09/07/1920 et débarque à Beyrouth le 09/08/1920 pour être affecté au 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA) le 10/08/1920.

Il rejoint le 11ème régiment de Spahis le 01/01/1921.

Il embarque à Beyrouth le 22/03/1921 et débarque à Marseille le 31/03/1922.

Il arrive au 17ème régiment de chasseurs à cheval le 23/05/1922.

Affecté au 31ème régiment de dragons le 10/04/1923.

Il est instructeur d’équitation à l’école de l’infanterie et des chars de combats à partir du 25/10/1925.

Détaché pour suivre les cours de l’école de guerre le 01/11/1929.

Stagiaire à l’Etat-Major, 2ème bureau, section de renseignements (EMA2/SR) le 01/11/1931.

Chef d’escadron le 25/06/1932 et titularisé à l’EMA2/SR le 01/11/1933.

Affecté au 11ème régiment de cuirassiers en tant que commandant du 1er groupe d’escadrons le 26/04/1934.

Il rejoint l’Etat-Major de l’armée, 2ème bureau, section de renseignements le 06/06/1936.

Promu Lieutenant-Colonel le 25/12/1938 à l’âge de 46 ans.

Affecté au 31ème régiment de dragons par avis du 6/6/1940 et rejoint l’Etat-Major de la 7ème Division légère mécanique (7ème DLM) le 11/06/1940.

Fait prisonnier de guerre le 17/06/1940.

S’évade à Saulieu, en Côte d’Or le 12/07/1940.

Commande le 18ème régiment de chasseurs le 07/08/1940 puis le 2ème régiment de dragons le 01/09/1940.

Promu Colonel le 25/03/1941.

Démobilisé, en permission renouvelable et placé dans la position de congé d’armistice le 29/11/1942.

Evadé de France par l’Espagne et interné le 04/01/1943 ; il embarque clandestinement par avion à Gibraltar et débarque à Alger le 05/03/1943.

Commandant le 9ème régiment de chasseurs d’Afrique (9ème RCA) le 26/03/1943.

Commandant la brigade de soutien de la 5ème Division Blindée le 05/06/1943.

Il embarque à Oran en Algérie le 16/09/1944 et débarque à Marseille le 19/9/1944.

Promu Général de Brigade le 25/11/1944.

il se distingue à Autun puis pour la libération de Belfort et de Colmar.

Le Général Guy Schlesser lors du défilé à Colmar en février 1945.

Commandant la 5ème Division Blindée le 21/04/1945.

Les Généraux De Vernejoul et Schlesser lors de la passation de commandement de la 5ème Division Blindée.

Commandant l’école interarmes de Coëtquidan le 08/03/1946.

Commandant la Division territoriale d’Alger le 06/01/1947.

Commandant la 5ème Division Blindée le 31/01/1949.

Promu Général de Division le 01/02/1949.

Adjoint au Général commandant supérieur des troupes d’occupation en Allemagne à partir du 31/05/1950.

Chef de l’Etat-Major particulier du ministre de la défense nationale le 27/07/1950.

Commandant le 1er Corps d’Armée et la zone territoriale sud des forces françaises en Allemagne le 01/11/1951.

Promu Général de Corps d’Armée le 23/04/1952.

A la disposition du ministre de la défense nationale et des forces armées, chargé de mission d’organisation des forces le 14/10/1954.

Atteint par la limite d’âge de son grade, placé dans la section de réserve le 15/03/1956.

CAMPAGNES :

Contre l’Allemagne, intérieur : 11/08/1914 au 02/01/1915.

Contre l’Allemagne, aux armées : 03/01/1915 au 19/02/1919.

Levant : 10/08/1920 au 21/03/1922.

Contre l’Allemagne, aux armées : 02/09/1939 au 16/06/1940.

Captivité : 17/06/1940 au 12/07/1940.

France sur pied de guerre : 13/07/1940 au 03/01/1943.

En Espagne, interné : 04/01/1943 au 04/03/1943.

En Algérie : 06 au 07/03/1943.

En Tunisie 08 au 25/03/1943.

Au Maroc : 05/06/1943 au 10/04/1944.

En Algérie : 11/04/1944 au 15/09/1944.

France aux armées : 20/09/1944 au 08/05/1945.

Allemagne, occupation : 09/05/1945 au 08/03/1946.

