BOMBE US 20 lb frag AN-M41

Bombe américaine 20 lb frag AN-M41 à fragmentation de 20 livres (9,07 Kgs) hautement explosive (HE).

Cette bombe est constituée d’un nez et d’une queue en acier moulé et d’un fil d’acier tréfilé (serpentin) enroulé de façon hélicoïdale autour du tube qui se transforme après explosion en dizaines d’éclats mortels pour l’infanterie.

Le nez de la bombe est fileté pour recevoir une fusée d’impact AN-M110A1 (en remplacement de la M109).

Environ 13 % du poids (1,2 Kgs) de la bombe est constitué de charges explosives.

La bombe peut être larguée en grappe de six bombes dans l’adaptateur de grappe AN-M1A1.

source : internet.
The Fuze Bomb M109 nose has been replaced by the AN-M110A1.
source : internet.
source : internet.

BOMBE US 260 lb Frag AN-M81

Bombe américaine à fragmentation AN-M81 de 260 Lbs (117 kg) contre le personnel et les véhicules non blindés.

La charge en explosif représente 15 % du poids total (18 Kgs).

L’amorçage de la bombe est assuré par une fusée d’ogive AN-M103 et de culot AN-M100A2.

En explosant le serpentin métallique qui enveloppe l’ensemble de la bombe se transforme en de redoutables centaines d’éclats métalliques causant d’énormes dégâts sur les humains et le matériel.

image : source internet.

BOMBE US de 1000 lb AN-M65

Bombe américaine GP AN-M65 de 1000 Lbs (454 kg).

La charge en explosif représente 50 % du poids total soit environ 226 Kgs.

3 types d’explosifs étaient utilisés dans les bombes GP (Général Purpose) :

…du Trinitrotoluène (TNT).

…de l’Amatol (explosif militaire qui était composé d’un mélange de TNT et de nitrate d’ammonium).

…de la Composition B (RDX) qui explose plus rapidement et plus violemment que le TNT.

L’amorçage de la bombe pour la faire exploser est assuré par une fusée de tête (ogive) AN-M103 et une fusée de queue (culot) AN-M102A2.

Ce type de bombe est utilisé par les bombardiers type forteresse volante Boeing B-17 ou Consolidated B-24 « Liberator ».

Elle peut également être fixée sur les Republic P-47 Thunderbolt en position ventral.

3 types de marquage en fonction de l’explosif présent dans la bombe : TNT – Composition B – Tritonal – image : source internet.

BOMBE US de 500 lb AN-M64

Bombe américaine GP AN-M64 de 500 Lbs (226 kg).

La charge explosive représente 50 % du poids total (environ 123 Kgs).

3 types d’explosifs étaient utilisés dans les bombes GP (Général Purpose) :

…du Trinitrotoluène (TNT).

…de l’Amatol (explosif militaire qui était composé d’un mélange de TNT et de nitrate d’ammonium).

…de la Composition B (RDX) qui explose plus rapidement et plus violemment que le TNT.

L’amorçage de la bombe est assuré par une fusée de tête (ogive) AN-M103 et une fusée de queue(culot) AN-M101A2.

Les deux anneaux de suspension supérieurs sont utilisés par les avions américains et l’anneau unique inférieur par les avions anglais.

Ce type de bombe pouvait d’être utilisé par tous les chasseurs-bombardiers alliés.

Les Republic P-47 Thunderbolt était généralement armés avec une bombe de ce type sous chaque aile.

image : source internet.

Joseph OTOROWSKI 1927 – 1945

Commune de Jebsheim.

Joseph est né le 22 février 1927, 33 route de Bâle à Colmar (68).

De père « inconnu » il est reconnu par sa maman; Eléonore Otorowska le 14 mars 1927.

source : commune de Jebsheim.

Nous ne connaissons rien de sa vie et les seules informations que nous avons nous proviennent de son livret militaire et sa citation retrouvés par Monsieur Walch Maurice d’Hirtzbach à la décharge d’Altkirch (68), qu’il a transmis à la commune de Jebsheim (68).

