Claude FAUDOT 1917 – 1983

Lieutenant Claude FAUDOT de la 7ème compagnie du 1er RCP.

Claude Faudot voit le jour le 7 novembre 1917 à Aurillac dans le Cantal (15).

Engagé volontaire pour 6 ans à compter du 20 septembre 1939, il entre à l’Ecole Spéciale Militaire (ESM) de Saint-Cyr.

Il entre à l’Ecole de l’Air de Versailles Villacoublay le 4 octobre 1939 comme élève pilote.

Présent à l’Ecole de pilotage n°101 à Saint-Cyr le 01 mars 1940.

Il est promu au grade de Sous-Lieutenant Cadre Naviguant le 20 mars 1940 et est affecté à l’Ecole de pilotage d’Orly le 1 avril 1940.

Replié sur l’Afrique du Nord (AFN) il embarque à Port-Vendres le 14 juin 1940 et débarque à Oran le 16 juin 1940.

Le 4 décembre 1940 il est affecté au Groupe de Transport GT 2/32 à Agadir puis au GT 1/32 à Casablanca le 26 décembre 1940 en tant qu’observateur.

Il est promu au grade de Lieutenant TD Cadre naviguant le 30 mars 1942.

Le 18 février 1943 il est affecté au GT 1/15 qu’il ne rejoindra pas finalement.

Sur sa demande, le 15 mars 1943 il arrive au Bataillon Chasseurs Parachutistes n°1 (BCP n°1) à Fès.

Il est détaché au dépôt Ecole du 1er BCP pour y subir les épreuves du Brevet de parachutiste.

Il obtient le brevet parachutiste n° 774.

Le 1er BCP est dissout le 1 mai et devient officiellement 1er RCP le 1 juin 1943.

Il est affecté à la 7ème Compagnie (responsable du peloton des transmissions).

Il fait mouvement avec le 1er RCP, de Fès à Oujda par voie ferrée, du 6 au 7 octobre 1943.

Avec le 1 RCP d’Oujda il rallie St-Pierre St Paul (Algérie) du 19 12 au 20 12 1943 d’où il rejoint Bordj Menaiel (Algérie) par la route le  7 janvier 1944.

C’est de Bordj Menaiel (Maison Blanche) qu’il rejoint avec le 1er RCP par voie aérienne Trapani en Sicile le 7 avril 1944 où l’entrainement se poursuit.

Le 11 juillet 1944 il arrive à Rome avec son régiment.

Le 5 septembre 1944 est un grand jour; celui où il atterrit en France métropolitaine sur l’aérodrome de Valence – Chabeuil dans la Drôme pour participer à la Libération du territoire national.

Le 1 RCP de Valence se dirige alors à Faucogney en Haute-Saône par la route du 28 9 au 1 101944.

Le 1 RCP se prépare au combat et connaîtra son baptême du feu dans les Vosges

Le Lieutenant Faudot participe à la campagne des Vosges du 3 au 24 octobre 1944 avec la 7ème Cie en tant que chef du peloton des transmissions.

Il prend part aux combats de la forêt du Géhan, du col du Mesnil, de la côte 1008 et 1111.

Le 16 octobre 1944 lors de l’attaque en direction du col d’oderen(68) il faut forcer le passage au col du Mesnil pour atteindre les côtes voisines en passant par les côtes 1008 et 1111 sous un déluge de feu. Un passage du journal de marche de la 7ème compagnie parle du Lieutenant Faudot et de son peloton ce jour-là :

Pour ses actions dans les Vosges il est cité une première fois :

Citation à l’ordre de la Division OG n°21 en date du 12.3.45 :

« Officier des transmissions du Bataillon montrant au feu les plus belles qualités. S’est dépensé sans compter au cours des opérations d’octobre 1944 pour maintenir les liaisons dans des conditions particulièrement difficiles et souvent périlleuses. Les 17 et 18 octobre 1944 a renforcé avec son peloton une compagnie de FV sur la position de Gehan (côte 1008). S’est distingué en repoussant des contre-attaques sévères et en infligeant des pertes sensibles à l’ennemi ».

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile d’argent.

Le 24 octobre 1944 il fait mouvement de Travexin à Saulx de Vesoul puis de Vesoul à Voiteur (Jura) par la route le 6 novembre 1944.

