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Marcel BOSCHER 1922 –

Marcel Boscher aux Commandos de France – fonds famille Boscher, colorisation klm127.

Marcel Boscher est né le 1er janvier 1922 rue liancourt dans le 14ème arrondissement de paris(75).

Carte postale de la rue de Billancourt – source internet.

Après sa naissance ses parents s’établissent à La Plaine Saint–Denis. Son père travaille au Gaz de Paris comme poseur de voies (à l’endroit actuel où se trouve le Stade de France). Il a un frère, Roger né le 24 février 1926 à Saint-Denis. Lors de sa naissance Marcel va habiter quelques temps chez ses grands-parents qu’il adore. A 5 ans il intègre le Patronage de la Mutuelle au sein de laquelle, grâce au curé Raoul Doucet il pratique du foot, du basket, du croquet et de la bicyclette. Marcel se souvient y avoir chanté « La Paimpolaise » en costume breton. En 1931 lors de l’inauguration de l’église il est habillé en Louveteau pour la haie d’Honneur. Chaque dimanche il chante à l’église (c’est là que se développe son amour pour le chant) ainsi qu’aux différentes fêtes religieuses comme la messe de minuit de noël. En 1936 Marcel assiste au congrès des louveteaux et des scouts (25 000 venus de toute la France) au Parc des Princes en présence de Lord Baden Powel, fondateur du scoutisme.

Parc des Pinces en 1932 – source internet.

C’est lors d’une visite ,avec le Patronage, de l’imprimerie de la bonne presse rue Bayard à paris qu’est très certainement né son intérêt pour l’imprimerie. Marcel obtient vers l’âge de 12 ans son certificat d’études (une de ses matières préférée est la musique). Par la suite il intègre une école qui dépend de la Chambre de Commerce de Paris sise 247 Avenue Gambetta près de la Porte des Lilas où il obtient un certificat d’aptitude; il est deuxième de la classe comme typographe (il aligne les lettres et signes un à un dans un composteur à raison de 1000 à 1200 signes à l’heure).

Il se lance alors dans la vie active et enchaîne divers emplois dans l’imprimerie : de 1937 à 1938 à l’imprimerie Centrale rue Erard Paris 12, de 1938 à 1939 dans l’imprimerie « Pax et Labor » à Vanves, du 1 mars au 15 novembre 1939 à l’Ets Busson Paris 18. Puis comme garçon de magasin de fin 1939 à avril 1940 dans la chocolaterie Mary Paris 8.

Après la défaite de juin 1940, Marcel se souvient que ses camarades de patronage qui sont plus âgés que lui, qui ont été appelés pour se battre ont été fait prisonnier pour la plupart …il en a pleuré!

Hôtel du Grand Cerf, 29 rue de Paris à Saint-Denis – source internet.

Début août 1940, pour éviter d’être au chômage, son père lui trouve un emploi à l’Hôtel du Grand Cerf à Saint-Denis qui se trouve à côté de la basilique et où il est garçon de comptoir et caviste, payé au pourboire. Alors que les Allemands occupent l’Hôtel, il se rend avec Pierre le fils des patrons au sous-sol pour écouter « Radio-Londres »

Un ancien commandant, Gaston Tessier, incite Marcel à Rejoindre Rabat au Maroc pour s’engager dans les « Chasseurs d’Afrique ». Après l’accord de sa maman qui avait connu la dure occupation dans le nord de la France pendant la première guerre mondiale, il rejoint Lyon après avoir franchit la ligne de démarcation.

Une farouche volonté l’anime pour reprendre le combat contre les allemands et libérer son pays. Au camp de la Guillotière, des officiers le dissuadent de rejoindre l’Afrique du Nord .

Voyage Paris – Lyon – Tarbes – Ossun de Marcel Boscher en 1942 – carte klm127.

Marcel s’engage alors au 2ème Régiment à cheval(2ème Hussard) de Tarbes le 2 octobre 1942. Le 11 novembre 1942 l’armée allemande franchit la ligne de démarcation suite au débarquement américains en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 (opération « Torch »).

Marcel au 2ème Hussard – fonds famille Boscher.