En Algérie 04/01/1947 au 26/01/1949.

Allemagne, occupation : 31/01/1949 au 19/07/1950.

Allemagne, occupation : 01/11/1951 au 14/03/1956.

CITATIONS et RECOMPENSES

Citation à l’ordre de la 63ème Division d’infanterie, ordre général n°114 du 23/06/1916 :

 « Le 07/06/1916, a montré une bravoure et une ténacité exemplaires dans la conduite de sa compagnie, sous un violent tir de barrage. »

Citation à l’% de la 2ème Armée, avril 1917 :

« Officier d’un courage remarquable, le 13/03/1917 a montré un mépris du danger qui a stimulé puissamment l’élan d’une vague d’assaut. »

Citation à l’ordre de la 63ème Division d’infanterie, ordre général n°195 du 20/09/1917 :  

« Jeune officier plein d’allant, commande une compagnie et donne à ses hommes l’exemple du courage et de l’entrain. Dirige lui-même les patrouilles dangereuses. Blessé le 18/08 en surveillant les travaux d’attaque en avant de nos premières lignes. Déjà deux fois cité. »

Citation à l’ordre de la 2ème Armée OG n°1370 du 13/10/1918 :

« Observateur à l’escadrille 277. Officier d’élite, après s’être signalé dans le commandement d’une compagnie d’infanterie, est devenu rapidement un observateur remarquable. S’est distingué au cours des attaques de Woevre (Lorraine) en survolant les lignes ennemies à 50 mètres, malgré un feu nourri de mitrailleuses (3cistations antérieures). »

Citation à l’ordre de l’Armé, mai 1940 :

 « Officier supérieur de grande classe qui, chargé par l’état-major de l’armée d’une importante mission en Belgique au moment où se déclenchait l’offensive allemande, est resté continuellement dans la zone avancée des opérations pour tenir en haleine jusqu’au bout des organes de recherches demeurés en contact avec l’ennemi. A dirigé le repli méthodique de ces organes, bombardés et menacés à chaque instant d’être coupés de leur axe de retraite, donnant à tous un magnifique exemple de volonté, de calme et de bravoure. N’a cessé sa mission qu’après avoir mis hors de cause, par son énergique intervention, de nombreux agents ennemis dont l’activité menaçait la sécurité des armées du Nord. »

Citation à l’ordre du CA ordre général n°80 du 26/07/1940 :

 « Affecté à la 7ème DLM, qu’il a rejoint le 11/06/1940 à Thibie en cours d’opérations. N’a cessé depuis son arrivée à la grande unité, de faire preuve des plus belles qualités d’énergie et d’initiative, se proposant à maintes reprises pour effectuer des liaisons avec des unités de la division engagées sous le feu de l’ennemi. Pendant une de ces liaisons, a pris part avec l’arrière garde de la division, le 16/06/1940 à Saulieu, à un combat héroïque de chars au cours duquel il a été blessé et fait prisonnier. A réussi, grâce à son ingéniosité et à son mépris complet du danger, à rejoindre la division après une longue randonnée en territoire occupé par l’ennemi. »

Citation à l’% de l’Armé, décision n°541 du 21/03/1945 JO du 22/04/1945 :

« Au cours de la bataille d’Orbey, du 15 au 27/12/1944, a exercé avec une remarquable maîtrise le commandement d’un important groupement de toutes armes. Communiquant à tous son ardent esprit offensif, payant d’exemple, a franchi par surprise la vallée d’Hâchimette, puis s’est emparé de haute lutte de positions de montagne âprement défendues, détruisant au fur et à mesure de leur arrivée les renforts jetés par l’ennemi devant son groupement. A été, par son action personnelle, l’un des principaux facteurs des succès remportés. »

Citation collective à l’ordre de l’Armé, décision n°384 JO du 7/12/1945 5ème DB :