Le régiment est mis en route pour aller se battre en Alsace et fait mouvement de Voiteur à Gerstheim le 7 et 8 décembre 1944.

Le Lieutenant Faudot participe à la campagne d’Alsace du 8 décembre 1944 au 19 février 1945.

Il prend part aux combats de Benfeld(67), Orbey(68), Lapoutroie(68), Jebsheim(68), Widensolen(68) et Colmar(68).

Pour son engagement au feu il est cité une seconde fois :

Citation à l’ordre du Régiment OG n°3 en date du 7 mai 45

« Officier chef de peloton de transmission du Bataillon. A Brillamment participé à toute la campagne d’Alsace. Exemple d’abnégation et de courage tranquille, a assuré en permanence son réseau de transmissions dans des conditions difficiles et périlleuses, en particulier du 25 au 27 janvier 1945, au moulin de Jebsheim, où le poste repéré fut soumis à de violents tirs d’artillerie ennemie. A terminé la campagne avec un peloton décimé mais toujours animé du plus bel esprit de sacrifice, grâce à l’exemple que lui donnait son chef ».

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.

Sur la photo ci-dessus on retrouve le Lieutenant Claude Faudot se recueillant sur les tombes de ses camarades tués pendant la campagne d’Alsace au Cimetière provisoire du 1er RCP à Bergheim (68). On distingue à l’arrière le fanion de la 7ème compagnie quittant le cimetière.

Soldats de la 7ème Compagnie du 1er RCP Mort pour la France lors des campagnes des Vosges et d’Alsace.

Il se marie avec Simone Mosnier le 10 mars 1945 avec qui il aura deux filles et un garçon.

Après la fin de la guerre il retourne dans l’aviation comme élève pilote et rejoint le Groupement de Bombardement n°11 le 25 juillet 1945.

Le 18 mai 1946 il rejoint l’Ecole de Radio Navigateur de Pau puis l’Ecole des parachutistes dans la même ville et il est détaché à l’Etat-Major de la 25ème Division Aéroportée.

Il est promu Capitaine le 19 octobre 1946.

Après être passé par la Base Ecole 705 de Cognac et 706 de Cazaux en 1947-1948 il rejoint le Groupe de Transport 1/61 « TOURAINE » à Orléans le 1 septembre 1949.

Affecté au GT 1/63 « BRETAGNE » à Thies au Sénagal le 4 mai 1950 il y arrive le 11 mai 1950.

Il revient en métropole le 29 mai 1953 et arrive le 13 octobre 1953 à la 61ème escadre de transport.

Il est promu au grade de Commandant le 01 janvier 1954.

En juillet 1954 il arrive à Saïgon et repart d’Indochine en janvier 1956. De 1956 à 1960 il est stationné au Maroc à Casablanca.

Le 28 juin 1960 il débarque à Marseille et est affecté sur la base de Saint-Dizier jusqu’en février 1964, date à laquelle il est promu au grade de Lieutenant-Colonel et quitte l’Armée de l’Air après 25 ans (totalisant 825 heures de vol) de bons et loyaux services pour la France.

Il est décédé le 11 août 1983 à Arcachon (33).

Ses décorations :

Chevalier de la LEGION d’HONNEUR

Croix de guerre 39/45 avec 1 étoile d’argent.

Croix de guerre 39/45 avec 1 étoile de bronze.

Médaille Commémorative française Guerre 1939-19345 avec Barette « Libération ».

Médaille Coloniale.

Médaille Commémorative des opérations de Sécurité et de maintien de l’ordre en Algérie avec barrette « Maroc ».

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Cimetière provisoire du 1er RCP à Bergheim (68) – en rouge les tombes des hommes de la 7ème compagnie Mort pour la France.

sources : photo 1RCP/ECPAD – SHD – Journal de Marche de la 7ème Compagnie 1944-1945 – Historique du 1er RCP – colorisation klm127.

Lionel AUBERT 1922 – 2001

Chasseur AUBERT Lionel – matricule de l’air C17291 du 1 RCP de la 5ème Cie 3ème peloton 1ère escouade – Brevet parachutiste n°1959.

Lionel est né le 22 mai 1922 à Tours en Indre-et Loire.