Il est démobilisé le 27 novembre 1942 et décide de ne pas rentrer à Paris mais de rejoindre avec d’autres camarades la ferme du Régiment sise à Ossun (à 20kms de Tarbes) dans les Hautes-Pyrénées, qui est tenue par l’adjudant Maurice Martin. Marcel y retrouve un camarade qui s’appelle Robert Martin. Pendant 6 mois ils cultivent du maïs, des topinambours, des rutabagas qui sont destinés aux collectivités locales.

Début juin 1943, Marcel reçoit sa convocation pour le service obligatoire du Travail…il est hors de question pour lui de travailler pour l’Allemagne nazie!

Il convainc deux de ses camarades (Robert Martin & Michel Aquadupo) de franchir les Pyrénées pour se rendre en Espagne. Ils partent le 2 juin 1943 et arrivent au bout après 4 jours d’une traversée épique, en chaussures de ville.

Le périple de 4 jours à travers les Pyrénées pour rejoindre l’Espagne – carte klm127.

Marcel nous raconte :  » Nous n’avions des vivres que pour deux jours, couchions à la belle étoile, buvions l’eau des torrents mais rien ni personne ne pouvait nous arrêter! Nous avons gravi la montagne  » Balaïtous » qui culmine à 3144 mètres et arrivés dans un refuge abandonné nous avons compris que nous étions en Espagne grâce aux journaux qui se trouvaient à l’intérieur. Nous atteignons, 12kms plus bas, Sallent de Gallego, accueillis par des femmes espagnoles qui nous offrent du lait ».

La joie intense ressentie par Marcel est de courte durée car les carabiniers espagnols ne vont pas mettre beaucoup de temps pour les interpeller. Ils se retrouvent prisonniers avec une quinzaine d’autres camarades ayant franchit la frontière espagnole. Le chef des carabiniers lui demande par où ils sont passés et n’a pas voulu le croire. Après deux jours de route sur le toit d’un autocar Marcel arrive à Jaca. Menottes aux mains il est conduit dans la prison de la ville où se trouve déjà une cinquantaine de français. Ils sont entassés dans une pièce exigüe dans des conditions très difficiles pendant 1 mois : chaleur du mois de juin, – invasion de poux, punaises, morpions – dorment à même le sol – nourriture faite de bocadillo (morceau de pain) et de potage à base d’huile d’olive non raffinée avec quelques rares légumes. Ils sont ensuite transférés à la prison « modèle » provincial de Saragosse (dorment sur des paillasses), mélangés aux droits communs espagnols. Chaque samedi matin ils entendent les exécutions des Républicains qui chantent « L’internationale » au moment ultime. Le dimanche il assiste à la messe. Fin juillet on leur annonce le départ vers « le paradis des internés » à Miranda de Ebro où se trouve déjà 3000 internés. Marcel « loge » dans la baraque numéro 5 avec des belges. La nourriture y est tout aussi mauvaise et insuffisante. Vu les conditions de vie et sanitaire la majorité attrape la « mirandite » comme l’appellent les prisonniers. Pour atteindre les « toilettes » il fallait passer par les fenêtres et s’y jucher afin d’éviter que la cellule soit jonchée d’excréments… Marcel reste à Miranda quatre longs mois de galère avant d’être échangé contre des sacs de blé dont l’Espagne a besoin. Il est récupéré avec certains de ses camarades par la Croix Rouge Internationale dirigé par Monseigneur Boyer Mas soutient de la France Libre. Marcel sort du camp en novembre 1943 et est logé à Madrid pendant une quinzaine de jours à l’Hôtel des Norte où il a les faveurs de la fille des patrons dixit Marcel. De Madrid il rejoint par train Malaga où il loge dans les arènes de la ville. C’est là qu’il déguste pour la première fois des tapas, du vin de malaga et une paëlla à la valencienne.

Parcours de Marcel du 2 juin au 1 décembre 1943 de Sallent de Gallego à Casablanca – carte klm127.

Le 1 décembre 1943 il embarque sur le paquebot « Gouverneur Général Lépine » pour partir en convoi (avec le paquebot « Dugay-Trouin », deux avisos dont l’Annamite ») et rejoindre Casablanca (Maroc) en passant par le détroit de Gibraltar. En cours de traversée il voit des taches d’huile sur la mer certainement dues à un navire coulé par des sous-marins ou l’aviation allemande.

Le paquebot « Gouverneur Général Lépine » sur lequel se trouvait Marcel Boscher le 1 décembre 1944 – source interne, colorisation klm127.