Particularité de notre valeureux soldat sur les 4 documents que nous avons de lui il y a à chaque fois une autre orthographe pour son nom 🙂

Il s’engage volontairement le 23 novembre 1944 dans la Légion Etrangère au Régiment de Marche de la Légion Etrangère (RMLE) sous le matricule 19937.

Insigne et devise du RMLE.

Sur son livret est indiqué qu’il est de nationalité suisse et qu’il réside à Champvans en Haute-Saône (70).

Il est affecté au IIIème Bataillon dans la 11ème compagnie du Régiment de Marche de la Légion Etrangère (RMLE).

Lors des combats pour la libération de Jebsheim, le soldat de 2ème classe Otorowski Joseph est grièvement blessé le 29 janvier 1945 : plaie pénétrante hémi thorax gauche.

Il est évacué sur l’HEM412 (Hôpital d’Evacuation Militaire) de Besançon(25).

insigne de l’HEM 412 – source internet.

Il est évacué à dans un autre Hôpital le 30 mars puis transféré sur Marseille le 1 mai 1945 et admis à l’Hôpital complémentaire « clinique Moderne » (il peut s’agir d’un hôpital temporaire de l’armée ouvert pour la durée de la guerre afin d’augmenter le nombre de lits et le nombre de prises en charge en complément des hôpitaux civils et militaires existant) où il décède des suites de ses blessures le 30 mai 1945 à seulement 18 ans.

Pour son action au feu le 29 janvier 1945 il est cité à l’ordre du régiment :

« Jeune légionnaire, courageux et plein d’entrain a été grièvement blessé le 29 janvier 1945 en prenant position sur les lisières Est du village de Jebsheim ».

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze 1939 – 1945.

Citation à l’ordre du Régiment – commune de Jebsheim.

Nous remercions chaleureusement le Maire de Jebsheim, Monsieur Joël HENNY qui a bien voulu nous prêter ces documents et ouvert les archives de la ville pour pouvoir raconter son histoire et la partager au plus grand nombre, ainsi que le personnel communal pour son aide précieuse.

Laurent MARTINEZ 1924 – 1945

Il est né le 16 décembre 1924 à Oran (Algérie) fils de Andrès et GALLARDO Amalla domiciliés 16 rue Jean Jaurès Oran.

Il est appelé à l’activité et incorporé à compter du 11 octobre 1943 au centre d’instruction n°15 du Génie où il arrive le 14 octobre 1943.

En date du 6 mars 1944 il est affecté sur sa demande et dirigé en renfort au Bataillon de Choc.

Il quitte l’Afrique du Nord en embarquant à Oran le 31 juillet 1944, et accoste à Ajaccio en Corse, le 2 août 1944.

Le 18 août 1944, 3 jours après le débarquement de Provence, il quitte Ajaccio pour arriver à Marseille le lendemain matin.

S’en suit la remontée de la vallée du Rhône puis les difficiles combats de libération en Haute-Saône, dans les Vosges et en Alsace.

Lors des derniers combats de la poche de Colmar, il est grièvement blessé (avec la 2ème Compagnie – 2 rouge sur la carte) à Jebsheim le 30 janvier 1945, par un éclat d’obus à la poitrine (plaie thoraco abdominale) lorsque l’ordre est donné au Bataillon de Choc d’attaquer la ligne de défense allemande sur la route d’Artzenheim et qui protège l’accès au canal du Rhône au Rhin. Sous un déluge de fer et de feu, face à des positions très fortement défendues, avec une distance de 800 mètres à parcourir à découvert avec un demi mètre de neige, sans appui d’artillerie conséquent et l’impossibilité pour les chars de les soutenir correctement; c’est une « mission impossible » à remplir, qui est vouée à l’échec dès le départ (une trentaine de tués et une centaine de blessés en seulement quelques heures).