Il habite avec ses parents à Antogny le Tillac (37).

Enfance, école, copain, famille.. ???

Depuis l’âge de 12 ans il travaille pour différents agriculteurs.

Il est l’ainé d’une fratrie de 10 enfants (4 filles et 6 garçons).

Le 11 mai 1939, il a le malheur de perdre son père. prénoms père et mère ?

En mai 1940, année de ses 18 ans, la France est défaite par l’Allemagne nazie et il se pose la question « qu’aurait fait mon père lui qui a combattu pendant 4 ans en 1914-18 ? »…très certainement il aurait fait du mieux possible pour protéger sa famille contre l’oppression allemande et la collaboration vichyste.

Que fait-il de mai 40 à fin 1942 ?

A partir de fin 1942 début 1943 les hommes nés entre 1920 et 1922 sont envoyés au Service du Travail obligatoire (STO) en Allemagne.

Afin d’y échapper Lionel pars en Bretagne (Brest ????) pour tenter de traverser la Manche pour rejoindre l’Angleterre. Il travaille sur les quais à décharger des bateaux les sacs de ciment. C’est là qu’il est contacté par des réseaux de résistance pour divers services.

En février 1943 pour éviter d’être arrêté et envoyé en Allemagne, il décide avec son frère Christian, de rejoindre les forces françaises libres en Afrique du Nord en passant par l’Espagne.

Trajet ??? Best à Antogny puis Bordeaux, Toulouse … ???? à confirmer

A la fin février, ils arrivent dans le village de Croquié près de Tarascon, avec une dizaine de volontaires au départ. C’est ici qu’ils font la connaissance de Paul Masson. Ils sont treize à tenter la traversée des Pyrénées (dont Paul Masson, Jean Jougla, Guyard).

Des douaniers français les aident à rejoindre le pied du « Port de Siguer » en les cachant dans des charrettes.

Le 22 mars 1943, après un franchissement des plus pénible (2 personnes ont de fortes engelures aux pieds), comme pour beaucoup d’évadés de France, ils sont arrêtés et emprisonnés, par la Guardia Civile espagnole à leur arrivée à Séo de Urgel. Ils sont transférés au « Séminario Viejo », camp d’internement tristement célèbre de Lérida. La vie y est très difficile (promiscuité, mal nourri, peu de soin, mauvais traitement). Après une « révolte » avec son ami Paul Masson, Lionel est tabassé par les gardes du camp et hospitalisé après deux jours de coma.

Que devient son frère ?

Après 5 longs mois d’internement et 2 mois d’hospitalisation avec une opération crânienne du côté gauche il est enfin libéré des geôles espagnoles en septembre 1943.

Grâce à l’aide de l’ambassade britannique, il embarque le 3 novembre 1943 sur le « Sidi Brahim » pour rejoindre l’Afrique du Nord.

Le 8 novembre 1943 il s’engage au titre du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (1 RCP) pour la durée de la guerre contre l’Allemagne au dépôt du Personnel de la base n°209.  Il est affecté au dépôt Ecole du 1er RCP et est dirigé sur Médienna le 10 novembre puis sur Oujda où il arrive le 13 novembre 1943.

A partir de là commence une formation exigeante réservée aux troupes d’élite que sont les parachutistes.

Il rejoint le centre d’entrainement américain, le fameux Airborn Training Center (ATC) »  qui se trouve à Oujda au Maroc et qui est encadré par les hommes aguerris de la 82nd Airborn « All American. 12 kilomètres tous les jours de course à pieds au son des « Hip !Hop ! », tirs à balles réelles, exercices physiques intensifs, montage/démontage armement, manœuvres…et entrainement au saut en parachute.

Le 1er RCP est entièrement équipé et armé par les américains.

Le 22 décembre 1943, le 1er RCP quitte la 82nd Airborne pour rejoindre la région de Ménerville. Le 1er Bataillon (dont fait partit la 5ème Cie) s’établit à Félix Faure et le 2ème à Borndj Ménaiel.

Fin décembre 1943 il participe à un défilé à Alger pour la commémoration de l’Armée Soviétique ?