Arrivé à bon port tous les passagers sont accueillis par une « brillante Marseillaise » dixit Marcel. Marcel est ensuite dirigé vers le centre de tri de Médiouna à 15 kilomètres de Casablanca. Etant typographe on lui propose d’entrer à l’imprimerie du journal de Casa ce qu’il refuse catégoriquement…Marcel est là pour se battre et accomplir son devoir! Finalement il est affecté au 5ème Régiment des Spahis Marocains (5ème RSM) stationné à Rabat(Maroc). En janvier 1944 le 5ème RSM devient le 6ème RSM. Marcel se souvient qu’il sont 27 évadés de France dont André Bourlange, Bernard Jourquin, Jean-paul Spatarakis, Michel Aguado…). Il retrouve à Rabat son camarade Robert Martin(qui n’a pas été enfermé dans les geôle espagnoles car il avait moins de 20 ans) qui s’est engagé au 501ème Régiment de Char de Combat qui intègre la 2ème DB du Général Leclerc. Avec le 6ème RSM, Marcel quitte à cheval Rabat pour Meknès où il passe le jour de l’an (01-01-1944). Puis mouvement sur Midelt au sud du Maroc où il traverse le moyen Atlas sous des tempêtes de neige et de glace. Arrivé à Midelt, Marcel et son unité gardent des prisonniers italiens.

De Casablanca à Midelt – carte klm127.

Fin mai 1944, Marcel et 27 autres « Evadés de France » s’engagent aux Commando de France qui une unité d’élite formée en mai/juin 1944 à Staouéli en Algérie, sous la direction du Lieutenant-Colonel Gambiez qui commande les troupes de choc françaises.

Insigne de poitrine des Commandos de France – fonds Reinhardt.

Marcel effectue plusieurs sauts en parachute à Blida pour obtenir son brevet parachutiste (4 sauts obligatoires) et suit un entrainement des plus exigeant où seul les plus forts sont conservés (course à pied, tir, combat rapproché, marches commando…). C’est à Alger où Marcel et ses camarades « rongent leur frein », qu’ils entendent parler, le 6 juin 1944, du débarquement de Normandie (Marcel écrit dans ses mémoires :  » …et nous n’en faisons pas parti… »).

Marcel est en formation à Staouéli et Blida dans la région d’Alger – carte klm 127.

Il ne participe pas au débarquement de Provence du 15 août 1944 et traverse la méditerranée sur le croiseur français « Montcalm » début octobre 1944.

Croiseur « Montcalm » sur lequel Marcel a traversée la Méditerranée en octobre 1944 – source internet.

Il débarque à Toulon. A Marseille le Commando de France loge dans une cimenterie avant de remonter la vallée du Rhône et rejoindre en train les Vosges, où réunis dans une clairière à leur arrivée, le Général de Lattre les passe en revue et leur dit :  » Ah les petits gars vous voulez de la bagarre? Eh bien, vous en aurez!!! »

De Toulon au Haut-du-Tôt – carte klm127.

Le baptême du feu des Commandos de France et de Marcel a lieu au Haut-du-Tôt les 3 et 4 novembre 1944 où l’unité connait ses premières pertes : 24 hommes tués pour la majorité du 1er Commando et une centaine de blessés.

Le village du Haut-du-Tôt – source internet.

Marcel est en réserve avec le 2ème Commando et n’est pas engagé au combat mais il doit être évacué suite aux gelures contractés aux pieds dans un climat polaire avec des températures négatives frisant les moins 20 degrés. Les soldats dorment à même le sol avec leurs brodequins américains non adaptés aux conditions météo hivernales. La gravité des gelures ne permet pas à Marcel de participer aux combats de Libération courant novembre 1944 où se distingue son unité : Essert(19-20/11/44), Belfort(20-25/11/44) et Masevaux(25-26/11/44).

Bon nombre de camarades de Marcel y laissent leur vie dont son Lieutenant, Pierre Cadinot, Mort pour la France à Essert le 20 novembre 1944 .

Portait du Sous-Lieutenant Pierre Cadinot Mort pou la France à 23 ans – fonds Reinhardt.

Marcel rejoint les Commandos de France en janvier 1945 après avoir eu la chance de passer le 1er de l’an dans sa famille. Cantonné à Beaucourt près de la frontière Suisse il fait mouvement en direction des âpres combat de la poche de Colmar.