« Grande unité blindée qui, sous l’énergique conduite du Général de Vernejoul , a été intimement mêlée à toutes les actions et à tous les succès du 2ème CA. Dès le débouché de la forêt de Haguenau et au cours de la percée de la ligne Siegfried, le CC6, aux ordres du colonel de La Villéon, appuie étroitement la 3ème DIA. Disputant la priorité aux fantassins aux points de passage du Rhin, le C, aux ordres du général Schlsesser et le CC5, aux ordres du colonel Mozat, appuient et entraînent la 2èmeDIM et la 3ème DIA. Le premier arrache Pforzheim à l’ennemi, tandis que le second atteint le Neckar. Puis c’est l’audacieuse action du CC6 qui, faisant tête de pont au sud de l’Enz, oblige l’adversaire à concentrer ses efforts devant la porte qu’il a ouverts sur Stuttgart. Soudant en même temps son action et celle de la 2ème DIM, en plein cœur de la forêt noire, le CC4 s’enfonce en coin dans les positions âprement défendues par la 357ème division. Par la brèche ainsi ouverte, et suivi du CC5 qui se précipite droit au sud sur les débouchés de Freudenstadt, le CC4 exploite d’un seul élan sur Calw, Nagold et Horb. Toute la 5èmeDB, dans la main de son chef, est alors découplée vers l’est. Fonçant sans désemparer pendant 60 heures, elle enlève Tubingen et Reutligen avec le CC5 et, prenant Stuttgart à revers, elle y pénètre au soir du 27/4/1945 avec le CC4 et le CC6, qui entreprennent aussitôt le nettoyage de la ville. Le CC6 pointant vers le sud atteint Siegmaringen, ouvrant ainsi par le nord la voie du Danube. Puis tous moyens réunis, la 5èmeDB, sous l’ardente impulsion du général Schlesser, fonce en direction de la frontière autrichienne qu’elle atteint la première le 29/04/1945. Continuant hardiment sa progression, nettoyant au passage les rives du lac de Constance, elle franchit et dépasse l’Alberg le 7/05/1945. Ce raid magnifique achève la désorganisation de l’ennemi après lui avoir enlevé 12 000 prisonniers et un important matériel de guerre. La 5èmeDB s’est montrée fidèle aux plus vieilles traditions de la cavalerie française.»

Médaille des évadés – citation à l’ordre de l’Armée, décret du 12/02/1948 JO du 14/03/1948 :

« Magnifique entraîneur d’hommes, au courage invincible et à l’audace éprouvée. Capturé le 17/06/1940 par l’ennemi, après une défense héroïque, s’est évadé 2 jours plus tard. Repris, s’est à nouveau échappé et, au prix de maintes difficultés, est parvenu à rejoindre sa division. Se refusant à accepter la défaite, s’est consacré sans hésitation à  la noble tâche de réveiller chez ses hommes la confiance et l’espoir, l’enthousiasme et la foi. Insufflant son magnifique esprit d’abnégation, a réussi à forger dans l’ombre, avec le 2ème régiment de dragons qu’il commandait, une arme d’élite au service de la victoire. Au moment de l’invasion de la zone non occupée en novembre 1942, a organisé et réalisé le ralliement de sa formation aux forces françaises combattantes. S’est évadé lui-même de France par l4espagne en janvier 1943, pour voir en AFN, 10 mois plus tard, son unité regroupée autour de son glorieux étendard. »

BLESSURES :

Le 18/08/1917 au Mort-Homme (en rive gauche de la Meuse au nord-ouest de Verdun ) par éclat d’obus.

Le 17/06/1940 au combat de Saulieu (qui a fait 37 morts chez les militaires français et 11 chez les civils) par éclat d’obus.

Décorations :

Chevalier de la Légion d’Honneur (26/12/1918)

Officier de la Légion d’Honneur (01/01/1940)

Commandeur de la Légion d’Honneur (03/04/1945)

Grand Officier de la Légion d’Honneur (27/10/1948)

Croix de Guerre 1914-1918

Croix de Guerre 1939-1945

Médaille de la Résistance française avec rosette (24/4/1946)

Médaille des évadés (12/02/1948)

Croix du Combattant volontaire (27/07/1936)

Croix du combattant 1914-1918

Médaille de la Victoire

Médaille commémorative 1914-1918

Grand officier du Ouissam Alaouite (17/01/1946)

Commandeur du Nicham Iftikhar(28/01/1935)

Officier de la Polonia Restitute

Officier du Lion blanc

Distinguished Service Cross

Officier de la Legion of Merit

Bronze Star Medal

Commandeur de l’Etoile noire (03/01/1952).

Le Général de Corps d’Armée Guy Schlesser s’éteint le 14 février 1970 et est enterré au cimetière communal du Ladhof à Colmar.

Tombe du Général au cimetière du Ladhof à Colmar.