En Février 1944 le 1 RCP va parfaire son entrainement en montagne (faute d’avion l’entrainement aéroportée est suspendu). En fonction des aptitudes des uns et des autres les hommes iront soit à Tikijda pour le ski ou Tala Rana pour des parcours du combattant en montagne. Lionel va suivre l’entraînement au combat en montagne (escalade, marche, tir…).

Du 31 mars au 7 avril le 1er RCP fait mouvement sur la Sicile. Pour sa part, Lionel atterri à l’aérodrome de Milo, proche de Trapani, le 4 avril 1944 et après avoir passé la nuit sur place s’installe avec le 1er Bataillon à Pacéco.

photo AUB57 5cie Trapani

L’entrainement reprend très rapidement, l’objectif du régiment étant de libérer le territoire national et donc, d’être prêt le moment venu : déminage et piégeage, maniement des armes de tous les types (bazooka, fusils, mitrailleuse…), attaque de blockhaus, marche, sauts…malheureusement il y aura plusieurs accidents mortels.

Le 25 avril 1944 Lionel effectue son 5ème saut en parachute lors d’une manoeuvre aéroportée à laquelle participe les 2ème et 3ème pelotons de sa compagnie.

Photos 5ème Cie avant le saut !!! (AUB 38)

Photos SENECAL 5è Cie (AUB 39 40 )

Photo DUVIVIER 5è Cie 3 peloton (AUB 41 )

Photo qq souv perso 5è Cie 3 peloton (AUB 42 43 44 45)

Le 11 mai 1944 la 5ème Cie quitte Paceco et s’installe à Milo et le 14 a lieu une prise d’armes avec les américains à l’occasion de la Ste Jeanne d’Arc.

Photos AUB 46 47 48 49

Le 5 juin 1944, revue de mobilisation car le 1 RCP doit être engagé dans l’opération « Brassard » dont l’objectif est la prise de l’île d’Elbe. Il est prévu de parachuter le régiment sur 2 zones de l’île.

Afin de se préparer à ce largage, les 8 et 9 juin une manœuvre aéroportée régimentaire est effectuée dans les conditions opérationnelles. Lionel effectue son 6ème saut quand il est largué vers 20h45. Cette manœuvre coutera la vie à 4 parachutistes français.

Le 12 juin 1944, la déception est grande chez les parachutistes du 1er RCP lorsque l’opération « brassard » est annulée faute de moyens aériens suffisants. Cela aurait dû être la concrétisation et l’aboutissement de leur entrainement acharné depuis 1 an…le moral est en berne car ces engagés volontaires sont toujours encore dans l’attente de se battre et de participer à la lutte contre l’occupant allemand.

Les 23 et 24 juin 44 la 5ème Cie effectue un raid de reconnaissance dans la région du Rio Forgia.

Le 29 juin une manœuvre parachutée inter compagnies est effectuée sur le thème « L’ennemi occupe la Sicile ». Le largage a lieu à 20h30…à plus de 3,5kms de la drop zone prévue…retour au cantonnement à 4h du matin.

7 juillet Le départ en train à travers la Sicile pour l’Italie (pour Rome)  est un voyage plein d’imprévus, les voies de chemin de fer sont coupées et des transbordements s’imposent. Le 8 arrêt à San Stephano (Santo Stefano) car le pont de chemin de fer est détruit. Liaison en camion jusqu’à San Agata di Militello avec bivouac en bord de mer. Le 9 le voyage se poursuit sans encombre. Le 10 arrivée à Messine à 8h avec débarquement du train à 10h30 pour monter dans un ferry boat pour rejoindre la « botte » de l’Italie et rejoindre Regio de calabre, puis remontée vers Gisia Taure.

Photos AUB 63

Le 12 juillet ils arrivent à 11h30 dans la gare de Ciampino qui se trouve à une vingtaine de kilomètres avant Rome. De cette gare, ils partent à 15h à pied en direction de Magliana où ils arrivent vers 20h30. La compagnie s’installe dans l’école de Magliana qui est une petite localité à 4kms au sud ouest de Rome.

Le 14 juillet 1944, journée de la fête nationale française, prise d’armes à Rome et après la revue, quartier libre dans la « ville éternelle »pour nos chasseurs parachutistes.

Avec  les nombreuses unités (de plusieurs pays) stationnées dans la capitale italienne il devient nécessaire de créer une « police parachutiste » afin d’empêcher les nombreuses bagarres et de récupérer les « jeeps empruntées ».