Cette carte montre l’avancée maximale des 4 compagnies (Cie) du bataillon de Choc. Seule la 3ème Cie arrive à proximité de la ligne de défense allemande mais est également obligée de rebrousser chemin face à la contre-attaque allemande. source : journal de marche du bataillon de Choc.

Il est transféré à l’Hôpital de Campagne n°421 (H.C. 421) qui est installé à Remiremont (88), où malheureusement il décédera des suites de ses blessures le 1 février 1945 à 21h50.

Insigne de l’Hôpital de Campagne n°421 -H.C. 421.

Mort pour la France…il avait 20 ans à peine et a donné sa vie pour que nous puissions vivre libre.

Pour son action et sa participation à la libération du territoire national, le Chasseur de 2ème classe, Laurent MARTINEZ, du 1er bataillon de Choc, est cité à l’ordre de la Brigade à titre posthume par le colonel Boutaud de Lavilleon commandant du Combat Command n°6 de la 5ème Division Blindée :

« Jeune chasseur courageux et résolu. Lors des combats de Jebsheim le 30 janvier 1945, s’est porté au mépris de tout danger au secours de son chef de section mortellement blessé. En traversant un glacis battu par des armes automatiques et des canons automoteurs, est tombé grièvement blessé dans l’accomplissement de sa mission. »

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.

Après-guerre on lui décerne également à titre posthume la Médaille Militaire (JO du 16/9/1948 – décret du 9/9/1948).

Il est inhumé provisoirement dans le cimetière militaire de Rupt-sur-Moselle dans les Vosges (88) mais après-guerre sa maman fera le nécessaire pour rapatrier son corps à Oran, afin qu’il repose dans sa terre natale.

Nous le remercions de nous avoir libéré du joug nazi et partageons avec vous son histoire afin que son sacrifice ultime et celui de ses camarades restent dans nos Mémoires pour l’éternité.

Laurent Martinez…il avait 20 ans.

Tous nos remerciements à Jean-Yves Martinez pour le partage de ses archives familiales.

Autres sources : CAPM de Caen et de Pau.

Compte rendu du Capitaine TOCE de la 2ème Cie du Bataillon de Choc, dans laquelle se trouvait Laurent Martinez, cette tragique journée du 30 janvier 1945. source : journal de marche du bataillon de Choc.

Lucien ALCAT 1922 –

Germaine Joséphine André née GOETTELMANN 1921 – 2000

Elle est née à Sélestat (67) le 16 juillet 1921.

Après-guerre ses proches l’appelaient affectueusement « tante Germaine ».

D’un naturel joyeux et toujours prête à rire de bon coeur, très peu savaient vraiment ce qu’elle avait enduré, comme beaucoup d’autres, pendant l’annexion de l’Alsace.

Germaine en 1935l lors de sa communion.

Farouche patriote, la défaite de la France plus l’annexion de sa chère Alsace lui étaient insupportable.

N’ayant pas sa langue dans sa poche, elle ne se privait pas de tenir des propos pro-français et anti-nazis.

La « fois de trop » fut le jour où elle s’est mise à chanter la Marseillaise (double interdiction puisque les nazis avaient interdit aux alsaciens de parler le français et davantage de chanter l’hymne national) dans un train bondé…

…une des personnes présente est allée la dénoncer aux autorités allemandes qui ne se firent pas prier pour la réprimer et l’envoyer en camp de redressement à Schirmeck.

Comme 15 000 autres Alsacien(ne)s et Mosellan(e)s elle fut internée au tristement célèbre camp (Sicherungslager )Vorbruck-Schirmeck où les nazis « rééduquaient » les réfractaires au nazisme .

Schirmeck était un camp de rééducation (puis de sécurité) où le travail est volontairement pénible et avilissant avec comme quotidien : brimades, harcèlement, violence, interrogatoires, endoctrinement, coups, tortures physiques et morales, privations… avec des durées de détention variant de quelques jours à plusieurs mois en fonction de ce qui est reproché à la personne concernée.