Le 31 janvier 1945 au matin, les Commandos de France reçoivent comme ordre de prendre le village de Durrenentzen qui est défendu par les redoutables Gebirgjäger du 136ème régiment de la 2ème gebirgs Division, unité d’élite des troupes de montagne allemandes et plusieurs blindés panzer V « Panther ».

Dans ses mémoires Marcel nous raconte la suite :

 » …Nous avons perdu ce jour là la plupart de nos officiers, sauf le Lieutenant Blanchard, blessé légèrement à la tête. Pour ma part, je suivais mon camarade Guy Laffargue quand celui-ci a été tué sous mes yeux. Notre capitaine Raymond Villaumé qui nous intimait l’ordre d’attaquer s’est fait lui aussi tuer et expirait dans les bras de Jean Sauli (futur témoin de mariage de Marcel).

Stèle inaugurée en 2013 à Durrenentzen en Mémoire du Capitaine Villaumé, Mort pour la France le 31 janvier 1945 – photo DNA.

Dans la grande située près de l’église de Durrenentzen, l’aspirant Bonhammour se trouvait derrière moi; je croyais vraiment qu’il se cachait, en réalité il avait été tué par des éclats d’obus. De la grange, avec mes camarades (Jean Mas Bourlange, Bernard Jourquin, André Mahé) nous tirions à la mitraillette avec lancement de grenades sur les allemands dont un tireur d’élite qui était dans le clocher. »

Les commandos de France ont de lourds pertes (53 tués et une centaine de blessés), et après plusieurs contre-attaques allemandes des plus vives sont obligés de reculer.

Stèle commémorative de Durrenentzen rappelant tous les soldats français Mort pour la France pour la libération du village avec un plan explicatif du déroulement des combats – photo klm127.

Le 2ème Commando (où se trouve Marcel) parvient à stopper l’ennemi et reçoit alors l’ordre de défendre la lisière Est du village. A minuit ils reçoivent l’ordre de décrocher.

Eglise de Durrenentzen après la libération du village – source DNA.

Après ces durs combats, la libération de Colmar (02/02/1945) et la fin des combats de la poche de Colmar le 9 février 1945, Marcel obtient une permission bien méritée de 15 jours qu’il passe dans sa famille.

Il rejoint son unité en Allemagne qui a franchit le Rhin à hauteur de Germersheim(67). Marcel se souvient des combats de Langenbrand en Forêt noire où l’Aspirant Pérard et les Sergent-chef Walter et Galoin sont tués par des tireurs d’élite cachés dans les arbres. Marcel, comme éclaireur de pointe, est l’un des premiers de son unité à entrer en Autriche à Bregenz. La veille il fait une patrouille de reconnaissance en compagnie de Laurent Jourquin, Mahé et Bourlanges pour savoir si la ville est occupée ou non par les forces allemandes. Arrivé au barrage anti-char il le constate par les tirs nourris et c’est alors que l’artillerie alliée riposte. Marcel trouve un casque allemand et le met pour se protéger des nombreux éclats d’obus qui volent autour de lui et ses camarades (NB : les Commandos de France ne portent pas de casque mais juste un béret). Comme le dit Marcel : « C’eut été dommage de périr sous des tirs alliés!… »

Un fois Bregenz prise Marcel loge chez un médecin autrichien avec le docteur Pierre Auriac et Jean-Paul Spatarakis (futur beau-frère de Marcel). Marcel indique que la traversée de l’Autriche s’est faite normalement sauf le jour où ils font prisonnier un officier allemand. Laurent Jourquin (qui est prêtre) lui demande sa religion et l’allemand lui répond « celle d’Hitler »!

C’est à Klosterlé (dans le Tyrol autrichien) près de l’Arlberg, que Marcel apprend le 8 mai 1945 la signature par les allemands de l’armistice et ainsi la fin de la seconde guerre.

Marcel(1er à gauche) et deux de ses camarades en Autriche – fonds famille Boscher.

NB : Après la réduction de la poche de Colmar le 9 février 1945, les rescapés du Commando de France se reposent à Orschwihr (68) jusqu’au 31 mars 1945, avant de prendre part à la campagne d’Allemagne. Le 2e commando français est le premier à traverser le Rhin au début du mois d’avril 1945. Il a participé à toutes les batailles : Karlsruhe (03-04-1945), Pforzheim (5 au 8-04-45), Langen Brand (14-04-1945), Forêt-Noire, Pfüllingen, Walvies. Il a terminé son voyage victorieux en Autriche à Bregenz, Rankweil et enfin le 8 mai 1945 au sommet du Vorarlberg, où ils ont planté le drapeau portant leurs couleurs.