 Pour occuper nos parachutistes pendant cette période d’attente, le régiment effectue du 28 juillet au 3 août 1944 une longue marche de 157 kms. Au retour dans leur quartier à Rome , ils apprennent que les paras américains et anglais sont partis pour être largués en Provence…une fois de plus le 1er RCP ne participera pas à une opération d’envergure (seule 10 hommes du 1er RCP sauteront au Muy avec les alliés).

Le 4 septembre, le régiment fait mouvement, par avion, sur la métropole. Il se pose et touche enfin le sol de France à l’aérodrome de Valence-Chabeuil où mes camarades un instant prennent  la pose pour la postérité sur l’épave d’un bombardier allemand. La 5ème Cie s’installe au grand Haon, près de Parlanges. Le bivouac est dressé près de la ferme Clavel.

Photos AUB 69 Mes copains

Photos AUB 70 cantonnement

Le 29 septembre 1944 la 5ème Cie embarque dans des camions pour se diriger vers Bourg-en-Bresse.

A partir du 3 octobre 1944, c’est le baptême du feu pour les hommes du 1er RCP qui sont engagés dans la terrible campagne des Vosges dans le secteur du Ménil, sur le flanc droit de la 3ème DIA (3 & 7ème RTA). 

La 5ème compagnie s’élance le 4 octobre avec pour premier objectif le col du Broché qui est atteint à 10h30. Le chasseur Bresson est le premier tué de la compagnie. A 14h30 le col de Rhamne est également pris puis l’attaque se dirige vers le col de Morbieu. Le lendemain matin, par un temps froid et humide, l’attaque se poursuit dans une forêt dense et hostile qui profite aux défenseurs et où l’artillerie et les tireurs d’élite allemands font des ravages. Le col de Morbieu est atteint le 6.

Photos AUB 81 82 F Gehan 5cie

NB Blondel = photo AUB81

Sans renfort ni ravitaillement, sous la pluie et dans le froid constant, dans l’impossibilité d’évacuer ses blessés le 1er RCP poursuit le combat face à un adversaire tenace qui contre-attaque sans arrêt. Après de multiples combats dans la forêt et le village du Ménil où la 5ème cie récupère ses blessés et son matériel sous la mitraille, le 1er RCP est maître de l’ensemble de la forêt du Géhant le 16 octobre 1944. Après la prise du col du Ménil le 1er RCP occupe la cote 1008 et la cote 1011.  Le 19 octobre la 5ème Cie, très éprouvée est envoyée au repos à l’arrière, à Travexin. Le 21 octobre arrive l’ordre au 1er RCP de se replier malgré qu’il ait  atteint tous ses objectifs. Le risque d’encerclement devenait de plus en plus grand, les autres unités françaises n’ayant pas pu progresser de la même manière.

Du 3 au 22 octobre 1944 le 1er RCP aura fait preuve d’un engagement total, dans des conditions très difficiles mais avec courage et une abnégation sans faille. 129 officiers, sous-officiers et chasseurs parachutistes sont morts au combats et 339 sont blessés soit 40% du régiment. 

Le Régiment se retire à Lons-le-Saunier et Saulx-de-Vesoul pour décompresser et reconstituer ses forces. En novembre 44, pour compenser ses pertes il reçoit le renfort du Bataillon Hémon formé de FFI ayant pris part à la libération de Paris et qu’il faudra former du mieux possible dans un laps de temps très court.

Début décembre 1944, c’est le début de la campagne d’Alsace pour le 1er RCP qui est engagé au côté de la 2ème DB, dans les combats de la poche de Colmar dans le secteur de Benfeld (67). Le 8 décembre Lionel et la 5ème Cie arrivent à Gerstheim. Le 9 décembre, lors d’une patrouille le long du Rhin, Lionel Aubert, est touché au coude par une balle. Il est hospitalisé du 9 au 20 décembre 1944. A sa sortie il rejoint immédiatement son unité pour poursuivre le combat.

Il passe Noël au repos avant de rejoindre avec sa compagnie, le 30 décembre, le secteur d’Orbey-Lapoutroie qui se trouve à quelques centaines voire dizaines de mètres des lignes allemandes.