Ce camp se situe dans la commune de Schirmeck (67) à 6 kilomètres du camp de concentration du Struthof et fonctionnera de 1940 jusqu’à sa libération fin novembre 1944.

Le seul nom de Schirmeck terrorisait les Alsacien(ne)s et il « circulait » de bouche à oreille cette prière :

« Lieber Herrgot, mach’ mich stumm,            « Mon Dieu, rends-moi muet,
Dass ich nicht nach Schirmeck kumm!                  
Pour que je n’aille pas à Schirmeck !
Lieber Herrgot, mach’ mich blind,                           
Mon Dieu, rends-moi aveugle,
Dass ich alles sehr schön find!                      
Pour que je trouve tout très beau !
Lieber Herrgot, mach’ mich taub                   
Mon Dieu, rends-moi sourd,
Dass ich alle Lügen glaub’!
 »                          Pour que je croie tous les mensonges ! »

Selon les dires de cette époque « S.O.S. »  était synonyme de :

« Schweige oder Schirmeck », ce qui signidfie « Tais-toi ou c’est Schirmeck »

La 14…à Schirmeck en 1944…

Amoureuse des mots, de son pays la France, dialectophone, c’est à travers quelques «poèmes» en français ou en alsacien qu’elle nous laisse son témoignage en nous racontant son calvaire et celui de ses co-détenues, avec leurs craintes et espoirs.

Elle nous a laissé à ce sujet 3 poèmes écrit en 1987 et 1988 (en intégralité à la fin du portrait)…un témoignage fort et émouvant pour ne pas oublier toutes ces personnes qui ont tant soufferts :

La 14 !! à Schirmeck en 1944 :

« Je fus dans la 14, la baraque la mieux vue.

Ce ne fut pas l’4 étoiles que nous avons connu.

C’est là que le 15 août je chantais à tue-tête

L’Avé Maria de Gounod pour célébrer la fête.

Et la vierge là-haut qui veille sur la vallée

De derrière les barreaux, nous l’avons admirée.

Des gens ont fait des signes, des mouchoirs blancs volaient

Ils saluaient des parents, au camp, qui languissaient.

Nous n’avions pas le droit de faire le moindre geste

Sur l’écuelle partagée, il n’y avait plus de reste.

Les châlits bien tirés, attention aux faux plis

L’enjeu en vaut la peine…il s’agit de ta vie!

A 5 heure du matin ce fut le garde à vous

Et gare si l’on trouvait sur vous le moindre pou.

Je l’ai vu revenir, la fille aux jolis ch’veux

Elle était toute rasée, on ne vit plus ses yeux.

Ce visage tuméfié, ses lèvres tout en sang

Ce fut un coup d’fouet et je sortis du rang.

Elle allait se cacher pour pleurer en silence

Et je l’ai consolé au nom de Notre France.

Mon sang n’a fait qu’un tour et je l’ai secoué

Puisqu’elle avait envie de se suicider.

Pas pour une cause pareille…tes cheveux vont repousser,

Ne fais pas de bêtises…Paris est libérée !!

Cela m’a bien valu d’la geôlière supérieure

Une haine vive et farouche jusqu’à la fin d’la guerre…

J’la verrai toute ma vie, une pierre précieuse au doigt

Cailloux du Rhin ou bien bon nombre de carats

Tourné à l’interro, quand vous étiez en face

Cette pierre vers la paume…laissait de jolies traces…

J’ai prié pour la paix, j’ai prié en silence

On a prié de cœur, pour not’pays…la France. »

Germaine 1987.

« Tante Germaine » est décédée le 20 février 2000 à Colmar dans sa 79ème année.

Le mariage de Germaine et Oscar André.
Germaine et son mari Oscar André en 1985.

Poème et portrait (collection privée).
Photo, plan du camp et texte complémentaires extrait du livre de Jean-Laurent Vonau « Le Sicherungslager Vorbruck-Schirmeck un camp oublié en Alsace »..