De Durrenentzen à Ravensburg – carte klm127.

La joie de la victoire sur les nazis est éclipsée par les nombreux camarades disparus ou blessés : 134 tués (dont 102 lors des campagnes des Vosges et d’Alsace), 21 disparus et 393 blessés.

Puis s’enchaine l’occupation de l’Allemagne à Ravensburg jusqu’en décembre 1945 pour Marcel et ses camarades.

Photo prise en Autriche ou Allemagne – fonds famille Boscher.
Photo prise en Autriche ou Allemagne – fonds famille Boscher.

L’unité rejoint alors Tarbes où, suite à des échauffourées avec des civils ils sont envoyés par mesure disciplinaire au Fort de Montlouis dans les Pyrénées orientales.

Marcel Boscher est démobilisé le 18 février 1946. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaillé Militaire et titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile.

Fin avril 1946 il reprend son métier de typographe aux établissements « Busson » dans le 18ème arrondissement de Paris, jusqu’en 1950.

Henriette Kosmadakis – fonds famille Boscher.

Marcel fait la connaissance (« pour son plus grand bonheur » dixit Marcel) d’une ravissante jeune fille d’origine grecque, Henriette née Kosmadakis le 15/8/1927 à Bérou-la-Mulotière(28).

Il la rencontre lors du mariage de son copain des Commandos de France, Jean-Paul Spatarakis(1924-1989) avec Athéna(1929-2022) dite « Nana » qui est la soeur d’Henriette.

Henriette et marcel en 1947 – fonds famille Boscher.

Marcel se marie avec Henriette Kosmadakis le 15 janvier 1949 à Issi-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine.

Photo prise lors du mariage le 15 janvier 1949 – fonds famille Boscher.

Du 20 avril 1950 au 14 janvier 1955 il est typographe chez Clichés-Union Paris 15ème. Puis dans le 13ème chez Monotypia et chez Paragon de 1956 à 1958.

Marcel et Henriette ont la joie de devenir parents, avec la naissance de leurs fils Alain le 27 juillet 1954 et Marc le 25 janvier 1957.

D’avril 1958 à novembre 1966 il travaille comme cadre contremaître chez « More Paragon France » grâce à son ami Marcel Barrier avec qui il reprend le 1er décembre 1966 « L’Imprimerie du Commerce » à Rambouillet, jusqu’au 1 janvier 1982, date à laquelle Marcel prend une retraite bien méritée, à l’âge de 60 ans.

Les collègues de marcel dont Marcel Barrier sur la droite – fonds famille Boscher.

La famille s’agrandit encore avec la naissance de 3 petits enfants (Guillaume, Laura, Vincent) et 4 arrières petits enfants (Auguste, Solveig, Jade et Mael).

Marcel à la douleur de perdre sa chère épouse le 26 janvier 2017 à l’âge de 89 ans.

Marcel a toujours aimer la musique qu’il écoute sur Mezzo et chanter.

A l’âge de 103 ans il garde un excellent moral.

Marcel devant la grange où il s’était réfugié pour faire feu sur l’église, lors des combats de Durrenentzen – fonds famille Boscher.
La grange se trouvait à l’emplacement du hangar. Elle s’est écroulée lors de la tempête de 1999 – source P. Kloepfer de Durrenentzen et image google maps.

Chaque année en Mémoire de ses camarades qui ont fait le sacrifice ultime de leur vie pour libérer la France du nazisme, Marcel Boscher revient à Durrenentzen (jusqu’en 2022), le 31 janvier, pour commémorer la libération de ce petit village alsacien cher à son coeur.

Le 31 janvier 2022, comme chaque année, Marcel Boscher entonne le chant des Commandos de France à Durrenentzen :

Source : Le journal L’Alsace.

Nous remercions sincèrement Marcel Boscher et sa famille pour le partage de son récit et du fonds documentaire familial afin de pouvoir diffuser au plus grand nombre l’histoire de Marcel et de ses camarades des Commandos de France. Merci également à Jacky Cleret grâce à qui cela n’aurait pas été possible.