Photo AUB101 3e peloton 5Cie

Le 10 janvier 1945 le 1er RCP quitte les montagnes enneigées pour aller renforcer le secteur de Rossfeld théâtre de terribles combats et va y combattre jusqu’au 21.

Photo AUB103 3e peloton 5Cie

Après une courte pause (du 21 au 23) le 1er RCP participe aux combats de Jebsheim à partir du 24 janvier 1945. Objectif hautement stratégique, qui doit permettre aux 2 corps d’Armées français de se rejoindre pour encercler et prendre la dernière grande ville alsacienne aux mains des nazis : Colmar.

Avec le Combat Command 6 (III Bataillon/RMLE, 6ème et 11ème RCA, Bataillon de Choc…) et le 254th Régiment d’infanterie US une lutte sans merci s’engage pour le 1er RCP face aux redoutés Gebirgsjäger de la 2ème Gebirgs Division, unité d’élite de chasseurs alpins qui a pour mission d’empêcher par tous les moyens la jonction des troupes françaises et la prise de ce petit village de 600 habitants transformé en camp retranché.

Sous un déluge de fer et d’acier, les combats vont durer pendant 4 nuits et 4 jours, le plus souvent au corps à corps, à bout portant. Au 30 janvier le village est conquis et à nouveau français…mais il n’est plus que ruine et jonché de cadavres de soldats et d’animaux.

C’est au cours de ces combats, que Lionel Aubert est cité à l’ordre du régiment pour son action au feu :

« Chasseur courageux et ardent. S’est particulièrement distingué le 28 janvier 1945 à Jebsheim en participant avec un élan et un esprit de décision admirables à l’assaut de plusieurs maisons où l’ennemi s’était solidement retranché. »

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.

Photo AUB104 30/1/45 photo des  4

Les soldats français et américains ont environ 250 tués et plus de 2000 blessés. Du côté allemand on dénombre 500 tués. Petit « miracle » il n’y a que 5 tués et 4 blessés grave parmi les 600 habitants qui n’avaient pas été autorisés par les allemands à quitter le village et qui s’étaient regroupés dans les caves et granges les plus solides.

A Jebsheim en 5 jours de combats le 1er RCP à 76 Officiers, sous-officiers et chasseurs tués et 167 blessés.

Malgré ses lourdes pertes, le 1 février à l’aube, les maigres effectifs restant des 5ème et 10ème Cie s’élancent à l’attaque du village de Widensolen et le libèrent.

Après la prise de Colmar le 2 février 1945, le 1er RCP défile au champ de mars le 8 février et plusieurs de ses braves y sont décorés.

La Poche de Colmar est totalement libérée le 9 février au soir.

Le 1er RCP a payé un lourd tribut lors de cette campagne d’Alsace puisqu’il dénombre 176 tués et 512 blessés soit 60% de son effectif initial.

Photo cimetière de Bergheim

Le 19 février 1945 Lionel et ses camarades quittent Colmar pour Lons-le-Saulnier où ils vont pouvoir profiter d’un repos bien mérité.

Après cette période de quiétude le régiment arrive à Avord le 5 et 6 avril 1945 pour compléter les effectifs et breveter les nouveaux arrivants et ceux qui ne le sont pas encore (Bataillon Hémon).

Le 29 avril Lionel Aubert est nommé chasseur de 1ère classe.

Le 14 juillet 1945 le 1er RCP et Lionel défilent sur les Champs Elysées à Paris.

Il fait mouvement par train, de Bourges à Bayonne le 19 septembre 1945.

Le 7 novembre 1945 Lionel Aubert rentre chez lui à Antogny.

Il est démobilisé par le 1er RCP le 14 décembre 1945 et se retire à Anthogny en Indre-et-Loire.

Ses Décorations :

Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.

Médaille Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.

Médaille des Evadés.

Lettre de félicitations n°5274 du 22 novembre 1943 du Général Giraud.

Les frères de Lionel…une famille engagée :

Ulysse Aubert (19 ans en 1945), combattant du maquis de Scévol et de la Poche de St Nazaire.

Didier Aubert (20 ans en 1945), combattant du maquis de Scévol et de la Poche de St Nazaire.