Les textes originaux :

« Nous étions des milliers »

« les bottes de ces étrangers »

La 14 !! à Schirmeck en 1944 !

Jean-Gilbert BLONDEL 1919 – 1945

Photographie trouvée et transmise par sa famille qui, a été prise en mars 1944, en Algérie, alors qu’il était encore caporal-chef.

Il est né à Bordeaux (33) le 7 août 1919 et a été tué dans sa 26ème année lors des derniers combats de libération de la poche de Colmar.

Caporal-chef au 51ème Régiment d’Infanterie (51 RI), détaché à l’Ecole des cadres de Montpellier dans l’armée d’armistice, il s’évade par les Pyrénées le 14 mars 1943 pour rejoindre l’Afrique du Nord.

Après 8 mois d’incarcération dans les geôles espagnoles il gagne le Maroc le 23 octobre 1943 où il s’engage au 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (1 RCP).

Il est affecté à la 5ème compagnie en décembre 1943.

Il obtient son brevet parachutiste (brevet n°1952) le 16 décembre 1943 en Sicile.

Il participe aux campagnes de Sicile et d’Italie.

le 16 août 1944, a lieu un examen à l’échelon du régiment qui a pour but la nomination d’aspirants de réserve. La 5ème compagnie y présente Jean-Gilbert et 2 de ses camarades (Charpentier et Farnet) d’après le journal de marche de la 5ème compagnie .

Il est promu au grade de sergent le 3 septembre 1944 juste avant son départ pour la métropole.

Il atterrit à Valence (26) le 4 septembre 1944 et se regroupe avec l’ensemble du régiment face à la trouée de Belfort.

Il participe à la campagne des Vosges du 2 au 22 octobre, et connait son baptême du feu le 4 octobre 1944 au col du Broché avec le peloton de commande ment. Il est cité une première fois à l’ordre de la Brigade par le Lieutenant-Colonel Faure commandant le 1er RCP :

Blondel Gilbert, sergent à la 5ème Compagnie : « Jeune sous-officier observateur de la compagnie, calme et courageux, a rendu les plus grands services à son commandant d’unité au cours des opérations sur la Tête du midi du 8 au 12 octobre 1944. S’est distingué au cours de la contre-attaque du 18 octobre 1944 à la côte 1008 par son ardeur participant à la prise de nombreux prisonniers et d’un butin important ».

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze.

Sa première citation.

Pendant la campagne d’Alsace (du 13/12/1944 au 2/02/1945) il fait le sacrifice ultime et tombe glorieusement au Champ d’Honneur lors des âpres combats de Jebsheim, le 28 janvier 1945 (du 25 au 30 janvier,75 de ses camarades y laisseront la vie en seulement 5 jours). Les circonstances précises de sa mort ne sont pas connues mais d’après le récit de Robert Wagener on sait que les combats du 28 janvier 1945 ont été particulièrement meurtriers de part et d’autre.

Dans le journal de marche de la 5ème compagnie nous pouvons lire pour la journée du 28 janvier 1945 :

« 1h. La 5° cie reçoit la mission d’aller renforcer la 6° cie arrêtée devant le triangle de routes à 300m du sud du village.
Nous occupons 4 maisons mais nous sommes bloqués et il nous est impossible de continuer avec nos faibles moyens. 3 blessés : Minerve, Gelabert, Senechal.
7h30 : Ordre de repli sur le carrefour limite de notre 1ère mission. Nous nous installons en défensive dans les maisons face au sud en attendant des moyens plus forts pour reprendre l’attaque.
11h : Nous reprenons l’attaque en liaison avec un char Medium de la 5° D.B. Nous avançons lentement, l’ennemi défend chaque maison, il faut les prendre une par une en profitant du tir du char. Nous faisons 42 prisonniers, mais nous avons des pertes sérieuses : sont tués : S.C Paoli, Sgt Blondel, C.C Fages et Anfosso, chasseurs Villaudy, Spacagna, Bonifacci. Sont blessés Adjt Marquet, chasseurs Maire, André, .Agard. »