Jacky (à droite) avec son groupe qui perpétuent depuis de très nombreuses années la Mémoire de nos Anciens Libérateurs lors des différentes commémorations. Sur cette photo ils sont à Masevaux en tenue des Commandos de France – photo Jacky Cleret.
Marcel Boscher avec le groupe de jacky Cleret devant le cimetière de Muntzenheim  avant la cérémonie de Durrenentzen du 31 janvier 2020.

En complément le récit intégral de Marcel Boscher des combats de Durrenentzen :

« Je faisais partie du 2ème Commando des Commandos de France commandé par le Capitaine Raymond Villaumé. Avant d’attaquer le village fortement tenu par les allemands, nous étions confinés à Muntzenheim. Là étaient déjà cantonnés des Tabors marocains ; nous avons donc empruntés la route des goumiers et des éléments de la 2ème DB du Général Leclerc. Ils s’étaient frottés aux allemands sans trop de succès. Donc, au petit jour du 31 janvier, l’ordre nous a été donné d’attaquer. Il faisait -20 degrés en dessous de 0 et la neige était là. De Muntzenheim nous avons donc emprunté la route distante de 2kms et demie de Durrenentzen. A l’abord du village, des tirs de mitrailleuses ennemies se firent entendre; aussitôt nous passions en rampant dans les champs enneigés, des balles traçantes passant au-dessus de nos têtes. Nous nous faisions « petits ». Notre Capitaine, Raymond Villaumé qui était sous un pommier à l’entrée du village nous enjoignait d’attaquer en criant « Allez , en avant les petits gars! ». c’est alors qu’il fut touché par les balles ennemies. Il devait expirer quelques minutes plus tard dans les bras de mon camarade Jean Mas appelé « Boulou ». Mahé, celui-ci se faisait un plaisir d’attraper des lapins pour notre subsistance à tous, André Bourlange, Bernard Jourquin. Nous avons continué notre progression en rampant dans la neige, arrivés près des maisons des voix se sont fait entendre : « Ne tirez pas, nous sommes alsaciens! » . Ils avaient été enrôlés de force par l’armée allemande. En progressant, je me trouvais derrière mon camarade Jacques Laffargue qui avait été au 2ème Hussards à Tarbes tout comme moi. C’est alors qu’il fut touché lui aussi par les balles ennemies. Il devait expirer peu de temps après au poste de secours installé dans le centre du village. Là, dans la rue principale, des tanks sherman alliés achevaient de se consumer ayant été touchés par un char « Panther » allemand. En compagnie des mes camarades précédemment cités, nous atteignons une ferme sise à côté de l’église. Nous réfugiant dans la grange de celle-ci, nous tirions à la mitraillette sur les allemands réfugiés dans le clocher, leur lançant des grenades offensives. Je me trouvais alors à côté de l’aspirant Bonhamour que je croyais en train de se camoufler derrière moi. En réalité, il gisait, atteint par des éclats d’obus! Je l’avais échappé belle…Le soir, des américains vêtus de blanc vinrent reconnaître les lieux mais s’en retournèrent rapidement se rendant compte que le village était âprement défendu. Ils durent en rendre compte à leurs supérieurs ce qui déclencha des tirs d’artillerie de leur part et l’évacuation du village par les allemands. Au petit matin nous entrions dans Colmar libéré (le 2 février) dans des GMC, acclamés par la population. Le Maréchal de Lattre nous passa en revue sur la place d’Armes en nous félicitant chaleureusement. Chemin faisant, je trouvais inopinément une caisse de 20 poignards allemands de la SA. J’en fis la distribution aux camarades et à mon futur beau-frère Jean-Paul Spatarakis. Après Colmar, je devais aller en permission dans la famille ».

Inauguration du Square Capitaine Raymond Villaumé en 2013 avec Marcel et ses camarades (Henri Schaub, Raymond Lévy, Claude Vedrenne, Bernard Jourquin et Philippe Bernard) des Commandos de France – photo DNA.
Henri Schaub et Marcel Boscher en 2016 à Durrenentzen – source DNA.
Marcel Boscher en 2016 à Durrenentzen – source DNA.
Marcel Boscher et Claude Vedrenne en 2019 à Durrenentzen – source DNA.
Marcel Boscher en 2022 à Durrenentzen – source « La Lettre info Fnam numéro 19 mars/avril 2022 ».