Christian Aubert (21 ans en 1945), évadé de France, combattant au 3ème Régiment d’Artillerie Coloniale (3 RAC) de la 2ème DB – Croix de guerre 1939-1945.

La vie de Lionel Aubert après-guerre ???

Famille, mariage, enfants, vie professionnelle, loisirs, passions ….

Lionel Aubert effectue son dernier saut le 17 décembre 2001 et rejoint pour l’éternité ses camarades du 1er RCP.

Nous ne vous oublierons pas et nous vous remercions pour votre engagement au service de la France et de nos Libertés.

Nous remercions sincèrement son fils, Philippe Aubert, pour le partage de ses archives familiales, de ses écrits qui nous ont permis de rédiger ce portait et pour le lègue en 2004 des affaires personnelles de son père.

André MONCASSIN 1926 –

O’NEAL…???

CUP, M-1910, quart en aluminium daté de 1941 fabriqué par T.A.C.U.Co pour The Aluminium Cooking Ustensil Company dont le siège était à New Kensington en Pennsylvanie.

Il a été gravé par un soldat américain dont le nom est O’NEAL mais dont ne nous ne savons rien à ce jour mis à part ce qu’il a gravé sur son quart.

Il s’agit certainement des villes par lesquelles il est passé (combattu ou non?), dans quelles circonstances nous ne le savons pas.

Par contre les noms de ces villes n’ont pas été gravés chronologiquement :

VIENNE : si dans l’Isère libérée le 1/9/1944 si en Autriche prise de la ville le 13/4/1945.

BOLOGNE : libérée le 21/4/1945

FLORENCE : libérée le 11/8/1944

ROME : libérée le 4/6/1944

NAPLES : libérée le 1/10/1943

BONIFACIO : libérée le 21/9/1943

MARSEILLE : libérée le 28/8/1944

DIJON : libérée le 11/9/1944

NANCY : libérée le 15/9/1944

STRASBOURG : libérée le 23/11/1945

Ce quart était dans les affaires d’Edgar Oberlin, Colmarien et incorporé de force dans l’armée allemande ayant pu déserter en l’Italie et rejoindre la 1ère Armée Française – don de Mme Oberlin au Musée Mémorial.

O’NEAL…
Golfe de Naples….
Le fabricant T.A.C.U.Co pour The Aluminium Cooking Ustensil Company dont le siège était à New Kensington en Pennsylvanie avec l’année 1941 de production..

Jean-Pierre RIS 1924 – 1945

BOMBE US 20 lb frag AN-M41

Bombe américaine 20 lb frag AN-M41 à fragmentation de 20 livres (9,07 Kgs) hautement explosive (HE).

Cette bombe est constituée d’un nez et d’une queue en acier moulé et d’un fil d’acier tréfilé (serpentin) enroulé de façon hélicoïdale autour du tube qui se transforme après explosion en dizaines d’éclats mortels pour l’infanterie.

Le nez de la bombe est fileté pour recevoir une fusée d’impact AN-M110A1 (en remplacement de la M109).

Environ 13 % du poids (1,2 Kgs) de la bombe est constitué de charges explosives.

La bombe peut être larguée en grappe de six bombes dans l’adaptateur de grappe AN-M1A1.

source : internet.
The Fuze Bomb M109 nose has been replaced by the AN-M110A1.
source : internet.
source : internet.

BOMBE US 260 lb Frag AN-M81

Bombe américaine à fragmentation AN-M81 de 260 Lbs (117 kg) contre le personnel et les véhicules non blindés.

La charge en explosif représente 15 % du poids total (18 Kgs).

L’amorçage de la bombe est assuré par une fusée d’ogive AN-M103 et de culot AN-M100A2.

En explosant le serpentin métallique qui enveloppe l’ensemble de la bombe se transforme en de redoutables centaines d’éclats métalliques causant d’énormes dégâts sur les humains et le matériel.

image : source internet.

BOMBE US de 1000 lb AN-M65

Bombe américaine GP AN-M65 de 1000 Lbs (454 kg).

La charge en explosif représente 50 % du poids total soit environ 226 Kgs.

3 types d’explosifs étaient utilisés dans les bombes GP (Général Purpose) :

…du Trinitrotoluène (TNT).

…de l’Amatol (explosif militaire qui était composé d’un mélange de TNT et de nitrate d’ammonium).