Le 17 juillet 1945 le général de Gaulle, cite à titre posthume, à l’ordre de l’Armée Aérienne le sergent Blondel :

« Jeune sous-officier exceptionnellement brillant et d’un dévouement à toute épreuve. S’est particulièrement distingué au cours des deux combats des 27 et 28 janvier 1945, à Jebsheim, comme sous-officier de liaison entre l’unité et les chars d’accompagnement, réalisant, avec un sang-froid et un mépris du danger admirables, plusieurs liaisons difficiles sous le feu intense et à très courte distance d’un ennemi puissamment organisé dans les maisons. A trouvé une mort glorieuse alors qu’il transmettait au chef de char une demande de tir d’intérêt capital pour la progression de l’unité. A déjà été cité.

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme.

Sa citation à titre posthume.

Il est enterré provisoirement au cimetière de Bergheim (68) dans la tombe n° 15.

Cérémonie du 1er RCP au cimetière provisoire de Bergheim – collection Raymond Métivier – colorisation klm127.

De nos jours il repose en paix au milieu de ses camarades de la Première Armée Française à la Nécropole Nationale de Strasbourg-Cronenbourg section F rang II nunéro 7.

notera que sur sa tombe c’est la date du 30 janvier qui est inscrite et non celle du 28
Monument aux morts de Jebsheim (68).

Gunther WECHSLER 1923 – ???

Il est né le 4 mars 1923 à Delligsen (petite ville située actuellement dans le Land de Basse-Saxe, à une quarantaine de kilomètres de Hanovre).

Il était (avant son incorporation dans l’armée allemande) apprenti vendeur selon sa pièce d’identité (Kennkarte) faite le 23 mars 1942.

sa pièce d’identité (Kennkarte)

Il était Gefreiter (caporal) dans l’armée allemande, à la 7e Batterie de l’Artillerie-Regiment 1089(7./A.R.1089), régiment d’artillerie divisionnaire de la 189e Infanterie Division(189 ID).

A travers sa photo, ses quelques papiers et certificats militaires nous retraçons brièvement son parcours, qui c’est peut-être terminé dans la poche de Colmar car son unité ainsi que la 189e ID ont été décimées dans leur quasi-totalité début févier 1945.

Les quelques éléments restant seront reversés dans la division Nr 805.

On découvre qu’il a été blessé le 18 juillet 1944 (lieu et unité inconnus), qu’on lui a décerné, le 19/12/1944 le « VerwundetenAbzeichen in Schwartz » (certificat des blessés de couleur noire) qui était généralement attribué pour 1 à 2 blessures.

La 189. ID ayant été créé en octobre 1944 ce soldat était dans une autre unité lorsqu’il a été blessé et à très certainement intégré la 189.ID lors de son retour de convalescence.

Le 30 janvier 1945, on lui décerne la «Kriegsverdienstkreuz 2. Klasse mit Schwertern » (médaille de la croix du mérite de guerre de 2e classe avec glaive) qui récompense un soldat pour des services exceptionnels lors d’une bataille (mais pas suffisant pour recevoir une croix de fer qui récompensait elle, un acte de bravoure exceptionnel) – Pour rappel les combats de la poche de Colmar se terminent le 9 février 1945.

Le certificat qui va avec est signé de la main même du commandant de la 189eID (du 15/11/44 au 4/02/45), l’Oberst(colonel) Eduard Zorn, qui sera tué le 4 février 1945, par un éclat d’obus dans le secteur de Sainte-croix-en Plaine(68): situé à quelques kilomètres de Colmar fraîchement libéré le 2 février 1945.

Eduard Zorn était récipiendaire de la croix de chevalier de la croix de fer (Ritterkreuzträger), et reçu les feuilles de chêne à titre posthume (il sera même promu au grade de Major Général suite à son décès).

A ce jour nous ne savons pas si Günther Wechsler a survécu au conflit…les recherches se poursuivent…