…de la Composition B (RDX) qui explose plus rapidement et plus violemment que le TNT.

L’amorçage de la bombe pour la faire exploser est assuré par une fusée de tête (ogive) AN-M103 et une fusée de queue (culot) AN-M102A2.

Ce type de bombe est utilisé par les bombardiers type forteresse volante Boeing B-17 ou Consolidated B-24 « Liberator ».

Elle peut également être fixée sur les Republic P-47 Thunderbolt en position ventral.

3 types de marquage en fonction de l’explosif présent dans la bombe : TNT – Composition B – Tritonal – image : source internet.

BOMBE US de 500 lb AN-M64

Bombe américaine GP AN-M64 de 500 Lbs (226 kg).

La charge explosive représente 50 % du poids total (environ 123 Kgs).

3 types d’explosifs étaient utilisés dans les bombes GP (Général Purpose) :

…du Trinitrotoluène (TNT).

…de l’Amatol (explosif militaire qui était composé d’un mélange de TNT et de nitrate d’ammonium).

…de la Composition B (RDX) qui explose plus rapidement et plus violemment que le TNT.

L’amorçage de la bombe est assuré par une fusée de tête (ogive) AN-M103 et une fusée de queue(culot) AN-M101A2.

Les deux anneaux de suspension supérieurs sont utilisés par les avions américains et l’anneau unique inférieur par les avions anglais.

Ce type de bombe pouvait d’être utilisé par tous les chasseurs-bombardiers alliés.

Les Republic P-47 Thunderbolt était généralement armés avec une bombe de ce type sous chaque aile.

image : source internet.

Joseph OTOROWSKI 1927 – 1945

Commune de Jebsheim.

Joseph est né le 22 février 1927, 33 route de Bâle à Colmar (68).

De père « inconnu » il est reconnu par sa maman; Eléonore Otorowska le 14 mars 1927.

source : commune de Jebsheim.

Nous ne connaissons rien de sa vie et les seules informations que nous avons nous proviennent de son livret militaire et sa citation retrouvés par Monsieur Walch Maurice d’Hirtzbach à la décharge d’Altkirch (68), qu’il a transmis à la commune de Jebsheim (68).

Particularité de notre valeureux soldat sur les 4 documents que nous avons de lui il y a à chaque fois une autre orthographe pour son nom 🙂

Il s’engage volontairement le 23 novembre 1944 dans la Légion Etrangère au Régiment de Marche de la Légion Etrangère (RMLE) sous le matricule 19937.

Insigne et devise du RMLE.

Sur son livret est indiqué qu’il est de nationalité suisse et qu’il réside à Champvans en Haute-Saône (70).

Il est affecté au IIIème Bataillon dans la 11ème compagnie du Régiment de Marche de la Légion Etrangère (RMLE).

Lors des combats pour la libération de Jebsheim, le soldat de 2ème classe Otorowski Joseph est grièvement blessé le 29 janvier 1945 : plaie pénétrante hémi thorax gauche.

Il est évacué sur l’HEM412 (Hôpital d’Evacuation Militaire) de Besançon(25).

insigne de l’HEM 412 – source internet.

Il est évacué à dans un autre Hôpital le 30 mars puis transféré sur Marseille le 1 mai 1945 et admis à l’Hôpital complémentaire « clinique Moderne » (il peut s’agir d’un hôpital temporaire de l’armée ouvert pour la durée de la guerre afin d’augmenter le nombre de lits et le nombre de prises en charge en complément des hôpitaux civils et militaires existant) où il décède des suites de ses blessures le 30 mai 1945 à seulement 18 ans.

Pour son action au feu le 29 janvier 1945 il est cité à l’ordre du régiment :

« Jeune légionnaire, courageux et plein d’entrain a été grièvement blessé le 29 janvier 1945 en prenant position sur les lisières Est du village de Jebsheim ».

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze 1939 – 1945.

Citation à l’ordre du Régiment – commune de Jebsheim.

Nous remercions chaleureusement le Maire de Jebsheim, Monsieur Joël HENNY qui a bien voulu nous prêter ces documents et ouvert les archives de la ville pour pouvoir raconter son histoire et la partager au plus grand nombre, ainsi que le personnel communal pour son aide précieuse.